En clôture de la 22e journée de Ligue 1, l’Olympique de Marseille a rendu les armes face au Stade Brestois (0-1). Malgré une supériorité numérique à gérer après le carton rouge reçu par Steve Mounié, les Phocéens ont craqué dans les ultimes instants. Omniprésent dans l’entrejeu et auteur de l’unique but de cette rencontre, Pierre Lees-Melou a tout changé.
Un duel entre deux équipes malades mais aux parcours différents en Ligue 1. Voilà comment l’on pouvait grossièrement résumer le Brest-OM de ce dimanche soir en clôture de la 22e journée de l’élite. Incapables de remporter leurs quatre dernières rencontres toutes compétitions confondues, les Ty-Zefs défiaient une équipe phocéenne en difficulté en 2024. Pointé du doigt, Gennaro Gattuso, l’entraîneur olympien, savait qu’il n’avait pas le droit à l’erreur ce dimanche en terres bretonnes. Pourtant, dès les premiers instants de la rencontre, les ouailles du technicien transalpin sont apparues en grande difficulté. Bousculé par une équipe brestoise bien plus engagée, l’OM a concédé la première occasion de la rencontre. Pourtant, Ruben Blanco, présent dans les buts suite à l’absence de Pau Lopez, s’est fendu d’une belle claquette pour sortir cette belle tête signée Steve Mounié (5e). Fauché dans la surface, Iliman Ndiaye aurait pu bénéficier d’un penalty pour Marseille mais Ruddy Buquet, l’arbitre de la rencontre, assurait qu’il n’y avait rien (16e). Suite à cette action litigieuse, peu d’actions sont venues garnir le reste du premier acte. Les locaux auraient pu prendre l’avantage à de nombreuses reprises (25e, 31e, 42e) mais se sont heurtés à un manque de précision ou Ruben Blanco.
Classement général Ligue 1 McDonald's
# | Équipe | Pts | J | DIF | G | N | D | BP | BC |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 |
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76 | 34 | +48 | 22 | 10 | 2 | 81 | 33 |
2 |
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67 | 34 | +26 | 20 | 7 | 7 | 68 | 42 |
3 |
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61 | 34 | +19 | 17 | 10 | 7 | 53 | 34 |
4 |
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59 | 34 | +18 | 16 | 11 | 7 | 52 | 34 |
5 |
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55 | 34 | +11 | 15 | 10 | 9 | 40 | 29 |
6 |
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53 | 34 | -6 | 16 | 5 | 13 | 49 | 55 |
7 |
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51 | 34 | +8 | 14 | 9 | 11 | 45 | 37 |
8 |
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50 | 34 | +11 | 13 | 11 | 10 | 52 | 41 |
Au retour des vestiaires, l’étau s’est encore resserré autour des buts phocéens. Diabolique de la tête, Steve Mounié s’est alors procuré l’une des occasions les plus franches mais sa tête piquée est venue s’échouer au ras du poteau de Blanco (55e). L’ancien attaquant du MHSC s’est illustré d’une manière bien moins reluisante cinq minutes plus tard. Marqué de très près par Leonardo Balerdi, l’attaquant béninois a perdu son sang-froid et a asséné un coup de coude à son vis-à-vis argentin (60e). Un geste qui mérite le carton rouge dont a écopé Mounié. Finalement, cette expulsion n’a pas changé la physionomie du match. Toujours aussi entreprenante, la bande à Eric Roy continuait d’attaquer mais Mathias Pereira Lage écrasait trop sa tentative (67e). Et alors que l’OM a tenté de réaliser le hold-up parfait en se montrant de plus en plus insistants lors des dix dernières minutes de jeu, Brest a été récompensé de sa belle rencontre en toute fin de rencontre. Omniprésent tout au long de la rencontre, Pierre Lees-Melou s’incrustait dans la surface marseillaise pour crucifier Ruben Blanco d’une belle frappe du droit (1-0, 88e). Une délivrance pour un stade Francis-Le Blé qui a exulté. Ce but, le troisième de l’ancien Niçois en Ligue 1, était synonyme de deuxième place pour le SB29 en Ligue 1. De son côté, Marseille sombre dans la crise et est neuvième. L’Europe s’éloigne et les Olympiens comptent déjà dix points de retard sur leur adversaire du soir.
- L’homme du match : Pierre Lees-Melou (7,5) : omniprésent tout au long de la rencontre. Voici comment résumer la performance XXL du milieu brestois contre l’OM. À la passe, puis au centre dès les premières minutes, il a trouvé Steve Mounié sur la première grosse occasion du match. Son intervention sur Iliman Ndiaye était plus que limite (16e). L’ancien joueur de l’OGC Nice a ensuite trop ouvert son pied, envoyant sa frappe à côté du cadre après une récupération haute (25e). Très bon dans la récupération une nouvelle fois, avec 8 duels remportés. Il a donné la victoire à son équipe à sa manière. Une récupération, un petit crochet et une frappe puissante entre les jambes de Ruben Blanco (89e). Taille patron.
Stade Brestois
- Coudert (6) : sur le terrain en l’absence du titulaire au poste Marco Bizot (suspendu après son carton rouge la semaine passée), il a connu sa première titularisation en Ligue 1. Il ne pouvait pas rêver des débuts plus faciles et plus sereins. Quelques interventions, mais que deux petits arrêts à réaliser (87e, 95e+5) pendant toute la rencontre. Il a presque dû s’ennuyer dans sa surface de réparation.
- Lala (6) : le défenseur droit a constamment bien enfermé ses adversaires, les laissant sans solutions. Sur le plan défensif, il n’a rien à se reprocher. Au contraire, il a réalisé une prestation plus que solide. En attaque, il a été plus timoré, moins disponible qu’à son habitude. Aucun centre à son actif, il n’a pas apporté le surnombre sur les attaques brestoises.
- Chardonnet (6,5) : le capitaine brestois a bien tenu sa défense pendant tout le match. Dur sur l’homme et rassurant dans les airs, il a aidé son équipe à être souverain en défense. Sur un ballon relâché de Blanco, il a eu sa chance au tir avec un lob qui finit au-dessus de son but (31e). Il est bien intervenu devant Iliman Ndiaye (80e) sur un ballon chaud.
- Brassier (6,5) : de retour dans le XI de Brest après sa suspension, le défenseur central a livré un match sérieux. Peu impérial dans ses interventions aériennes en début de match, notamment sur les coups de pied arrêtés, il s’est vite repris. Solide sur ses gestes défensifs, il a ensuite parfaitement tenu son rang.
- Locko (6) : le latéral gauche a lancé son match en donnant un excellent ballon dans la profondeur à son ailier Mathias Pereira Lage (23e). Il a bloqué également un tir de l’OM en fin de match. Comme Kenny Lala, il s’est cantonné à son travail défensif. Mais il l’a très bien réalisé.
- Magnetti (6) : le Marseillais de naissance a eu son activité habituelle au pressing et à la première passe. Il a manqué ensuite de créativité et d’accompagnement sur les projections de son équipe. Dans le système d’Eric Roy, il est indispensable à l’équipe avec une excellente complémentarité avec Pierre Lees-Melou. Il est remplacé par Le Cardinal (81e). Il a suppléé ses coéquipiers dans les tâches défensives de fin de match.
- Lees-Melou (7,5) : voir ci-dessus
- Del Castillo (5) : son activité a été très limitée dans le premier acte. Le deuxième meilleur dribbleur de Ligue 1 n’a pas fait les bons choix quand il a commencé à avoir des bons ballons devant. Beaucoup de déchets, jusqu’à une très belle passe pour Mathias Pereira Lage (42e) sur la meilleure occasion bretonne en première mi-temps. Il sort à l’heure de jeu pour Martin Satriano (66e). En attaquant de pointe, il n’a pas pesé sur la défense olympienne.
