Bundesliga

Thomas Tuchel et le Bayern Munich, un divorce inévitable ?

Renversé (2-3) à Bochum dans le cadre de la 22e journée de Bundesliga, le Bayern Munich s’enfonce un peu plus dans la crise. Un nouveau camouflet fragilisant un peu plus Thomas Tuchel, plus que jamais sur la sellette avant un 8e de finale retour décisif contre la Lazio (défaite 0-1 lors du match aller) en Ligue des Champions.

Par Victor Garlan - Josué Cassé
5 min.
Thomas Tuchel sur le banc du Bayern. @Maxppp

La défaite de trop ? Surpris par Bochum (2-3) à l’occasion de la 22e journée de Bundesliga, le Bayern Munich de Thomas Tuchel s’enfonce un peu plus dans le marasme. Désormais relégué à huit unités du Bayer Leverkusen, solide leader du championnat, le club bavarois inquiète plus que jamais, à quelques jours seulement d’un huitième de finale retour décisif sur la scène européenne. Défaits (0-1) par la Lazio au match aller, les coéquipiers d’Harry Kane se retrouvent, en effet, dos au mur en Ligue des Champions et la prestation collective rendue par les Munichois, ce dimanche, ne laisse rien présager de bon pour la suite des événements.

La suite après cette publicité

Rapidement devant au tableau d’affichage après une réalisation de Jamal Musiala (0-1, 14e), le Bayern Munich s’est finalement totalement effondré. Coupée dans son élan après l’interruption de la rencontre suite à des jets de balles de tennis sur la pelouse - les fans contestant encore et toujours l’arrivée d’un fonds de pension américain en Bundesliga - la formation bavaroise craquait, coup sur coup, juste avant la pause. Si Takuma Asano égalisait sur un service d’Anthony Losilla (1-1, 38e), Keven Schlotterbeck donnait, lui, l’avantage à Bochum sur un corner de Kevin Stöger (2-1, 43e). Pour ne rien arranger à ce scénario catastrophe, le Rekordmeister devait également se passer des services de Noussair Mazraoui, remplacé à la demi-heure de jeu par Dayot Upamecano.

L’analyse hallucinante de Thomas Tuchel !

Impuissant et un peu plus refroidi par la pluie battante dans la Ruhr, Thomas Tuchel ne pouvait quant à lui que constater les dégâts. Malgré les entrées en jeu de Leroy Sané et Bryan Zaragoza, le Bayern - qui avait étrillé (7-0) son adversaire du jour le 23 septembre dernier - coulait. Incapable de revenir dans ce match, à l’image du manque de réalisme d’Harry Kane, la formation bavaroise était finalement une nouvelle fois trahi par sa fragilité défensive… Tout juste entré en jeu, Upamecano, très fébrile ces dernières semaines, se mettait encore à la faute dans sa propre surface et laissait ses partenaires à dix. Sans trembler, Kevin Stöger ne se faisait lui pas prier pour accroitre l’avance des siens et plonger, un peu plus, le Bayern dans la crise (3-1, 78e). Inefficace aux abords de la surface adverse, friable dans ses derniers mètres, l’actuel deuxième de Bundesliga rendait logiquement les armes malgré la réduction du score d’Harry Kane dans les derniers instants (3-2, 87e).

La suite après cette publicité

Déjà éliminé en Coupe d’Allemagne, le Rekordmeister - sous pression en Ligue des Champions - est donc désormais largement distancé en championnat. À l’issue de ce quatrième revers de la saison (le troisième sur la phase retour), Thomas Tuchel a livré une analyse pour le moins surprenante. «De telles défaites ne sont pas justes. Beaucoup de choses ont été contre nous aujourd’hui. Les défaites n’étaient pas comme les deux dernières défaites. Tout ce qui pouvait mal tourner s’est mal passé aujourd’hui. Nous devons aujourd’hui rendre hommage à l’adversaire. Nous avons joué différemment qu’à Leverkusen et à Rome. Champion de Bundesliga ? Pour l’instant, ce n’est pas si réaliste. Mais la saison dernière, nous avons aussi espéré jusqu’à la dernière seconde et ça a marché», a concédé l’Allemand au micro de DAZN. À l’inverse, Leon Goretzka, sonné par cette nouvelle déconvenue, s’est montré plus réaliste : «Cela ressemble à un film d’horreur qui ne s’arrête pas. Tout va contre nous en ce moment. Au final, on a tout essayé avec un homme de moins Nous commettons trop d’erreurs individuelles. Il faut nous remettre en question. Le titre ? Je n’y crois pas du tout. Je préfère être honnête à ce sujet.»

Thomas Tuchel maintenu, pour le moment, à son poste

Cette dynamique terrible pourrait-elle coûter très cher au coach Thomas Tuchel dans les jours à venir ? Si son limogeage n’était, jusqu’alors, pas un sujet urgent pour le Bayern Munich, cette nouvelle humiliation pourrait, en effet, déboucher sur des conséquences dommageables pour l’ancien coach de Chelsea et du Paris Saint-Germain. Contesté par les supporters outre-Rhin, en difficulté avec son vestiaire, le technicien allemand de 50 ans semble, aujourd’hui, incapable de redresser la barre. Ces dernières heures, la presse allemande n’hésitait d’ailleurs pas à relayer différents noms pour succéder à l’actuel technicien munichois. Jürgen Klinsmann, Hans-Dieter Flick, José Mourinho, Xabi Alonso, Sebastian Hoeneß ou encore Thomas Müller, piste plus surprenante, ont ainsi été cités pour reprendre le banc des champions d’Allemagne en titre.

La suite après cette publicité

Mais à en croire les propos tenus par Jan-Christian Dreesen à Bochum, le technicien allemand conserve toujours la confiance de sa direction. *«Je me sens m**ique. Aujourd’hui, la mentalité a triomphé de la qualité. Je ne crois pas aux déclarations monstrueuses sur les entraîneurs. Ce n’est pas un problème auquel nous sommes actuellement confrontés. S’il (Thomas Tuchel ndlr) sera aux commandes la semaine prochaine ? Bien sûr», a rétorqué le dirigeant bavarois. Malgré tout, Thomas Tuchel a du souci à se faire en Bavière. Décevant dans le jeu, le Bayern Munich va, qui plus est, devoir gérer un calendrier pour le moins piégeux. Opposés au RB Leipzig le week-end prochain, les partenaires de Mathys Tel se déplaceront, ensuite, sur la pelouse de Fribourg avant de recevoir, la Lazio, le 5 mars, en huitièmes de finale retour de la Ligue des champions. De son côté, le natif de Krumbach n’a pas l’intention de rendre les armes : «Si vous me posez la question, je crois toujours fermement que le staff et moi-même sommes capables de renverser la situation, oui.»

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Copié dans le presse-papier