Comme plusieurs anciens pensionnaires de Ligue 1, Max-Alain Gradel a pris la direction de la Premier League. L'Ivoirien porte les couleurs de Bournemouth depuis deux saisons. Après une première année convaincante avant une grave blessure, l'ancien Stéphanois vit une saison compliquée. Cantonné au banc de touche (13 matches), le footballeur âgé de 29 ans est forcément touché par sa situation. Pour Foot Mercato, le discret Gradel a accepté de sortir du silence et d'évoquer sa saison mais aussi son avenir. Entretien.
Foot Mercato : Quel bilan tirez-vous de votre année à Bournemouth ?
Max-Alain Gradel : La saison ne s'est pas passée comme prévu. Mais personnellement, je suis content car j'ai vécu une année sans blessure. Physiquement, je me sens très bien même si je n'ai pas beaucoup joué. Mais d'un point de vue physique, c'était une année positive. Je n'ai pas eu de blessure. Je suis en pleine forme. C'est le plus important quand même !
FM : Vous aviez été gravement blessé l'an dernier. Quels étaient vos objectifs cette saison ?
M-A.G : Mon objectif prioritaire était de retrouver le terrain et d'être à 100% physiquement. Ensuite, je voulais essayer de retrouver ma place de titulaire. Après là les choses ne se sont pas passées comme prévu. Mais le plus important pour moi était d'être en forme physiquement et ne pas rechuter après ma blessure. Sur le plan sportif, footballistique, je reste quand même sur ma faim.
FM : Comment expliquez-vous que vous n'ayez pas eu beaucoup de temps de jeu ?
M-A.G : Je m'attendais à jouer davantage. Le coach a fait ses choix, même si je ne suis pas trop d'accord. Je fais avec et j'espère que la saison prochaine je ferais les bons choix pour jouer plus.
FM : Récemment, vous aviez dit lors d'une interview à Canal+ Afrique que votre coach vous avez dit que vous étiez l'un des meilleurs à l'entraînement mais qu'il ne vous faisait pas jouer. Comment peut-on être l'un des meilleurs et ne pas être sur le terrain ?
M-A.G : Je me pose la même question...Je pense que cette question doit lui être posée (au coach). Moi, je ne sais pas quoi répondre. C'est vrai que quand un entraîneur vous dit ça, vous vous attendez à jouer davantage.Jusqu'à aujourd'hui, je me pose encore la question car que ce soit mes coéquipiers à l'entraînement ou d'autres personnes, tout le monde se demande pourquoi je ne joue pas (...) Ce n'est pas possible. Je l'ai déjà dit et ce n'est pas par prétention mais les joueurs qui jouent à mon poste, je les respecte, mais si on part sur la base de la concurrence alors je devrais être titulaire à chaque match c'est clair. J'ai dit ça car j'ai confiance en mes qualités et je sais ce que je vaux.
Gradel n'exclut rien pour son avenir
FM : À vous écouter, on peut clairement parler d'injustice vous concernant...
M-A.G : C'est injuste. Bien sûr. Ma situation à Bournemouth est injuste. Comme je l'ai dit, je ne me laisse pas abattre. Je continue à faire ce que j'ai à faire. Ces derniers mois, les choses ont un peu changé. Je ne joue pas beaucoup, mais un peu plus déjà qu'au début de la saison. Ça veut dire que je n'ai pas lâché. Il faut faire face à la réalité des choses. Quand ça va moins bien, il ne faut pas lâcher et c'est ce que j'essaye de faire.
FM : La situation est un peu tendue pour vous avec les Cherries. Vous imaginez-vous rester là-bas l'an prochain ?
M-A.G : J'ai quatre ans de contrat. Il me restera trois ans après cette saison. Moi, je n'ai pas de pression. Je suis salarié, je joue. Après, il est vrai que quand on joue moins, c'est compliqué. Je ne suis pas dans une situation où j'ai la pression. Bien au contraire. C'est sûr qu'il faudra faire un bilan en fin de saison et après faire des choix. Mais c'est certain qu'on fera plus attention au choix que l'on fera dans les mois à venir. S'il faut quitter Bournemouth, je partirais. Mais je ne partirais pas pour partir, c'est clair.
FM : On le sait quand un joueur est dans votre cas, les clubs tentent des approches. Avez-vous eu des touches ?
M-A.G : Oui, il y a beaucoup de clubs qui se sont renseignés. Mais vous savez il y a eu la période de janvier où je ne pense pas que c'était le moment idéal pour partir, même si je jouais moins. Je suis parti à la CAN et à mon retour c'était la fin du mercato. J'étais obligé d'attendre que la saison se termine pour bien regarder autour de moi et voir les possibilités.
Revenir en France, une possibilité
FM : Aujourd'hui quelles sont vos envies ? Voulez-vous rester en Premier League ou voir autre chose ?
M-A.G : Le plus important pour moi est de me faire plaisir sur le terrain et de jouer. Peu importe que ce soit en Premier League ou dans un autre championnat. J'ai envie de jouer. Je n'ai pas l'âge de rester prendre tranquillement mon salaire, même si c'est bien d'être payé heureusement. Mais on fait ce sport et on l'aime parce qu'on est prêt à tout. Moi, j'ai envie de jouer c'est le plus important.
FM : Est-ce que retrouver le plaisir de jouer est une chose que vous pourriez faire en France ? Un retour est-il envisageable ?
M-A.G : Je suis Ivoirien, mais Ivoirien Français. La France, c'est mon pays aussi. Revenir en France, c'est une possibilité bien sûr. Il faut un bon challenge, un bon projet. Tout est possible.
FM : On a parlé d'un intérêt de l'Olympique Lyonnais pour vous. Est-ce qu'en tant qu'ancien Stéphanois c'est une piste que vous pourriez étudier ?
M-A.G : Oui, c'est vrai il y a eu des rumeurs. Pour être franc avec vous, Lyon est un grand club français que je respecte énormément. C'est vrai que l'on dit qu'il ne faut jamais dire jamais, mais je peux vous dire que je ne pense pas que je jouerais à Lyon. Après avoir représenté Saint-Etienne comme je l'ai fait, je ne me vois pas jouer à l'OL. Je respecte Lyon, ils font du bon travail, mais je ne pourrais pas y jouer.
FM : Revenir à Saint-Étienne est-ce une possibilité ?
M-A.G : Saint-Étienne, c'est une autre histoire. J'ai passé de très bons moments là-bas. Je garde ce club dans mon cœur. C'est un club particulier pour moi. Après, il ne faut pas retourner à Saint-Étienne pour retourner à Saint-Étienne. II faut que cela me permette de passer une nouvelle étape. Si le projet est intéressant, pourquoi pas. Mais pour l'instant, je ne pense pas que ce soit d'actualité.
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