L’Espagne va-t-elle repartir sur une période de domination absolue ?

Par Max Franco Sanchez
3 min.
Les Espagnols célèbrent leur titre à l'Euro 2024 @Maxppp

Les Espagnols sont-ils capables de repartir sur une domination digne de l’ère 2008-2012 avec 2 Euros et un Mondial remportés à la suite ? Voici quelques éléments de réponse, avec des arguments qui penchent pour le oui et d’autres pour le non…

Oui, la Roja va dominer le foot pendant plusieurs années

La force de cette équipe, c’est qu’elle est encore assez jeune. Si on met de côté Dani Carvajal, tous les joueurs majeurs de l’équipe seront présents lors des prochaines compétitions. Et beaucoup seront, logiquement, encore meilleurs qu’ils le sont aujourd’hui, à l’image d’un Lamine Yamal qui peut atteindre un niveau stratosphérique. C’est une équipe qui est en début de cycle, et qui a une sacrée marge de progression. Surtout qu’elle a un vivier assez intéressant, avec un joueur comme Gavi qui n’était pas de la partie en Allemagne, et des joueurs à fort potentiel dans des secteurs un peu plus faibles comme la défense centrale comme sont Pau Cubarsi ou Dean Huijsen. Sur le papier, l’Espagne devrait donc être encore meilleure qu’actuellement au Mondial 2026 ou à l’Euro 2028.

La suite après cette publicité

L’Espagne semble aussi être, en Europe du moins, la seule sélection avec un projet de jeu clair et efficace. Tous les joueurs ont un profil et une façon de jouer et de voir le jeu similaire, puisqu’ils sont formés dans les mêmes moules, que ce soit dans leur club ou lors de leurs passages dans les équipes de jeune de la Roja. Ce qui permet par exemple à Martin Zubimendi de prendre la place d’un Rodri pourtant ô combien important hier à la mi-temps sans que l’équipe ne souffre plus que ça. Plus qu’une sorte de all-star réunissant les meilleurs joueurs du pays comme le sont beaucoup de sélections, l’Espagne est une véritable équipe avec un projet de jeu, et ça, c’est plus fort que n’importe quelle individualité.

À lire Allemagne : la grande annonce d’Ilkay Gundogan sur sa retraite internationale

Il y a aussi un élément important, et qui rejoint le précédent : les autres grosses nations européennes ne sont pas au niveau. On peut en dire de même pour les pays hors-Europe, à l’exception de l’Argentine. Actuellement, l’Espagne a une longueur d’avance sur l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie, la France ou le Brésil. Dans certains cas, l’écart de niveau est tel qu’il semble difficile qu’il soit comblé d’ici le prochain Mondial par exemple, surtout que la plupart des Fédérations vont miser sur un projet de continuité sans trop de changements de sélectionneurs à prévoir.

La suite après cette publicité

Non, l’Espagne ne connaîtra pas une période dorée comme en 2008-2012

Individuellement, et même s’il y a d’excellents joueurs, on est tout de même loin de ce qu’avaient à disposition Luis Aragonés et Vicente del Bosque pendant la golden era espagnole. On avait, à l’époque, des top mondiaux à chaque poste, et même sur le banc. Lors de la finale de l’Euro 2012, l’Espagne avait par exemple pu se permettre le luxe de faire entrer en jeu Pedro, Fernando Torres et Juan Mata, tous à un niveau excellent à l’époque, et un joueur comme Santi Cazorla n’était même pas entré en jeu. Le groupe espagnol est aujourd’hui moins qualitatif et même si la force de cette équipe réside dans le collectif, des grosses individualités aident toujours, notamment lors des moments compliqués.

Il faut aussi souligner que même si la faiblesse du reste des sélections est un atout en faveur de la Roja, c’est aussi un facteur qui peut jouer contre elle dans la mesure où les autres pays peuvent très bien se réveiller. Comme l’Espagne l’a fait lors de cet Euro justement. Dans un contexte européen plus compétitif, l’Espagne aurait-elle gagné cet Euro ? Difficile à dire, mais dans le cas où d’autres sélections se remettent dans le droit chemin, ça sera bien plus compliqué pour nos amis ibériques.

La suite après cette publicité

Il y a aussi un dernier élément à prendre en compte quand on parle de l’Espagne : c’est l’instabilité de la Fédération. Quels que soient les dirigeants en poste. Au cœur de nombreux scandales ces dernières années, la RFEF peut logiquement avoir un impact négatif sur l’équipe et surtout, empêcher toute forme de stabilité. On se rappelle par exemple du licenciement de Julen Lopetegui à quelques heures du début du Mondial 2018. Si la sélection espagnole veut continuer d’évoluer dans un environnement plutôt stable et propice au progrès, il faudra que la Fédération évite tout scandale ou décision drastique…

Plus d'infos sur...

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité