Après une longue période de disette, le football marocain a connu une riche année 2017 avec leurs clubs et la sélection nationale qui s’est qualifiée pour la Coupe du Monde cet été. Zoom sur cette réussite.
La renaissance du football marocain. Quatre ans plus tôt, l’Algérie se trouvait à peu près dans la même situation que le Maroc. L’Allemagne éliminait les Algériens après prolongation en huitièmes de finale de la Coupe du Monde 2014. Dans la foulée de l’exploit de la sélection nationale au mondial brésilien, l’ES Setif remportait la finale de la Ligue des champions africaine en s’imposant devant l’AS Vita Club (2-2,1-1). Depuis, le football algérien cherche un second souffle pour retrouver les sommets. Le football maghrébin se réfère donc sur d’autres nations pour rester en haut de l’affiche sur le continent africain. Le Maroc et l’Egypte reprennent le relais en 2017 avec une finale entre le Wydad Casablanca et Al Ahly en Ligue des Champions africaine. Les Marocains remportent l’édition 25 ans après leur premier sacre continental en 1992 dans un stade Mohammed V comble avec des supporters survoltés. Le Wydad succède sur le plan national dans cette compétition au Raja Casablanca leur grand rival et le club le plus populaire du pays qui glanait le titre en 1999. Dans l’autre compétition continentale (Coupe de la CAF), le Fus Rabat stoppait son parcours en demi-finale.
Ces résultats montrent la bonne forme du football marocain après plusieurs années de déceptions. Le sacre continental du Wydad ne doit pas rester sans lendemain. Fondé en 1938 et considéré comme le club des classes moyennes, le Wydad ambitionne de devenir un des poids lourds du football continental afin de rivaliser avec notamment Al-Ahly ou le Tout puissant Mazembe. Le Wydad s’appuie sur quelques bons coups sur le marché des transferts en attirant des Franco-Marocains tel que Jamel Aït Ben-Idir qui avait toujours évolué en Ligue 1 ou en Ligue 2 (Auxerre, Le Havre, Arles-Avignon, Sedan) pour entourer les joueurs locaux. Le Raja Casablanca s’inspire aussi de cette politique avec la signature de Mounir Obbadi fin décembre. En plus de cette stratégie, l’international marocain Youssef Ait Bennasser qui évolue à Caen met l’accent sur d’autres éléments pour expliquer la réussite du football marocain. «Le foot marocain se porte bien avec le Wydad Casablanca qui a remporté la Ligue des champions africaine. Ça vient récompenser le travail des éducateurs, de la fédération, de toutes les personnes au pays.»
Les grandes ambitions du Maroc
Comme l’a précisé Youssef Aït Bennasser, le travail de la fédération porte ses fruits. Outre la bonne forme des clubs marocains, la sélection nationale suit le mouvement avec la qualification des Lions de l’Atlas pour la Coupe du Monde 2018 en Russie. Le Maroc disputera un Mondial après une absence de 20 ans. Deux hommes Hervé Renard et Mehdi Benatia résument ce retour au sommet de la sélection nationale. Le premier a remporté la Coupe d’Afrique des Nations de la CAF avec deux pays (la Zambie et la Côte d’Ivoire) et a orchestré le redressement des Lions de l’Atlas en prenant les commandes de la sélection nationale en 2016. Le second a donné la victoire aux siens lors du dernier match des éliminatoires contre la Côte d’Ivoire (0-2). Absent à cause d’une blessure durant ce match clé, Youssef Aït Bennasser souligne le travail du sélectionneur français et le poids du capitaine Mehdi Benatia qui a servi de relais dans cette finalité en vivant les bonnes et mauvaises périodes de la sélection par le passé.
«Pour ce qui est de la sélection, on va dire que c’est un travail sur plusieurs années qui a permis de faire sortir des talents. On a un mélange de jeunes et de joueurs expérimentés et c’est ça qui fait notre force. Nous les plus jeunes, on a la chance d’arriver dans un moment de haut, mais les plus expérimentés qui ont connu aussi les bas apportent énormément. C’est grâce à eux qu’on sait d’où on vient, qu’on ne se prend pas pour d’autres, et qu’on a su bosser pour gérer les matches clés comme celui en Côte d’Ivoire. Et puis quand tu vois Benatia marquer là-bas, y a pas de secret c’est plus qu’un symbole. Nous avec la sélection on a la chance de porter les couleurs du pays devant le monde entier, on a le sélectionneur Renard qui fait du bon travail pour nous donner confiance. La Coupe du Monde va servir à montrer ce que vaut le Maroc, on va tout donner pour faire honneur à notre peuple.»
Tombé dans un groupe difficile avec le champion d’Europe 2016 et l’Espagne notamment, le Maroc détient quelques atouts qui peuvent les aider à réaliser une surprise dans ce Mondial. Les Lions de l’Atlas possèdent une défense qui a concédé aucun but lors du dernier tour de qualification et d’une attaque prolifique qui a marqué onze fois en six matches. En attendant cet événement planétaire, le Maroc confirme son retour au sommet sur le continent en 2018. Sortant d’une belle année 2017, le Maroc remporte pour la première fois de son histoire la CHAN 2018 (le championnat d’Afrique des nations) qu’elle a organisé sans désagrément. Cette compétition réunit tous les joueurs africains qui évoluent sur le continent africain, c’est l’équivalent de la CAN mais réservé aux joueurs locaux. Trois ans après avoir renoncé à organiser la CAN 2015 en raison de la crise sanitaire liée au virus Ebola, le Maroc se teste en vue de 2026. Le royaume chérifien est candidat pour l’organisation de la Coupe du monde 2026 contre le trio américain (USA-Canada-Mexique) et attend le 13 juin prochain pour connaitre le résultat final en espérant être la deuxième nation africaine après l’Afrique du Sud en 2010 à organiser la Coupe du monde. C’est dans cette quête que le Maroc poursuit son opération séduction à l’encontre de l’Afrique et du monde.
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