- Doumbia (6,5) : pour son retour à Francis-Le Blé après sa CAN, le virevoltant milieu offensif brestois a eu plein d’énergie. Très efficace devant le but d’habitude, le Malien n’a pas su l’être ce soir. À la demi-heure de jeu, il a une occasion plus franche mais sa frappe est dévissée (29e). En deuxième mi-temps, le joueur prêté par Reims a continué de s’offrir des possibilités (49e, 56e). Il a dû céder sa place après le carton rouge reçu par Steve Mounié pour Jonas Martin (66e). Sa technique a été utile dans les ressorties de balles bretonnes.
- Pereira Lage (5,5) : il a tenté sa chance en solitaire, alors qu’il y avait des solutions en retrait (23e). Il a ensuite buté sur un gardien marseillais sorti rapidement (42e). Au final en première mi-temps c’est lui qui a eu les meilleures possibilités. Moins en vue après la mi-temps, il a toutefois une belle occasion seule dans la surface de réparation. Sa reprise de volée est taupée et n’a rien donné pour son équipe (69e). Il est remplacé par Le Douaron (73e). Peu en vue dans les 20 dernières minutes, il est présent dans le pressing amenant le but de Pierre Lees-Melou.
- Mounié (4) : l’attaquant de Brest n’a plus marqué depuis six matchs en Ligue 1. Ce soir, il n’a pas réussi à renverser sa série. Il a mis à contribution Ruben Blanco sur une tête puissante (5e). Puisqu’il est très bon de la tête, il a eu une nouvelle occasion, de nouveau grâce à un centre de Pierre Lees-Melou. Il s’est fait bêtement exclure après un coup de coude alors que le ballon était loin sur Leonardo Balerdi.
Olympique de Marseille
- Blanco (5,5) : appelé à la dernière minute pour remplacer Lopez, touché au mollet et finalement absent pour ce match, l’Espagnol s’est rapidement montré décisif. Auteur d’une belle claquette sur une tête de Mounié (5e), il relâchait cependant un ballon dangereux dans sa propre surface. Pas de quoi le déstabiliser puisqu’il se signalait encore d’une superbe parade face à Pereira Lage juste avant la pause (42e). Encore serein au moment de capter la frappe de Satriano (67e), il a parfaitement tenu son rang avant de craquer sur la frappe croisée de Lees-Melou (88e). Rageant.
- Clauss (2,5) : titularisé dans le couloir droit de la défense marseillaise malgré les problèmes de comportement pointés du doigt par les hautes sphères olympiennes, l’international français était forcément attendu au tournant. D’abord impliqué et fort d’un coup franc finalement hors cadre (20e), l’ex-joueur du RC Lens a également apporté du danger sur coup de pied arrêté en début de match. Pour le reste, il a fait preuve d’un déchet très important (20 ballons perdus) et a plutôt bien été stoppé lors de ses quelques montées offensives. Défensivement, il a également montré quelques lacunes en n’étant pas toujours rigoureux dans son marquage. Très décevant.
- Mbemba (4) : capitaine marseillais en l’absence de Gigot et fort d’une belle CAN avec la RDC, le numéro 99 olympien avait à cœur de livrer un grand match face au SB29. Motivé et plutôt sérieux défensivement, il a également apporté du danger sur le but brestois. Auteur d’une première tête rageuse (37e), il se signalait encore en prenant le meilleur dans les airs (41e). Dans son duel face à Mounié, il s’est cependant procuré quelques frayeurs (5e, 55e, 56e) en jugeant mal les trajectoires.
- Balerdi (4,5) : une nouvelle fois présent dans l’axe de la défense olympienne, l’Argentin a livré une prestation plutôt rigoureuse à Brest. Vigilant face aux offensifs brestois, bien placé et souvent juste dans ses interventions, il n’a pas commis d’erreurs (7 duels remportés sur 7 disputés). Victime d’un geste d’humeur de Mounié, il permettait même aux siens de finir cette rencontre en supériorité numérique (60e). Malheureusement pour lui, il se faisait totalement prendre par Lees-Melou sur l’ouverture du score (88e).
