Inter Milan-Atlético Madrid : les notes du match
L’Inter Milan a longtemps buté sur l’Atlético Madrid, avant d’être délivré par Marko Arnautovic, qui avait jusque-là tout raté.
C’est l’une des grandes affiches de ces 8es de finale de la Ligue des Champions. L’Inter Milan accueillait ce mardi soir l’Atlético de Madrid, sur la pelouse du stade Giuseppe-Meazza. Une bataille tactique entre deux entraîneurs charismatiques amis et anciens coéquipiers, Diego Simeone et Simone Inzaghi. A domicile, les Lombards s’articulaient dans un 3-5-2 avec Yann Sommer dans les cages derrière Benjamin Pavard, Stefan de Vrij et Alessandro Bastoni. Les couloirs étaient occupés par Matteo Darmian et Federico Dimarco. Hakan Çalhanoğlu était placé comme sentinelle avec Nicolo Barella et Henrikh Mkhitaryan à ses côtés. Le duo constitué de Lautaro Martínez et Marcus Thuram se tenait à l’avant. De leur côté, les Colchoneros s’organisaient dans un 3-5-2 avec Jan Oblak qui officiait comme dernier rempart. Devant lui, Axel Witsel, José Maria Giménez et Mario Hermoso en défense tandis que Nahuel Molina et Reinildo Mandava jouaient comme pistons. Rodrigo De Paul, Koke et Samuel Lino se retrouvaient dans l’entrejeu. Antoine Griezmann était logiquement associé à Marcos Llorente en attaque.
La rencontre a commencé sur une grande intensité. L’Inter Milan enchaînait les longues phases de possession. Après un débordement sur la droite de Nicolò Barella bien lancé par Hakan Çalhanoğlu, le milieu italien a centré au premier poteau pour Marcus Thuram. Le Français a tenté de contrôler au lieu de frapper mais le ballon a été dévié en sortie de but (4e). Les Nerazzurri ont réalisé un gros pressing pour bien quadriller le terrain et ainsi bloquer les relances de l’Atlético de Madrid. Malgré une grande domination de la possession des Milanais, ce sont les Colchoneros qui se sont procurés la première grosse occasion. Samuel Lino est rentré dans la surface pour enrouler un tir qui est passé juste à droite du but de Yann Sommer (12e). Au cours de la suite du premier acte, les deux équipes se sont rendues coup sur coup sans jamais prendre le dessus jusqu’à la demi-heure. Les hommes de Simone Inzaghi ont ensuite réellement pris le dessus. Plusieurs belles opportunités offensives sont venues de Lautaro Martinez (37e, 38e) mais la défense madrilène ou encore Jan Oblak se montraient omniprésents. L’attaquant français, Marcus Thuram, a tenté une belle frappe avant la pause, captée en deux temps par le gardien slovène, après une jolie combinaison impliquant Martinez et Barella (43e).
Le sauveur Arnautovic !
Au retour des vestiaires, première mauvaise nouvelle pour les Nerazzurri avec la sortie sur blessure de Marcus Thuram, remplacé par Marko Arnautović. Côté madrilène, Diego Simeone a été contrainte de changer José María Giménez, également touché, pour Stefan Savić. Sur la gauche, Federico Dimarco a été lancé par Benjamin Pavard qui a bien débordé. Il a centré fort vers le second poteau où Marko Arnautović s’est arraché pour placer le ballon au-dessus du cadre (49e). Coup sur coup, Samuel Lino puis Marcos Llorente (54e, 56e) ont tenté de trouver la brèche pour ouvrir le score dans la surface milanaise mais les deux tentatives ont fui le cadre de Yann Sommer. Provoquant entre les lignes, Marko Arnautović a redonné le ballon dans l’axe devant la surface pour Lautaro Martínez qui lui a remis sur la droite. Seul face à Jan Oblak, l’Autrichien a complètement loupé son tir (63e). Sur un magnifique centre sur la droite d’Hakan Çalhanoğlu vers le premier poteau, Lautaro Martínez a placé une belle tête qui a été captée par Jan Oblak (78e).
Et après tant d’opportunités ratées et d’occasions mal conclues, l’Inter Milan a enfin réussi à faire trembler les filets. Profitant d’une erreur de Reinildo Mandava, Lautaro Martínez est parti en contre dans l’axe et s’est présenté devant la surface adverse où il a frappé. Son tir a été détourné par Jan Oblak vers la gauche de la surface. Marko Arnautović a bien suivi pour conclure cette action d’un beau tir croisé que Samuel Lino n’a pas pu empêcher de rentrer dans les cages (79e). Combatif sur son entrée, Alvaro Morata n’a pas réussi à répondre à Arnautović à deux reprises (88e, 90e). Le match retour aura lieu à Madrid, sur la pelouse du stade Cívitas Metropolitano, le 13 mars prochain. Première manche remportée par Simone Inzaghi.
