Le Maroc a encore créé l'exploit en éliminant cette fois-ci le Portugal (1-0) en quarts de finale de la Coupe du Monde 2022. Azzedine Ounahi, le milieu d'Angers, a brillé, à l'image du solide bloc des Lions de l'Atlas.
Suite des quarts de finale de la Coupe du monde ce samedi avec la première rencontre de la journée à savoir Maroc-Portugal. Les Marocains avaient l'occasion d'entrer dans l'histoire du football africain en atteignant pour la première fois les demi-finales d'une Coupe du monde. Mais Walid Regragui devait miser sur une équipe remaniée après les blessures de Nayef Aguerd et Noussair Mazraoui. Jawad El Yamiq et Yahya Attiatallah remplaçaient les deux blessés dans le onze de départ. De son côté le Portugal se présentait avec un onze peu surprenant. Comme face à la Suisse, Cristiano Ronaldo débutait sur le banc. Gonçalo Ramos était titulaire à la pointe de l'attaque. Ruben Neves était préféré à Carvalho au milieu de terrain.
Dans cette rencontre, les Portugais, logiquement favoris, se procuraient la première grosse occasion. Sur un coup franc bien frappé par Bernardo Silva, Joao Felix plaçait une belle tête repoussée par Yassine Bounou (4e). L'attaquant de l'Atlético de Madrid était le Portugais le plus dangereux de cette première période puisque sa frappe déviée ne passait pas loin de terminer dans le but (30e). Mais le Maroc montrait aussi un visage très séduisant et ne se contentait pas que de défendre. Bien au contraire. Boufal et Attiatallah étaient très remuants et créaient des espaces. Les Lions de l'Atlas ne se contentaient même pas que de rivaliser puisqu'ils parvenaient à ouvrir le score. Sur un bon centre d'Attiatallah, Youssef En-Nesyri s'élevait plus haut que tout le monde (plus haut que Diogo Costa) et plaçait sa tête.*
Le Maroc tient bon et enchaîne les exploits
Au retour des vestiaires, le Maroc poursuivait sur sa lancée et manquait de peu de faire le break. Le coup franc de Ziyech ne trouvait pas preneur, mais obligeait Costa à s'employer. Conscient de la situation, Fernando Santos décidait de faire bouger les choses et faisait rentrer Cristiano Ronaldo et Joao Cancelo très tôt dans le match. De l'autre côté, Walid Regragui était contraint de sortir Romain Saiss, touché à la cuisse. C'est le jeune Achraf Dari qui faisait ses grands débuts dans la compétition pour une défense marocaine inédite. Alors forcément, sans leur capitaine, les Lions de l'Atlas reculaient totalement et finissaient la rencontre en bloc bas.
Le Portugal faisait le siège du but marocain et multipliait les centres et les corners pour tenter d'égaliser. Joao Felix, encore lui, envoyait un missile du gauche dans la lucarne de Yassine Bounou qui se déployait magnifiquement bien (82e) et gardait sa cage inviolée. Dans les ultimes minutes, CR7 butait également sur le gardien sévillan XXL. Mais tout était écrit pour que le Maroc puisse écrire l'histoire. Malgré un rouge dans les dernières minutes, le Maroc résistait jusqu'au bout obtenait son billet pour les demi-finales.
L'homme du match : Ounahi (7,5)
Après son très bon match face à la Roja, l'Angevin a confirmé tout le bien que l'on pensait déjà de lui. Aidant à la sortie du ballon dans les petits espaces du côté droit de l'aire de jeu, il a également permis à son équipe de se projeter grâce à sa capacité à porter le cuir vers l'avant. Grandement impliqué sur l'ouverture du score, il a également été quasiment parfait dans son implication défensive (7 duels remportés sur 8).
Maroc
Bounou (7) : s'il avait été décisif dès l'entame de la rencontre, il a passé une première période plutôt calme. Il a cependant eu un frisson au moment où la frappe de Bruno Fernandes a échoué sur sa transversale (45e). Mis sous pression en raison de l'obligation des Portugais d'égaliser, il s'est notamment distingué d'une superbe envolée sur une frappe enroulée de João Felix (82e) et sur un arrêt salvateur devant Cristiano Ronaldo.
