OL : John Textor, responsable numéro 1 du fiasco ?
Lanterne rouge de Ligue 1 après 9 journées et une nouvelle défaite contre Clermont (2-1), l’Olympique Lyonnais est au fond du trou. Agacés, frustrés et/ou résignés, les supporters de la formation rhodanienne ont ainsi toutes les raisons du monde de tirer à boulets rouges sur leur club. Un mal profond symbolisé par l’attitude déroutante du propriétaire, John Textor.
Un véritable cataclysme. Un peu moins d’un an après son rachat de l’Olympique Lyonnais, John Textor nage en plein cauchemar dans le Rhône et emporte, avec lui, tous les espoirs d’un club. Défait (2-1) à domicile face à Clermont, dimanche soir, à l’occasion de la 9e journée de Ligue 1, le club entraîné par Fabio Grosso pointe ainsi à la dernière place du championnat de France et le spectre d’une relégation se fait d’ores et déjà sentir. Pour rappel, et selon le statisticien Opta, seules 3 équipes sur 17 sont parvenues à se maintenir dans l’élite du football français après n’avoir récolté que 3 points ou moins à ce stade de la saison. Une situation plus que préoccupante où les responsables sont désormais recherchés que ce soit par les supporters ou les nombreux observateurs.
Textor, une analyse préoccupante !
Dans cette optique, difficile de désigner un seul et unique coupable tant le mal est profond. Aujourd’hui, l’OL ressemble ainsi à un avion sans pilote où aucun ne semble être en mesure de redresser la barre. Des déclarations clivantes de Santiago Cucci à l’absence d’un véritable directeur sportif en passant par la mise au placard de Bruno Cheyrou et la récente nomination de Vincent Ponsot au poste de Directeur Général de l’OL Féminin, le navire est abandonné. Alors forcément, ce contexte n’aide pas l’entraîneur à imposer sa philosophie de jeu. Le collectif prouve lui, week-end après week-end, ses limites techniques et mentales et l’OL se noie progressivement dans une torpeur affligeante. Devant, par ailleurs, composer avec des finances limitées et une cellule sportive pas exempt de tout reproche (notamment sur le mercato), le club basé dans la cité des Gaules ne semble, aujourd’hui, pas être en mesure de réagir et la nouvelle claque reçue, au Groupama Stadium dimanche soir, face à l’avant-dernier du classement au coup d’envoi ne fait que renforcer ce terrible constat.
Dans ce marasme, un visage symbolise d’ailleurs cette absence de réaction. Présent au micro de Prime Vidéo après la défaite face aux Clermontois, John Textor a ainsi enfilé le costume de communicant déroutant. Un discours préoccupant et alarmant au regard de son poids actuel dans cet OL malade. Plutôt éloigné de la mine maussade et grave généralement attribuée à ce genre de contexte, l’homme d’affaires américain a finalement choisi l’optimisme, que certains appellent, à cette heure, le déni. «Bien sûr que je me fais du souci, cela peut paraître fou ici de parler de relégation. Il n’y a pas de risques de relégation mais on peut avoir une saison médiocre, ça oui c’est possible, c’est le risque», a notamment assuré l’intéressé. Des mots pour le moins étonnants rappelant ceux d’un certain Santiago Cucci après le nul (3-3) face à Lorient.
«L’OL ne joue pas le maintien. Il va repartir et à partir du moment où on aura les résultats, ça va s’enchainer. On ne va pas regarder en bas. On est fier, on va s’accrocher, il y a des valeurs à l’OL qui sont importantes. On est humble mais on va se battre et on va y arriver. On a les bonnes personnes aux commandes», assurait le président exécutif de l’OL au micro d’OL Play. Inquiétant au regard du classement actuel des siens et des statistiques historiques relayées plus haut. Plus inquiétant encore, le propriétaire Textor ne s’est pas arrêté là après la nouvelle déconvenue contre Clermont et le florilège de déclarations est, ce lundi matin, malheureusement conséquent
Un positionnement inquiétant dans le club…
«On n’est pas à l’endroit où l’on devrait être, notre équipe est trop bonne pour être là où nous sommes», jugeait par exemple celui qui gère également Botafogo et le RWD Molenbeek avant de s’autoproclamer responsable du mercato, au grand dam de sa cellule sportive. «Le mercato c’est mon travail, on attend ça avec impatience». Pour conclure ce festival, le natif de Kirksville, dans le Missouri, envoyait un «personne n’est inquiet» en zone mixte. Une sortie médiatique jugée hors sol par beaucoup et qui interroge sur les capacités de l’Américain à sortir l’OL de cette situation cauchemardesque. Plus que sa communication, Textor semble, en effet, avancer seul dans un club plus que jamais stressé par la trajectoire empruntée.
Pour preuve, Fabio Grosso n’hésitait pas à annoncer que son nouveau club «jouait le maintien» après le nul concédé face à Lorient juste avant la trêve internationale. De leurs côtés, Corentin Tolisso, Alexandre Lacazette ou encore Anthony Lopes continuent, quant à eux, de prier et d’alerter sur un réveil obligatoire. De quoi trancher avec «l’optimisme» affiché par John Textor, qui se distingue également par des analyses bien différentes de son coach sur le plan sportif. À ce titre, comment ne pas évoquer le cas Rayan Cherki, mis sous pression par le technicien italien et encouragé, dans le même temps, par le boss de la formation rhodanienne. Des contradictions, pouvant là aussi, influer fortement sur la cohésion générale et expliquer cette crise générale.
«Ça ne vous est jamais arrivé, dans votre vie professionnelle, d’avoir un type qui était censé être votre boss et quand il arrive, juste à l’allure, vous saviez que c’était mort. Parce qu’il y a un décalage, un truc qui ne colle pas, comme s’il y avait une inadéquation entre le milieu dans lequel il doit évoluer et lui, une incompatibilité. Les gens peuvent se dire que c’est très superficiel de dire ça mais j’assume complètement. Plus, la façon qu’il a de parler, ce n’est pas possible, ça ne marchera pas. C’est une erreur de casting, il n’est pas là où il devrait, il est perdu. C’est un poisson d’eau douce dans la mer, un animal de la forêt dans la jungle. Il y a un problème, il n’est pas là», jugeait, à ce titre, Daniel Riolo sur les antennes de RMC Sport. D’accord ou non avec cette analyse, John Textor ne semble, quoi qu’il en soit, pas prendre la mesure de l’urgence sportive. De quoi angoisser un peu plus les supporters lyonnais avant un déplacement plus que périlleux sur la pelouse de l’Olympique de Marseille, dimanche prochain…