L’homme du match : Marko Arnautovic (5) : invité surprise de la deuxième période pour remplacer un Marcus Thuram blessé à la pause, il a vécu 45 minutes intenses. L’Autrichien avait un ballon de but dès la 48e minute sur un centre au cordeau de Dimarco mais ne trouvait pas le cadre (49e). Puis une tête, toujours non cadrée, sur un centre de Barella (52e). Et le pire, sur un caviar au cœur de la surface, avec une frappe au-dessus des cages d’Oblak (63e). Avant la délivrance et le but tant attendu, avec un poil de chance (79e). On pourra donc lui reprocher ses occasions manquées, mais il n’a pas lâché mentalement et a su être bien placé pour marquer le seul but de la rencontre.
Inter Milan :
- Sommer (5) : rien à faire en première période. Un peu plus d’action en deuxième période où il a surtout dû boucher les angles de tir, comme sur une percée de Lino, ou un piqué de Llorente.
- Pavard (6,5) : une bonne première période de la part du Français, dans le rôle d’axial droit dans la défense à trois. Solide et attentif, il n’a rien laissé à ses adversaires et s’est montré intéressant dans ses relances. Même chose en deuxième période, où même sous pression, il ne craquait pas. Il a délivré d’excellents ballons vers l’avant. Un match très intéressant, plein de détermination.
- De Vrij (5,5) : le défenseur central le plus tranquille côté Inter, qui s’est quand même offert une percée plein axe au cœur de la première période, sans grande vitesse. Il a compensé sa lenteur par une bonne lecture du jeu. Imprenable de la tête.
- Bastoni (6) : il est attiré par l’avant et profite des libertés offertes par son entraîneur pour apporter son aide à Dimarco et Mkhitaryan. Rugueux dans les duels, et une débauche d’énergie impressionnante, avec des montées rageuses jusqu’en fin de rencontre. Rien qu’à le regarder, on est fatigué au coup de sifflet final.
- Darmian (5) : plutôt timoré, il a laissé Pavard et Barella prendre plus souvent le couloir droit, et a bien compensé les montées du Français. Un bon soldat, rarement pris à défaut. Remplacé par Dumfries (69e), qui a apporté son énergie côté droit, avec des montées tranchantes. Il a apporté plus de danger. Un bon centre rasant vers Arnautovic et une grosse présence.
- Barella (6,5) : un gros début de match, avec beaucoup d’activité. Présent dans les duels, présent sur le côté droit pour apporter le surnombre avec Darmian et Pavard, il a manqué un poil de précision, à l’image de ses coéquipiers. Quelques bons centres à son actif, qui auraient mérité meilleur sort. Mais une débauche d’énergie impressionnante jusqu’au coup de sifflet final.
- Çalhanoğlu (5,5) : le maître à jouer de l’Inter a encore déroulé au milieu de terrain, avec une grosse activité. Quelques ballons perdus toutefois, de manière assez étonnante. Mais toujours aussi important pour son équipe, avec un positionnement toujours malin. Il a haussé le ton en fin de rencontre.
- Mkhitaryan (4) : généralement irréprochable techniquement, il a eu un déchet inhabituel dans ses passes vers l’avant, pas données dans le bon tempo. Il a fait son âge (35 ans) sur plusieurs offensives, où il a ralenti les actions en raison de sa lenteur. Remplacé par Frattesi (72e), auteur de la passe presque décisive vers Lautaro Martinez sur le but d’Arnautovic.
- Dimarco (4) : peu en verve en première période, où il n’a pas percuté comme à son habitude, bien gêné par Molina et De Paul. Il offrait un ballon presque parfait à Arnautovic dès le début de la 2e mi-temps, avant de céder sa place à la 69e minute par Carlos Augusto, qui a été un peu en difficulté également.
- Martínez (6) : un peu l’inverse de Thuram, un début de match intéressant, précieux dans ses remises et orientations vers ses partenaires. Mais il a manqué de tranchant sur deux bons ballons délivrés par Thuram, avec des frappes manquées ou tout simplement trop molles. Redoutable dans son jeu dos au but, il a continué à distribuer efficacement à ses partenaires, bonifiant des ballons rarement faciles. Plus qu’utile dans le jeu, pas assez efficace face au but, même si son face-à-face perdu face à Oblak a malgré tout permis à Arnautovic d’ouvrir le score. Remplacé par Alexis Sanchez (89e).