Attiyat Allah (6,5) : remplaçant de Noussaïr Mazraoui au poste de latéral gauche, le jouer du Wydad a parfaitement assumé son rôle. Présent pour accompagner les offensives sur son côté gauche, il a été récompensé de ses efforts par une passe décisive sur l'ouverture du score d'En-Nesyri (42e). Il a été costaud sur le plan défensif, l'absence de l'habituel titulaire ne s'est pas ressentie tant son match a été convaincant.
Saïss (6) : strappé à la cuisse dès le début de la rencontre, il a parfaitement illustré l'image guerrière de l'équipe marocaine. Impérial dans le domaine aérien (100% de duels gagnés), il a apporté de la sérénité dans une défense remaniée. En larmes, il a finalement été contraint de céder sa place, blessé. Remplacé par Achraf Dari (57e) qui a connu une entrée compliquée, sans cependant faire d'erreur majeure.
El Yamiq (7) : il avait la lourde tâche de remplacer Nayef Aguerd, blessé face à l'Espagne, dans la charnière marocaine. Malgré une erreur de relance qu'auraient pu payer cash les Marocains (30e), le défenseur de Valladolid a parfaitement tenu son rang. Cinq ballons dégagés, deux tirs bloqués et deux interceptions auront largement soulagé les siens pour affronter l'importante pression portugaise.
Hakimi (6) : auteur du pénalty de la qualification face à l'Espagne, il a régalé dans ses combinaisons pour se sortir du pressing imposé par les offensifs portugais. Constamment présent lors des attaques marocaines, il a été plus en difficulté sur le plan défensive, lui qui a notamment perdu de nombreux duels.
Amallah (4) : il a sans aucun doute été le joueur le moins en vue côté marocain, lui qui a pourtant eu une belle opportunité d'ouvrir le score (35e). Souvent en retard par rapport au rythme imposé par les Lusitaniens, il a été contraint à un important travail défensif, de sorte à ne pas couler. Remplacé par Walid Cheddira (64e), dont l'entrée aura certainement été l'une des pires de ce Mondial, lui qui a été exclu dans le temps additionnel de la rencontre.
Amrabat (6,5) : il avait été monstrueux au tour précédent, il a de nouveau tenu la baraque ce samedi. Sentinelle du Maroc, il a été le maillon d'orientation du jeu, tentant d'écarter le jeu sur toute la largeur du terrain. S'il a été plus sobre que face à l'Espagne, il n'en a pas été moins important, parvenant à gratter plusieurs ballons importants dans les pieds adverses.
Ounahi (7,5) : notre homme du match, voir ci-dessus.
Boufal (6) : il avait régalé face à l'Espagne et a de nouveau fait l'étalage de toute sa technique. Généreux dans les efforts défensifs, il a également été impliqué dans certains mouvements offensifs des Lions de l'Atlas, capable d'éliminer son vis-à-vis sur un pas. Remplacé par Yahya Jabrane (82e).
En-Nesyri (6,5) : son mètre 90 lui aura permis de remporter de nombreux duels aériens, dans le cœur du jeu comme dans la surface portugaise. Après deux coups de tête mal ajustés, il a trouvé la faille (42e), bien aidé par une incompréhension de l'arrière-garde portugaise. Remplacé par Badr Benoun (64e).
Ziyech (6) : le maître à jouer marocain, à la baguette sur les coups de pied arrêtés, s'est montré dangereux sur plusieurs situations. Présent sur l'intégralité de la longueur du rectangle vert, il a beaucoup couru, facteur expliquant certainement ses nombreuses pertes de balle. S'il ne s'est pas montré assez précis dans le jeu long, il a tout de même beaucoup apporté par sa technique. Remplacé par Zakaria Aboukhlal (82e).
Portugal
Costa (2) : la sortie catastrophique du gardien de Porto sur l'ouverture du score (42e) restera, malheureusement pour lui, très longtemps dans les têtes portugaises. Son hésitation a aussi failli coûter le 2e but aux siens après la pause (49e). Un match à oublier pour le portier de la Seleção, qui va devoir faire preuve d'un sacré mental pour chasser ses nouveaux démons. Son face-à-face remporté en fin de match n'aura rien changé.
Dalot (4) : appliqué défensivement et peu inquiété (1 interception, 2 tacles dont 1 décisif, 5/7 duels remportés), le latéral droit de Manchester United a aussi eu le mérite de se montrer d'un point de vue offensif. Il a néanmoins fait preuve d'un sacré manque d'application dans ses centres (4 tentés, 0 réussi), à l'image de celui complètement manqué terminant sa course dans les gants du portier marocain (55e). Remplacé par Horta (79e).
