Albanie : l’incroyable exploit qui relance la carrière de Sylvinho !
Ancien coach de l’Olympique Lyonnais, Sylvinho connaît un début de carrière relativement décevant. Ou plutôt connaissait, puisque le désormais sélectionneur de l’Albanie est en train de réaliser des prouesses avec les Shqiponjat (les Aigles ndlr).
Parti de l’Olympique Lyonnais au bout de 11 petits matches en octobre 2019, Sylvinho connaissait un début de carrière compliqué au poste d’entraîneur. L’ancien latéral droit d’Arsenal, du Celta de Vigo, de Barcelone et Manchester City avait tenté de rebondir au sein de son club formateur des Corinthians par la suite mais là encore c’était compliqué. Resté un peu moins d’un an, il n’avait pas su lancer de vraie dynamique et il est devenu la cible des supporters de la formation brésilienne. Viré, il devra attendre près d’un an pour qu’un banc de touche se propose de nouveau à lui, celui de l’Albanie.
Un rôle de sélectionneur nouveau pour lui même s’il aura été l’adjoint de Tite au Brésil pendant 34 matches entre 2016 et 2019. Au final, l’adaptation à cette fonction a été très bonne pour lui comme il l’avait confié en juin dernier à Globo Esporte : «on ne peut pas tout prévoir et j’y ai vu une très bonne opportunité. Certains jeunes entraîneurs travaillent également avec des équipes nationales. Je constate une tendance avec de jeunes entraîneurs prenant en charge des fédérations et des équipes nationales et développent leur travail. J’ai toujours vu d’un bon œil le choix que nous avons fait ici en Albanie.»
Une qualification historique
Au sein d’une sélection qui n’a connu qu’une seule compétition internationale avec l’Euro 2016, l’objectif était de revivre un moment aussi fort pour les Rouges et Noirs. Troisième lors des qualifications des deux dernières Coupe du monde et quatrième lors des éliminatoires de l’Euro 2020, l’Albanie a progressé depuis le championnat d’Europe en France et se maintient parmi les nations "poil à gratter" du continent. Placée dans le groupe E des éliminatoires de l’Euro 2024 avec la Pologne, la Tchéquie, la Moldavie et les Îles Féroé, l’Albanie avait le rôle de l’outsider pour la qualification et a dépassé les attentes. Malgré une défaite initiale face à la Pologne (1-0), l’équipe de Sylvinho est montée en puissance avec 4 victoires et 2 nuls sur le reste de la campagne dont des succès probants contre la Pologne (2-0) et la Tchéquie (3-0). Ce vendredi face à la Moldavie, un match nul 1-1 a été suffisant pour aller arracher le Graal et ainsi retrouver l’Euro huit années après.
Le bilan est donc louable pour Sylvinho qui aura d’ailleurs composé sans un des plus grands talents de son pays, Armando Broja (Chelsea), longuement blessé durant ces qualifications. Construisant une équipe disciplinée (seulement 4 buts concédés) et réaliste, le technicien brésilien a fait l’unanimité. Gardien de Brentford, Thomas Strakosha apprécie la stabilité qu’a apporté le Brésilien comme le rapporte le média albanais Telegrafi : «le groupe est solide et les joueurs ne changent pas très souvent. Nous sommes 24 joueurs toujours ensemble. Il n’y a pas de temps en équipe nationale pour changer de groupe et cela nous a manqué toutes ces années. C’est la plus belle chose que cet entraîneur ait faite, il a créé un groupe. Nous sommes très proches les uns des autres et cela se voit aussi sur le terrain.»
Transfigurant une équipe talentueuse avec quelques bonnes individualités comme Kristjan Asllani (Inter Milan), Nedim Bajrami (Sassuolo), Berat Djimsiti (Atalanta) ou encore Elseid Hysaj (Lazio), Sylvinho ne pouvait pas cacher son émotion après la qualification de son équipe. «C’est un honneur d’être l’entraîneur de l’équipe nationale albanaise. Tous ceux qui nous ont aidé ont fait un travail fantastique, qui a fini par être couronné par la qualification pour l’Euro 2024. Je remercie les athlètes, les entraîneurs, les managers, le staff et les supporters qui nous ont accompagnés jusqu’ici» lâchait-il après le match nul contre la Moldavie ce samedi soir. Sous contrat jusqu’à cet été et totalement focus sur l’Euro qu’il va disputer, Sylvinho savoure, même si son avenir posera effectivement question : «la vie d’un entraîneur n’est pas facile. L’avenir est là, mais je n’y pense pas pour le moment. Je suis satisfait du travail en Albanie. Quand je suis arrivé ici, il m’a fallu quatre semaines pour m’acclimater, pour comprendre les gens. Je ne pense qu’au prochain match.» Connaissant un début de carrière compliqué comme entraîneur, le natif de São Paulo s’est parfaitement relancé dans ce rôle de sélectionneur.
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