- Thuram (6) : un début de match compliqué, où il n’était pas un relais fiable pour ses partenaires. Contrôles trop longs, remises manquées, il ne réussissait pas grand chose. Puis il s’est réveillé, à la faveur d’une belle remise de la tête vers Lautaro, et a terminé la première période en boulet de canon, avec un ballon de but pour son compère de l’attaque, puis une frappe cadrée. Malheureusement, il était touché aux adducteurs et a dû céder sa place à Arnautovic (5, voir ci-dessus) à la pause.
Atlético de Madrid
- Oblak (6,5) : le portier slovène est resté concentré toute la rencontre, fort sur sa ligne, même s’il n’a pas eu d’arrêts mémorables à réaliser. Il s’est interposé deux fois devant Lautaro Martinez (36e, 76) et sur une frappe lointaine de Thuram (42e) notamment, mais il a été battu en deux temps sur le but d’Arnautovic (79e), alors qu’il avait gagné son premier duel.
- Witsel (6,5) : le Belge a rendu une copie très propre. Dominant dans les airs, toujours bien placé à l’image de cette belle situation coupée (18e), le défenseur central a été très important pour l’Atletico. Un match abouti, d’autant plus qu’il avait un client en face de lui en la personne de Lautaro Martinez.
- Giménez (5,5) : l’Uruguayen a bien couvert ses deux compères en défense, à l’image de ce retour devant Lautaro Martinez (38e). Un travail de lecture précieux pour annihiler les offensives adverses. Remplacé par Savic au retour des vestiaires (45e), qui a sauvé un ballon chaud proche du but d’Oblak (72e).
- Hermoso (4) : il a sûrement été le défenseur qui a pris le plus de risques, quitte à se tromper dans quelques relances. Défensivement, le gaucher a souvent été en retard dans son placement, à l’image de cette occasion d’Arnautovic (48e), ainsi que dans ses interventions. Remplacé par Reinildo (68e), fautif sur le but d’Arnautovic (79e).
- Molina (5) : le latéral argentin a rempli son rôle défensif dans son couloir droit, mais n’a pas brillé offensivement. Il a manqué de justesse technique et n’a pas apporté en attaque. Remplacé par Barrios (67e).
- De Paul (5) : il a perdu un ballon important qui a donné une occasion de but à Lautaro Martinez (38e), et a manqué de justesse dans son jeu vers l’avant. Très utile à la récupération néanmoins et dans son agressivité au milieu de terrain.
- Koke (5,5) : l’Espagnol a joué son rôle de métronome dans l’entrejeu madrilène. Il a souvent été le premier relanceur de son équipe pour donner de l’air à son équipe, et a assuré l’équilibre dans les transitions, même si elles n’étaient pas nombreuses.
- Saúl (3,5) : le milieu de terrain a eu du mal à se situer. Tantôt à gauche, tantôt dans l’axe, il n’a jamais semblé être en mesure d’impacter le rythme de la rencontre. Un match difficile pour lui. Remplacé par Morata (54e), qui a été utile dans son jeu dos au but, mais pas dans la surface de réparation.
- Lino (6) : il a été celui qui a essayé de faire le plus de différences sur son aile gauche. Lorsqu’il touchait la balle, il essayait de provoquer dans son couloir ce qui a parfois débouché sur des situations chaudes dans la surface (11e, 55e) ou de loin (80e). En revanche, il a manqué de lucidité dans le dernier geste.
- Griezmann (5) : comme il a eu du mal à être trouvé en attaque, le Français n’a pas hésité à décrocher pour toucher le cuir. Toujours aussi généreux dans son activité, le numéro 7 de l’Atlético a distillé quelques ballons intéressants, sans être transcendant, mais son bagage technique a été précieux pour conserver le ballon. Il est sorti blessé, remplacé par Correa (78e).
- Llorente (4) : aligné en attaque aux côtés de Griezmann, l’Espagnol a eu du mal à s’illustrer face à l’arrière-garde italienne. Suivi de près, il a laissé Griezmann décrocher plus souvent et a occupé le front de l’attaque, sans être capable de se démarquer. Replacé au milieu de terrain suite à l’entrée de Morata, il n’a pas su prendre le contrôle du ballon, se concentrant davantage sur les taches défensives.
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