L’énigmatique mercato de Montpellier
Longtemps suspendu à l’issue du dossier des droits TV, dont le montant sera finalement inférieur aux attentes, le MHSC doit trouver 20 M€. Cela passe par des ventes qui ne viennent pas. Et sans vente, il n’y a pas de recrue.
Depuis le début de l’été, ce mercato avance à allure très modérée pour les pensionnaires de Ligue 1. Les mouvements sont assez peu spectaculaires, alors que le championnat redémarre dans une semaine maintenant. Malgré cela, tous les clubs ont recruté au moins un joueur. Presque tout le monde puisque seulement une équipe n’a toujours pas enregistré de nouvelles signatures : Montpellier. Cela peut sembler étonnant de prime abord mais cette situation n’est pas prête de s’arrêter, et ce pour plusieurs raisons.
Ce n’est pas mystère pour personne, la très lente avancée du dossier des droits de retransmission de la Ligue 1 ont mis dans l’incertitude la plupart des clubs de notre championnat. Sans visibilité économique, l’un des pires problèmes pour tout chef d’entreprise ou de président de club, les dirigeants ont préféré attendre que l’issue soit certaine avant d’avancer sur le mercato. DAZN et beIN Sports ont remporté la mise mais la somme investie par les diffuseurs est inférieure aux attentes. Les clubs devront se partager entre 500 et 600 M€, selon le montant des droits internationaux.
Montpellier a 20 M€ à trouver
Pour certaines équipes, l’impact est plus grand pour certains concurrents. C’est le cas du MHSC, dont le budget dépend entre 35 à 40% des droits TV. Laurent Nicollin avait prévenu au début de l’été. Un serrage de ceinture était à redouter. «Normalement, j’ai entre 18 et 25 millions d’euros de droits télé en fonction du classement. Alors qu’aujourd’hui, il n’y a pas de droits télé. Donc, dans la caisse, j’ai zéro. (…) Pour le coach, ça signifie que je ne prendrai pas les joueurs qu’il pouvait souhaiter avoir. 20 millions, c’est quand même une conséquence sur la vie du club. Quand il y a une incidence sur la vie du club, c’est une incidence sur le sportif.»
L’argent va finir par tomber mais à la baisse sur les prévisions. Au lieu des 20 M€ désirés, le club n’est pour le moment assuré que de 6 M€. «On espère tout de même arriver à 9 ou 10 M€ avec beIN Sports et les droits internationaux», priait Laurent Nicollin à L’Equipe la semaine dernière. Il faut combler le déficit et seule solution pour ça : des ventes. «On n’est fermé sur rien», assurait le président montpelliérain, aussi fataliste que réaliste. Sauf qu’après deux mois de mercato, seul Léo Leroy a quitté l’Hérault. Le milieu de terrain a été cédé à Bâle pour environ 500 000 euros. Bien loin des objectifs.
Aucune vente à l’horizon
Il faut donc compter sur de potentielles offres durant ces trois dernières semaines de marché des transferts, et si possible qui concernent les joueurs de l’effectif aux plus fortes valeurs marchandes. On pense bien sûr à Joris Chotard, actuellement titulaire au sein de l’équipe de France olympique. Dans le viseur du Stade Rennais au printemps, le milieu de terrain de 22 ans est toujours là. Des clubs allemands (Augsbourg, Wolfsbourg, Eintracht Francfort et Fribourg) sont intéressés pour racheter son contrat qui file jusqu’en 2026. Le temps joue contre Montpellier en revanche, car il commence à y avoir urgence.
Face à cette situation pressante, Laurent Nicollin pourrait être contraint de céder son joueur pour moins que la somme souhaitée (10 M€). La situation est plus ou moins la même pour Mousa al-Tamari. Mais le Jordanien, courtisé par des clubs du Moyen-Orient, n’a pas très envie de quitter le club un an après son arrivée seulement. Un départ de Wahbi Khazri est aussi à l’étude. Le milieu offensif de 33 ans dispose surtout d’un gros salaire. D’autres éléments de l’effectif sont suivis, comme Falaye Sacko en Russie et Bećir Omeragić par Everton. Faut-il encore atteindre les 20 M€ de ventes et éventuellement recruter.
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