OL - OM : les notes du match

En clôture de la cinquième journée de Ligue 1, l’Olympique de Marseille, en infériorité numérique pendant plus de 85 minutes, est finalement venu à bout de l’Olympique Lyonnais (3-2) au terme d’une fin de match légendaire. Une soirée où Gerónimo Rulli aura particulièrement brillé…

Par La Rédaction FM
14 min.
Gerónimo Rulli, sous le maillot de l'OM. @Maxppp

Ce dimanche, la Ligue 1 nous offrait l’un de ses rendez-vous les plus attendus de la saison. Dans un Groupama Stadium chauffé à blanc, l’OL et l’OM s’affrontait pour un Olympico qui s’annonçait forcément électrique. Auteur d’un début de saison maussade malgré du mieux lors des deux dernières rencontres, le club rhodanien avait tout intérêt à s’offrir le scalp de son rival pour enfin lancer sa cuvée. Pour ce faire, Pierre Sage a décidé de reconduire un 3-5-2 prometteur avec un tandem offensif composé de Gift Orban et Alexandre Lacazette. De son côté, Roberto de Zerbi a fait confiance à son système habituel et pouvait compter sur le retour de Leonardo Balerdi, qu’il a aligné au poste de défenseur droit. Un retour de courte durée. Déjà tranchant sur un duel avec Corentin Tolisso qui lui a valu un jaune au bout de 20 secondes, l’Argentin a été l’auteur d’un accrochage stupide sur Alexandre Lacazette en qualité de dernier défenseur. Exclu, le capitaine marseillais a laissé les siens en infériorité numérique pour le reste de la rencontre.

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Dès lors, les Gones ont pu élaborer leur jeu offensif. Forcément incisifs, les coéquipiers de Corentin Tolisso ont mis à contribution Geronimo Rulli. Alors que Gift Orban avait trouvé la barre transversale sur un superbe geste acrobatique (11e), le portier argentin s’est parfaitement interposé sur une nouvelle tentative du Nigérian (14e). Décidés à enfin ouvrir le score, les Rhodaniens se sont procurés une nouvelle grosse occasion, mais Corentin Tolisso a été empêché d’ouvrir le score par un Valentin Rongier héroïque (19e). Entré en jeu, l’ancien Nantais s’est illustré offensivement quelques minutes plus tard mais s’est heurté à un grand Lucas Perri (25e). Se heurtant à un bloc marseillais résistant, l’OL a su se procurer une dernière opportunité. Et sur un centre venu de la droite, la tête de Tolisso a trouvé le bras de Valentin Rongier dans la surface. Après vérification à la VAR par ses propres soins, Benoît Bastien a désigné le point de penalty. Pourtant, face à Rulli élevé à l’école argentine, le Général a raté sa tentative en deux temps (45+3e). Une première période animée mais sans but donc…

Un choc légendaire !

Au retour des vestiaires, les Rhodaniens ont compris qu’ils devaient mettre encore plus d’intensité pour éviter que ce match leur file entre les doigts. Et sur leur première occasion, les locaux ont fait exulter le Groupama Stadium. Après un tacle formidable de Clinton Mata sur Rongier, l’Angolais a adressé un centre tout aussi réussi vers la tête de Duje Caleta-Car. Face à son ancien club, le défenseur croate ne s’est pas raté et a ouvert le score pour les siens (1-0, 55e). Une délivrance pour les ouailles de Pierre Sage qui se voyaient déjà empocher une victoire aisée et avaient sûrement envie de corser l’addition. Pour autant, les Phocéens ont contrecarré les plans de leurs rivaux. Forcément moins vigilants défensivement, les Rhodaniens ont lâché du lest et cela leur a porté préjudice. Sur une belle combinaison entre Luis Henrique et Mason Greenwood, Pol Lirola a été trouvé dans la profondeur. Froid, l’Espagnol s’est défait de Nicolas Tagliafico avant de piquer son ballon pour tromper Lucas Perri (1-1, 67e).

