PSG : la bataille d’influence continue entre Luis Campos et Antero Henrique
Ils sont portugais, experts du mercato et travaillent pour le même employeur, malgré eux. Luis Campos et Antero Henrique oeuvrent, par des moyens différents et chacun de leur côté, sur le mercato du PSG. Ce qui conduit logiquement à des tensions.
C’est une association inattendue qui crée parfois de gros remous en interne, mais qui bénéficie jusqu’à présent au Paris Saint-Germain. Nommé conseiller football du club parisien par Nasser Al-Khelaïfi à l’été 2022, aidant ainsi à conserver Kylian Mbappé, Luis Campos a dû composer avec l’un de ses prédécesseurs, Antero Henrique, revenu au club trois ans après son départ pour donner un coup de main sur les ventes. Exfiltré depuis à un poste de directeur sportif de la Qatar Stars League, Antero Henrique garde une influence certaine auprès des dirigeants qataris du PSG. Ce qui ne plait pas forcément à Luis Campos, qui aime avoir les coudées franches. Il ne faut pas oublier pour autant que c’est son compatriote qui a réussi à vendre Neymar, Verratti and co, dégageant de la masse salariale et aidant à financer le mercato parisien.
Si Luis Campos a été choisi pour son expertise du marché et sa capacité à dénicher les talents du futur, il n’est pas le seul décideur, puisqu’à Doha, on aime impulser aussi certains choix sur le marché des transferts. Un exemple marquant ? Le cas Randal Kolo Muani. Il avait été ciblé par l’état-major qatari et Nasser Al-Khelaïfi, alors que Campos n’était pas convaincu et poussait de son côté pour Gonçalo Ramos. Les deux attaquants ont au final été recrutés, alors que de nombreux démentis ont été soufflés par le clan Campos quant à l’intérêt parisien pour RKM…
Des couacs sur le mercato
Deux zones d’influence s’affrontent donc parfois, quand il n’y a pas d’accord sur le bien-fondé d’un recrutement. Ousmane Dembélé a longtemps été désiré par Nasser Al-Khelaïfi, un dossier qui a été freiné en 2022. Le cas Zinedine Zidane, pour s’asseoir sur le banc de touche, était également porté par le Qatar. Cela fait forcément un peu tiquer Campos, qui aime avoir le contrôle sur la politique sportive du club et poussait pour amener Christophe Galtier. Il n’a pas forcément trop à se plaindre, à l’image des dossiers qu’il a pu conclure avec l’aide de Jorge Mendes (Vitinha, Renato Sanches, Fabian Ruiz, Carlos Soler, Manuel Ugarte, Marco Asensio, Kang-In Lee, Bradley Barcola, Gonçalo Ramos).
Cette dualité offre parfois des séquences qui prêtent à sourire. Par exemple, en 2022, Valence a reçu deux propositions du PSG le même jour pour Carlos Soler. La première, un transfert sec, était l’oeuvre de Luis Campos. La deuxième, un prêt avec option d’achat, était signée Antero Henrique, pas convaincu de ce recrutement par ailleurs. Ce mode de fonctionnement, au final imposé en plus haut lieu, interroge forcément, et avait sérieusement agacé Luis Campos après son premier mercato estival réalisé pour le PSG.
Des dissensions sur les pistes suivies
Conscient de la confiance toute relative placée en lui, il avait alors laissé filtrer qu’il pourrait quitter le club dans la foulée de Mbappé. Ce dernier avait entendu parler des arrivées de Lewandowski, Bernardo Silva, Skriniar et autres, et avait fait savoir son mécontentement quelques mois seulement après sa prolongation inespérée. Ce qui avait accouché d’un gros moment de tension, relayée par la presse espagnole. Luis Campos, pour justifier ces loupés, n’avait pas hésité à faire porter le chapeau à Antero Henrique.
Cette bataille d’influence pourrait revenir au premier plan lors du prochain mercato estival. Avec comme premier cas le dossier Luis Diaz. Clairement ciblé par le Qatar, et pas par Luis Campos, qui privilégie un autre type de profil, l’ailier de Liverpool est la priorité de l’état major qatari. Un dossier mené par Antero Henrique avec l’aval de Nasser Al-Khelaïfi. Et tant pis si cela déplaît à Luis Campos, qui ne se prive pas de son côté pour partager son scepticisme via certains de ses réseaux. Reste à savoir si cette situation est tenable sur la durée.