La folle soirée de l’Allemagne
Rapidement menée au score par la Hongrie, l'Allemagne est passée tout près de la catastrophe. Il a fallu un but en toute fin de match et un scénario favorable entre le Portugal et la France pour que la bande de Joachim Löw se qualifie pour les huitièmes de finale.
Avant les deux rencontres du groupe F, nos voisins allemands n’étaient pas vraiment en train de paniquer. Deuxième de la poule, la Mannschaft affrontait l’équipe la plus abordable, la Hongrie, et beaucoup s’imaginaient la voir l’emporter facilement et même ravir la première place aux Bleus. Impressionnante dans sa réaction face au Portugal samedi dernier (4-2), l’Allemagne semblait en effet enfin lancée. Au final, les quadruples champions du monde ont bien failli passer à la trappe !
Les Hongrois étaient-ils remontés après toute cette polémique (refus de l’UEFA que le stade de Munich soit éclairé aux couleurs LGBT en guise de protestation contre une loi hongroise) ayant émaillé l’avant-match ? Toujours est-il que les hommes de Marco Rossi ont refroidi tout un stade dès la 11e minute quand Adam Szalai n’a pas gâché l’offrande de Roland Sallai pour mettre les siens devant au tableau d’affichage. Si vous regardiez le match de l’équipe de France, vous avez alors sans doute entendu le stade de Budapest s’enflammer. Normal, le score de Munich venait de s’afficher et, à ce moment précis, la Hongrie était qualifiée et l’Allemagne quatrième et éliminée !
Un scénario à rebondissements
Le scénario catastrophe s’est même prolongé quand le Portugal a ouvert le score face aux Tricolores après un penalty transformé par Cristiano Ronaldo. Il était alors 21h31. Un peu plus d’un quart d’heure plus tard, Karim Benzema a remis les deux formations à égalité, mais rien n'a changé. L’Allemagne est toujours menée et dernière. Il était 21h47. Au retour des vestiaires, premier coup de théâtre. Les Bleus prennent l’avantage grâce à Benzema, deux minutes à peine après le coup d’envoi de la deuxième période. Il était 22h10 et là, les Allemands remerciaient la France puisqu’ils passaient troisièmes et le Portugal chutait à la quatrième place.
Pas le temps de souffler. 22h22. Douze minutes plus tard, Cristiano Ronaldo a remis la Mannschaft au fond du trou en égalisant face à la France (2-2). Mais ce n’était pas fini ! Six minutes après, l’Allemagne a enfin réussi à trouver la faille grâce à Havertz (1-1). Il était 22h28 et les champions du monde 2014 pensaient avoir fait le plus dur. C’était sans compter sur Andras Schäfer (1-2). 22h30, nouveau coup de massue. Il aura finalement fallu attendre près de 20 minutes pour que Leon Goretzka délivre les siens.
L'Allemagne ne veut plus revivre ça
Une soirée complètement folle dont se souviendront les Allemands. À commencer par Manuel Neuer. « Nous sommes simplement soulagés de terminer deuxièmes du groupe. C'était un thriller angoissant. C'est dur contre une équipe comme ça quand on est mené 1-0. Les Hongrois ont essayé de tout fermer. » Buteur décisif, Goretzka ne cachait pas sa joie, mais confiait que son équipe n’aurait jamais dû encaisser ce deuxième but. « Je suis fou de joie. Ce qui n’aurait pas dû arriver, c’est ce qu’il s’est passé juste après le but du 1-1. Nous en avions déjà parlé entre nous. Vous avez fait le plus dur et le 1-2 arrive juste après. Ça ne doit jamais arriver si vous voulez réaliser quelque chose dans un tournoi comme celui-ci. Nous n’avons pas besoin de nous faire douter. Nous sommes pleins de confiance en nous. »
Enfin, Joachim Löw, passé tout près d’une sortie par la toute petite porte, a tenté d’expliquer ce qui n’a pas fonctionné, avant de rendre hommage à la Hongrie. « Nous ne pouvons pas répéter les mêmes erreurs. Nous devons faire mieux. Nous avons commis des erreurs et donné trop de ballons. Cela ne devrait plus se reproduire lors de notre prochain match. Il y a eu de la résistance dans ce groupe, c'était clair avant le début de la compétition, c'était le groupe de la mort. La France n'a fait que 1-1 contre la Hongrie, les soi-disant petits. Ce n'était pas facile, ils n’avaient rien à perdre. Nous n'avons pas trouvé assez d'espaces ou ouvert assez d'espaces dans leur défense. C'était une bonne mentalité à la fin. Nous n'avons pas abandonné, nous ne sommes pas devenus fous après avoir été menés. » Sacrée soirée…