Serie A

Comment Stefano Pioli a retourné l'opinion à Milan

Malgré deux matchs nuls consécutifs, l’AC Milan de Stefano Pioli est toujours dans la course au Scudetto et encore engagé en Coupe d’Italie. Les Rossoneri vont entamer une semaine décisive pour la suite de la saison avec à leur tête le technicien italien arrivé au club comme un paria il y a trois ans et qui est aujourd’hui à la conquête d’un premier titre avec Milan.

Par Thomas Varin
6 min.
Stefano Pioli, ancien entraîneur de l'AC Milan, se rapproche d'Al-Ittihad. @Maxppp

« Je me sens bien à Milan, je pourrais y rester pour toujours », déclarait Stefano Pioli après la victoire de son équipe dans le derby face à l’Inter (1-2) le 5 février dernier. Une déclaration inimaginable il y a un an et demi pour l’entraîneur italien qui traverse actuellement une mauvaise passe avec deux matchs nuls consécutifs contre des mal classés - Udinese (1-1) et la Salernitana (2-2) - mais qui est toujours dans la course pour le titre à égalité de point avec Naples, le leader, avant le déplacement dimanche en terre napolitaine et en coupe avec la demi-finale aller de la Coupe d’Italie face à l’Inter Milan ce mardi. « Nous sommes dans le moment décisif de la saison. Nous avons fait un chemin extraordinaire durant ses deux ans et demi, mais seul ce que nous ferons à partir de demain comptera. C'est la dernière étape, la plus difficile, celle qui vous transforme en gagnants», expliquait lundi le coach rossonero en conférence de presse.

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Même avec ces quelques turbulences l’Italien reste confiant, et sa côte de popularité à Milan ne baisse pas que ce soit auprès des supporters ou de l’équipe dirigeante. Il a d’ailleurs prolongé en novembre dernier son contrat jusqu’en juin 2023. Pourtant le ciel n’a pas toujours été bleu au-dessus de la tête de l’ancien défenseur de la Fiorentina.

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Arrivé en octobre 2019 pour prendre la suite de Marco Giampaolo, le technicien italien récupère un AC Milan malade 13e en championnat après 8 journées, et autant dire que le coach étiqueté comme ex-entraineur de l’Inter n’était pas le bienvenu. La preuve, avant même sa nomination officielle le hashtag #PioliOut était partout sur les réseaux sociaux. Les fans des Diavoli exprimaient ainsi leurs doutes et leur déception car ils voyaient arriver à la tête de l'équipe un entraineur dont le plus grand fait d’arme était une troisième place en championnat avec la Lazio en 2015.

De #PioliOut au Piolismo

Stefano Pioli, que l’on surnomme désormais Mister Pioli, devenait à l’époque le neuvième entraîneur du Milan AC depuis 2014 et le départ de Massimiliano Allegri, dernier vainqueur du Scudetto avec les Rossoneri. « Mes trois mots d'ordre sont : idées, intensité et audace » annonçait le nouveau coach lors de sa prise de fonction. Avec ses « idées » et son 4-2-3-1, il a réussi à progressivement imposer sa patte et une certaine stabilité dans le club malgré la vindicte populaire et le contexte délétère au sein de l'état-major milanais qui a conduit notamment à l’éviction de Zvonimir Boban, le Directeur Général du Football du club en mars 2020. Souvent annoncé sur le départ alors que sa direction discutait ouvertement avec Ralf Rangnick pour que l’Allemand vienne le remplacer, le coach de 56 ans réussi à terminer sa première saison à une honorable 6e place de Serie A, qualificative pour la Ligue Europa. L’année suivante Pioli a toutes les cartes en mains d'entrée de jeu et continue à mettre en place Il Piolismo en insufflant à son groupe une vraie mentalité de gagnant et l’idée de pratiquer un football offensif.

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Le natif de Parme livrait sa vision du foot en 2003 dans un mémoire d’une vingtaine de pages réalisé lors du passage de son diplôme d’entraîneur. Pioli expliquait alors que son système de jeu devait être « équilibré et élastique » avec un « pressing offensif sur les côtés et une récupération du ballon dans la moitié adverse » rendue possible par « la technique, la rapidité d'exécution, la vitesse de déplacement ainsi que la capacité de lire n'importe quelle situation ». Un écrit qui peut sembler prophétique aujourd’hui lorsque l'on s’attarde sur ce qu’a mis en place le coach de l’AC Milan. Grâce à un savant mélange entre jeunesse et expérience, le technicien lombard renforce son équipe avec de jeunes talents comme Sandro Tonali, Brahim Diaz ou Fikayo Tomori qu’il intègre à son groupe composé entre autres de Simon Kjaer ou Zlatan Ibrahimovic. Ça fonctionne bien, même si Milan, leader à la trêve, s’écroule en deuxième partie de saison et termine deuxième de Serie A derrière l’Inter Milan mais le club retrouve cependant la Ligue des Champions après sept ans d’absence.

L’année de la confirmation sur et en dehors du terrain ?

Pour cette troisième saison sur le banc rossonero, l’Italien a découvert la phase de poule de la Ligue des Champions avec un groupe aussi peu expérimenté que lui dans les joutes européennes. Il débute à Liverpool avec six joueurs dans son onze de départ qui vivent comme lui leur premier match de Champions. Concrètement, la marche était beaucoup trop haute pour ce Milan encore convalescent qui termine logiquement dernier du « Groupe de la mort ». Mais la fin de la campagne continentale n’a pas freiné les ambitions de l’entraîneur italien de l’année 2020 selon la Gazetta Dello Sport. En effet, Pioli qui a débuté sa carrière de coach en 2006 à Parme veut faire mieux que la saison passée et surtout essayer de décrocher son premier trophée en tant qu’entraîneur. Pour cela il a pu compter cet été sur des arrivées, comme les deux Français Olivier Giroud (10 buts) et Mike Maignan (9 clean sheets) qui sont venus renforcer une équipe « qui est plus mûre qu'elle ne l'était l'an dernier » selon le tacticien transalpin. Mais à l'image ses deux dernières sorties sa formation, manque encore de régularité notamment contre les petits  avec déjà 12 points perdus depuis le début de la saison face aux 10 dernières équipes Serie A contre seulement 6 points pour l’Inter Milan l’an passé sur l’ensemble de la saison.

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En coulisse en revanche sa fonctionne très bien en ce moment puisque les joueurs adhèrent au projet du coach et du club à l’image de Theo Hernandez, très courtisé en Europe, qui a récemment prolongé jusqu’en 2026. Le directeur technique des Rossoneri Paolo Maldini a également annoncé que la direction du club était en train de négocier les prolongations de Rafael Leão et d’Ismaël Bennacer. « Le signe que le club a une vision pour le présent et pour le futur » déclarait Stefano Pioli après la prolongation du latéral français. Toujours dans cette idée de se renforcer et de devenir de plus en plus compétitif au fil du temps, Stefano Pioli et le Milan recherchent des joueurs qui savent gagner à l’image des deux champions de France lillois Renato Sanches et Sven Botman désignés cibles prioritaires du club pour le prochain mercato. Reste à savoir si malgré les difficultés actuelles le Milan de Pioli réussira à redresser la barre pour remporter cette année un premier trophée pour le club depuis la Supercoupe d’Italie 2016 et ainsi franchir une nouvelle étape vers le retour de l’AC Milan dans les sommets du football italien.

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