Ligue 2

Un grand espoir du RC Lens fait son mea culpa et tacle son agent

Après avoir menacé de claquer la porte du RC Lens pour rejoindre Watford sous la pression de son agent, David Faupala, grand espoir du football français a décidé de rentrer dans le rang en présentant ses excuses au club artésien. Un cas suffisamment rare pour être signalé et porteur d’espoir pour de nombreux clubs pillés par les riches clubs étrangers.

Par Sébastien DENIS
4 min.
Lens David Faupala @Maxppp

Il y a deux mois, l’affaire David Faupala défrayait la chronique au RC Lens. Ce grand espoir du club artésien se retrouvait écarté au sein de son club formateur et souhaitait quitter à tout prix le Nord pour rejoindre Watford, club de milieu de tableau de seconde division anglaise, avec un contrat pro de quatre ans à la clé. International tricolore U17 et maillon fort de l’équipe U19 du RC Lens Faupala ne voulait plus entendre parler du Racing et semblait prêt à tout, quitte à aller au bras de fer avec sa direction.

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Interrogé par L’Équipe, son agent Jennifer Mendelewitsch n’y allait d'ailleurs pas par quatre chemins en dénigrant ouvertement le staff du RC Lens, coupable selon elle de ne pas respecter son jeune protégé. « Ce n’est pas un caprice, c’est un choix sportif, il veut jouer. David a des problèmes avec certains de ses formateurs. Il se sent abusé, comme ses parents, par son club formateur. » Après trois mois sans foot, et une place en équipe de France U17 perdue, le joueur est finalement revenu à la raison.

Sur le site officiel du club, le jeune international tricolore revient sur les prémices de cette affaire et des deux mois cauchemardesques qui ont suivi sans oublier d'enfoncer son agent. « C’était en fin d’année dernière, cela faisait quelques semaines que j’étais mal dans ma tête, et j’ai reçu une proposition de mon agent, Jennifer Mendelewitch. Elle me proposait de rejoindre l’Angleterre et d’y gagner de l’argent. J’ai voulu tenter le pari. C’était une période où j’étais influençable. Mon agent m’appelait régulièrement et me disait que si d’autres avaient échoué, moi je pouvais réussir. Je me sens très mal par rapport à ça, car en plus j’ai perdu deux mois et demi de travail au centre de formation. Il est évident que je me suis laissé influencer. » Forcément, au cœur du bras de fer avec son club, son quotidien s’est rapidement éloigné de celui d’un jeune joueur de son âge. « Évidemment, j’ai énormément souffert, car je ne voyais plus mes potes et surtout je ne jouais plus au foot. Mon quotidien se résumait à tourner en rond dans la maison familiale. Je savais que je perdais mon temps. Cet épisode de ma vie me servira pour l’avenir, car désormais je vais me remettre au travail et tenter de franchir tous les échelons. »

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Bien aidé par son père, et désormais soutenu par le staff du RC Lens, David Faupala a réintégré l’entraînement depuis lundi dernier. Après près de trois mois sans jouer, ce dernier pourra réintégrer les U19 dès lors qu’il sera prêt physiquement et que son entraîneur le jugera prêt. Mais il doit désormais repartir de zéro. Titulaire indiscutable en U19 au RC Lens et en équipe de France U17, l’attaquant lensois observera ce soir ses coéquipiers de l’équipe de France face aux Pays-Bas en qualification pour le championnat d’Europe, un match pour lequel il aurait logiquement pu postuler en attaque.

Le message fort de Jocelyn Blanchard envers les jeunes talents du RC Lens

Le directeur sportif du RCL, Jocelyn Blanchard revient lui, non sans douleur, sur cet événement qui a mis sens dessus dessous le club artésien ces dernières semaines. « David a eu une démarche un peu présomptueuse pilotée par des éléments extérieurs, car à 17 ans on n’a pas forcément conscience de toutes les valeurs. Son agent aurait dû jouer un tout autre rôle, car on se serait volontiers passé de cet épisode. Les dirigeants, les éducateurs ont tous été dénigrés, pourtant notre centre de formation est reconnu de tous. Nous avons été choqués et blessés, mais nous étions prêts à lui tendre la main. La démarche du papa de David a été capitale et déterminante, il a pris son rôle de père à bras le corps et a bien fait de faire le premier pas. Nous serons là pour aider David et je profite de l’occasion pour adresser un message à tous les jeunes : " Vous avez une chance formidable d’être au Racing Club de Lens, ne gâchez pas cette chance avec des éléments extérieurs qui vous promettent le miroir aux alouettes, nous sommes là pour vous aider à construire votre carrière ! "

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Nul doute que cet épisode « David Faupala » pourrait devenir un symbole de la défense de la formation à la française. Après le dossier Kakuta, que Lens avait perdu au profit de Chelsea, le cas Faupala prouve que l’entourage et le bon sens de jeunes talents de moins de 18 ans peuvent permettre aux clubs français de se protéger naturellement des attaques venant de l’étranger. Un sacré motif d’espoir en somme.

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