- Garcia (4,5) : préféré à Quentin Merlin pour débuter au poste de latéral gauche, le Suisse de 28 ans a fait preuve d’une belle rigueur au cours du premier acte. Solide défensivement (9 duels remportés sur 12 disputés, 8 ballons récupérés) face aux montées de Lala et Del Castillo, il a également tenté d’apporter offensivement. Toujours très concentré au retour des vestiaires, il a bien tenu son rang malgré son manque de réalisme offensif et un gros déchet technique (25 ballons perdus, 1 centre réussi sur 7 tentés)… Oui mais voilà, coupable d’une touche approximative dans les derniers instants, il permettait à Lees-Melou de s’engouffrer dans la surface phocéenne et de délivrer les siens (88e). Très frustrant.
- Ounahi (2) : présent dans l’entrejeu marseillais, le milieu de terrain marocain a déçu au Stade Francis-Le Blé. Trop en retrait et souvent dépassé par l’intensité brestoise, il a régulièrement failli dans le duel (2/7), notamment face à Del Castillo. Peu inspiré techniquement (9 ballons perdus, 0 dribble réussi), il n’a pas non plus soulagé les siens pour sortir de la pression. Très (trop) tendre dans ses interventions, il lâchait encore son marquage face à Magnetti, tout proche d’offrir une passe décisive à Pereira Lage (69e). Un match totalement raté. Remplacé par Kondogbia (76e), très précieux lors de son entrée en jeu. En vain.
- Onana (3) : aligné dans un rôle de sentinelle, l’ancien Lensois a connu une soirée très délicate en terres brestoises. Passif sur certaines séquences et globalement peu rassurant pour ses partenaires, il s’est alors rendu coupable de plusieurs transmissions douteuses (25e). Trop lent dans l’exécution et souvent transpercé par les milieux brestois, il a souvent subi les événements. En grande souffrance face à la vivacité de Doumbia, il n’a pas non plus profité de la supériorité numérique des Phocéens pour se montrer plus à son aise. Seule satisfaction pour lui, ses deux/trois interceptions intéressantes. Remplacé par Correa (90e).
- Harit (3) : souvent trouvé pour ses partenaires en début de match, le milieu offensif marseillais a fait parler sa technique. Avec sa vivacité, il a ainsi déstabilisé l’arrière-garde brestoise (23e) avant de se montrer bien plus discret au fil des minutes. Plombé par l’emprise collective des Brestois, il n’a plus vraiment existé dans cette affiche. Régulièrement repris par Gattuso sur son placement, il a finalement cédé sa place. Remplacé par Henrique (76e).
- Sarr (2) : avec la confiance de Gennaro Gattuso, l’ancien joueur du FC Metz débutait sur le côté droit de l’attaque marseillaise. Invisible au cours de la première demi-heure de jeu, il se signalait une première fois d’un bon centre en direction de Mbemba (36e). Un bilan cependant bien trop maigre pour l’ailier phocéen. Une nouvelle fois alerté par Clauss au retour des vestiaires, il était contré par la défense brestoise. Et puis c’est tout. Remplacé par Aubameyang (61e). L’ancien joueur du Barça n’a pas forcément été très inspiré malgré deux tentatives.
- Moumbagna (2,5) : préférée à Aubameyang pour animer la pointe de l’attaque olympienne, la nouvelle recrue marseillaise, décevante jeudi dernier face aux Ukrainiens du Shakhtar Donetsk, n’a pas forcément convaincue à Brest. Peu trouvé par ses coéquipiers, le Camerounais de 23 ans n’a jamais véritablement pesé sur cette rencontre. Pris par l’arrière-garde du SB29, il s’est contenté de quelques remises dos au jeu. Bien trop insuffisant.
- Ndiaye (4) : une nouvelle fois présent dans le couloir gauche de l’attaque phocéenne, le Sénégalais a rapidement fait preuve d’une belle activité aux abords de la surface brestoise. Tout proche d’obtenir un penalty sur une intervention limite de Lees-Melou (16e), le numéro 29 de l’OM s’est montré disponible et combattif. Souvent à l’origine des mouvements olympiens, il a cependant pêché techniquement. Coupable d’un gros déchet, son implication reste à souligner. Insuffisant toutefois pour permettre à l’OM de sortir la tête de l’eau.