Montpellier, Suisse : l'année de la confirmation pour Jonas Omlin ?
Pour sa deuxième saison en Ligue 1, le gardien de but suisse a réussi à s'imposer comme l'un des meilleurs gardiens du championnat de France, ce qui ravive la concurrence au sein de la Nati.
Après le départ de Benjamin Lecomte à l'AS Monaco et l'échec des négociations pour convertir le prêt de Geronimo Rulli, Montpellier avait décidé à l'été 2020 de faire un pari sur le long terme avec l'acquisition de Jonas Omlin, le jeune gardien de but (26 ans) du FC Bâle, déjà vainqueur d'un premier trophée (Coupe de Suisse). Une très belle nouvelle pour l'entraîneur en place à l'époque, Michel Der Zakarian (actuellement à Brest) : «Là, tu as un coach qui est heureux, qui est content ! Il te voit, il voit Jésus Christ ! Il a un gardien, il est content !», lâchait alors son président Laurent Nicollin lors de la rencontre entre MDZ et Omlin quelques jours avant sa signature.
Car oui, le technicien montpelliérain était content d'enfin avoir un gardien et donc de ne pas débuter avec Dimitry Bertaud comme seul portier professionnel de l'effectif. Acheté 6 millions d'euros par le MHSC - un montant égal au transfert de Stephy Mavididi - il sera d'ailleurs la dernière recrue payante du club avant le début des complications financières. Il deviendra aussi le gardien de but le plus cher de l'histoire des pensionnaires du stade de La Mosson, loin devant Lecomte (2,5 M€). Un risque sportif et économique pour Montpellier, qui espère à ce moment tenir l'un des meilleurs gardiens de Ligue 1, qui pourrait pourquoi pas plus tard devenir le dernier rempart numéro 1 de la Nati. Même si au départ, ce n'était pas gagné...
Un portier «moderne»
À son arrivée dans le sud de la France jusqu'en 2024, Jonas Omlin était inconnu de l'Hexagone, mais s'était déjà fait un nom de l'autre côté du Lac Léman. En effet, il a déjà été élu meilleur gardien de la Super League suisse à deux reprises (2018 et 2019). Et avant même de parapher son bail avec les Orange-et-Bleu, le Bâlois avait déjà gouté à la sélection helvétique, à l'époque sous les ordres de Vladimir Petkovic, sans pour autant avoir eu la chance de défendre les buts de la Nati. Il devait se contenter d'un statut de remplaçant, derrière Yann Sommer (Borussia Mönchengladbach) dans la hiérarchie. Les médias suisses le décrivent alors comme l’archétype du gardien moderne : un pur produit de l’école suisse, très à l’aise balle au pied et à relance et très bon sur ses appuis.
Sur le plan tactique, le portier alors âgé de 26 ans n'était pas réellement dépaysé : comme la Suisse, Montpellier avait l'habitude de jouer dans une défense à 3, lui offrant ainsi plus de possibilités à la relance. Sous les ordres de Marcel Koller, il a également été mis dans les buts derrière une défense tripartite à quelques reprises, mais jouait principalement dans un dispositif à 4. Pour sa première apparition sous le maillot montpelliérain, Jonas Omlin et Montpellier, 10 contre 11 après l'expulsion de Florent Mollet, perdaient leur match d'ouverture à Rennes (0-2). Néanmoins, le Suisse s'était déployé à plusieurs reprises pour éviter une débâcle en terres bretonnes. Des débuts prometteurs.
Une progression évidente
Au fil des matches - accompagné d'une défense passée à 4 (Hilton-Congré) après la claque reçue à domicile face au Stade de Reims (0-4) - Jonas Omlin paraissait plus serein sur sa ligne (3,4 arrêts/match) et au pied (66% de passes réussies), mais a dû attendre sa 10e titularisation pour connaître son premier clean sheet face au FC Lorient (victoire 1-0). Cela ne se répétait pas avant trois mois et un match nul et vierge à Reims. À titre de comparaison, son concurrent Dimitry Bertaud gardait plus de fois sa cage inviolée la saison passée (3). Ce qui faisait tâche dans le premier exercice du Suisse, malgré de très belles prestations, que ce soit lors des deux confrontations face à l'Olympique Lyonnais (2 victoires 2-1) ou à Monaco (1-1).
La saison suivante, beaucoup de changements : en plus du remplacement de MDZ par Olivier Dall'Oglio, exit les habituels Hilton (retraite) et Congré (Dijon), le natif de Lucerne devait défendre ses buts aux côtés des recrues Matheus Thuler, Mamadou Sakho et de la promotion de Maxime Estève, en attendant le retour de blessure de Pedro Mendes. Les débuts étaient compliqués pour l'équipe, qui subissait plus défensivement que la saison passée mais le constat était fait qu'Omlin concédait moins de buts cette saison : déjà 8 clean sheets en championnat, 10 buts encaissés en moins après 24 journées disputées et plus d'arrêts par rencontre (4,1). Une progression concrète et une répétition des prestations solides qui offrent des points au MHSC durant cet exercice 2021/2022. La dernière en date ? Le déplacement à Bordeaux à 9 contre 11, lors duquel il a réalisé 10 arrêts, son record en carrière.
Jonas Omlin prend enfin du galon et devient enfin ce que Montpellier espérait à son arrivée : l'un des meilleurs remparts de l'Hexagone. Ses performances sont récompensées dans son club : il vient de remporter samedi, pour la deuxième fois consécutive, le titre de meilleur joueur du mois (février et mars). Sa progression n'échappe pas au nouveau sélectionneur de la Nati Murat Yakin, qui a décidé de le titulariser face à l'Angleterre ce week-end en match amical, profitant de l'absence de Yann Sommer (coronavirus). Et s'il n'est pas attendu titulaire face au Kosovo ce mardi, Omlin sait dorénavant qu'il pourrait devenir dans quelques années le portier suisse numéro 1. Cela passera d'abord par de la continuité dans ses copies rendues au MHSC, où il commence déjà à devenir l'un des chouchous de la Paillade...
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