Pepe (5) : l'expérimenté défenseur central portugais n'a certes commis aucune erreur flagrante ou grossière (6 duels remportés sur 7 disputés). Mais il s'est rendu coupable de quelques fautes évitables en étant en retard dans les duels, dont une dangereuse amenant une grosse situation pour le Maroc (49e). L'ancien du Real Madrid a gâché la dernière cartouche portugaise en manquant sa tête dans le temps additionnel (90e+7).
Dias (4) : on était en droit d'en attendre beaucoup plus de celui qui est considéré comme l'un des meilleurs défenseurs centraux du monde actuellement. Sa fébrilité dans le jeu aérien est assez surprenante. Il est d'ailleurs fautif sur l'ouverture du score comme il ne saute pas, même il s'efface sûrement, car il voit son gardien foncer sur lui. Autrement, il a plus rassuré au fil du match, s'imposant notamment en patron dans les duels au sol.
Guerreiro (5) : le latéral gauche du Borussia Dortmund avait fort affaire face à Ziyech. Il n'a globalement pas défendu pas trop loin de l'attaquant de Chelsea, et n'a jamais réellement été en danger face à lui (1 tir contré). Offensivement, il a tenté d'apporter (1 passe clé, 4 centres) et s'est montré assez intéressant. Remplacé par Cancelo (51e).
B. Silva (3) : le milieu de terrain de Manchester City a beaucoup déçu dans ce quart de finale. Il a évolué très bas pour toucher un maximum le cuir et prendre le jeu à son compte. Il a certes distillé quelques caviars, mais il a globalement manqué d'influence et a parfois semblé trop vouloir se cacher au lieu de prendre ses responsabilités. Le manque de créativité du Portugal n'est pas étranger à la perf' de l'ancien Monégasque.
Neves (3) : le joueur de Wolverhampton a vécu une partie très compliquée face au Maroc, dans la continuité de ses performances décevantes depuis le début du Mondial au Qatar. Il s'est fait beaucoup trop balader face à la justesse technique adverse, tout en étant beaucoup trop en retard dans tous les duels (aucun duel remporté). Cet aspect aurait même parfois pu coûter cher aux siens si les Marocains avaient été plus précis face au but (35e). Dans l'utilisation du ballon, il n'a pas non plus brillé, se contentant de jouer simple. Remplacé par Cristiano Ronaldo (51e), qui a échoué face à Bounou (90e+1) et n'aura pas eu l'effet escompté sur le pré.
Otavio (6) : très volontaire et toujours disponible au milieu, le milieu de Porto a fait preuve d'une belle justesse technique lui ayant permis de se distinguer offensivement (2 passes clés, 1 centre tenté et réussi, 1 grosse occasion créée). Sa combativité louable a fait mouche dans les duels (9/12 remportés). Remplacé par Vitinha (69e).
Fernandes (5) : un match mitigé pour le milieu offensif de Manchester United. Il a d'abord effectué beaucoup de passes vers l'arrière, cassant quelques lignes sans véritablement créer de déséquilibre. Il s'est ensuite réveillé, prenant beaucoup plus d'initiatives et amenant souvent le danger dans la surface marocaine. Il trouve d'ailleurs la transversale sur un centre-tir un peu surprenant (45e), alors qu'il est tout proche d'égaliser sur une frappe lourde (64e). À noter, toutefois, que sa perte de balle est à l'origine de l'ouverture du score et qu'il n'a pas toujours fait les mauvais choix dans la zone décisive, là où on l'attend.
Ramos (4) : l'auteur du triplé contre la Suisse en huitièmes de finale au Qatar n'a pas vécu la même idylle ce samedi en quarts. Il n'a pas réussi à faire des différences, mais il a surtout été sevré de ballons (18 touchés seulement). Il a au moins fait preuve d'une combativité louable et n'a pas rechigné à faire les efforts défensifs. Remplacé par Leão (69e), qui n'a pas pu faire parler son explosivité face au bloc très bas des Lions de l'Atlas.
Félix (6) : il a clairement été l'élément le plus dangereux côté portugais dans ce quart de finale. Mais il est tombé sur un grand Bounou (5e, 83e), alors que son tir contré tout proche de tromper le gardien marocain (31e) ou sa frappe ayant fui le cadre (39e) n'auront réussi à faire la différence. Il s'est rendu disponible et a eu le mérite de tenter, tout en se montrant aussi défensivement quand les siens en avaient besoin.
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