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Une déconvenue pour les Gones qui, sous l’impulsion de leurs entrants Malick Fofana et Ernest Nuamah, ont tenté de reprendre le dessus. Pourtant, le scénario catastrophe s’est produit à Décines-Charpieu. Dans un stade marqué par des querelles entre supporters des Gones et supporters marseillais infiltrés, l’OM a pris les devants en infériorité numérique. Sur un centre venu de la droite, Ulisses Garcia était seul et ne s’est pas fait prier pour tromper Lucas Perri avec une frappe peu académique qui a suffi pour combler de joie le banc marseillais (1-2, 83e). Malgré plusieurs opportunités pour égaliser, Lyon a longtemps cru échouer au gré des occasions ratées par Georges Mikautadze (87e, 88e). Finalement, la réponse est venue par Rayan Cherki. Dernier entrant de Pierre Sage, le prodige de 21 ans était à la conclusion d’une action rondement menée (2-2, 90+3e). Mais voilà, l’OM, plein de ressources, a encore tout renversé. Sur l’engagement, Jonathabn Rowe était touché sur la gauche. L’Anglais a enroulé une frappe parfaite qui a donné les trois points à l’OM (2-3, 90+5e). Avec cette défaite cruelle, l’OL fait du surplace et concède une défaite qui va faire mal. De son côté, l’OM s’offre un succès qui risque de faire date. Plein de ressources, les Marseillais sont désormais premiers au classement.

- L’homme du match : Gerónimo Rulli (8) : loin d’être rassurant sur sa première intervention et un ballon relâché (7e), l’ancien portier de l’Ajax Amsterdam était sauvé, dans la foulée, par sa barre transversale sur un magnifique retournée acrobatique d’Orban (10e). Pour le reste, le dernier rempart aura livré un grand match. Auteur d’une grosse parade face à Orban (14e), il repoussait parfaitement un nouveau centre tendu (27e) avant de gêner Lacazette (41e). Rassurant pour ses partenaires, il se montrait héroïque sur le penalty de Lacazette en repoussant la frappe du buteur rhodanien (45+7e). Finalement impuissant sur la tête tranchante de Caleta-Car (53e), il sauvait encore les siens dans son duel face à Lacazette (57e). En confiance, il poursuivait sur sa lancée en repoussant les différentes offensives lyonnaises et en se montrant impérial dans les airs. Une nouvelle fois battu par Cherki au premier poteau (90+3e), il exultait finalement sur le coup de canon de Rowe. Taille patron et ô combien précieux…

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Olympique Lyonnais

- Perri (4) : il n’a pas été inquiété par les attaquants marseillais… jusqu’à la frappe de Rongier, après un bon travail de Greenwood sur le côté gauche, sur laquelle il se déploie de manière fantastique (24e). Il peut ensuite remercier Tolisso pour son sauvetage sur la ligne, sur le tir de Koné (43e). En seconde période, il est battu par le ballon piqué de Lirola (69e), puis par la reprise de volée taupée par Garcia (82e). Enfin, il rate son dégagement qui va mener ensuite à la frappe de Rowe qui va donner la victoire à l’OM (90e+5).

- Mata (5) : l’ancien du Club Brugge est auteur d’un super tacle sur Rongier, il distille un superbe centre pour trouver Caleta-Car pour l’ouverture du score (53e) et trouve Cherki pour l’égalisation (90e+3). En revanche, il a été en difficulté défensivement, quand Mason Greenwood avait le ballon face à lui en première mi-temps, sur l’égalisation marseillaise où il sort en retard sur Luis Henrique et sur le but du 2-1 puisqu’il délaisse Garcia. Enfin, il recule trop devant Rowe sur le but de la victoire marseillaise.

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- Caleta-Car (5,5) : pas dérangé par un Elye Wahi complètement transparent, l’ancien joueur de l’Olympique de Marseille a passé une soirée très tranquille, notamment dans le domaine aérien (six duels remportés). Elle est devenue fantastique lorsqu’il a ouvert le score de la tête de ce 123e Olympico après un très bon centre de la part de Mata (53e). Et elle s’est transformée en cauchemar, après les trois buts marseillais où il doit être mieux placé.

- Tagliafico (4) : recentré dans l’axe de la défense, l’Argentin n’a pas été dérangé plus que cela en première période. Il s’est même permis de revenir quelques fois sur le couloir gauche pour centrer, sans réussite. Mais on retiendra surtout qu’il est pris dans son dos par Lirola sur l’égalisation (69e).

- Maitland-Niles (6) : beaucoup d’activité pour l’Anglais, qui a été bon dans les duels (six remportés sur huit disputés) et dans la récupération (six ballons récupérés). S’il aurait pu être plus dangereux au niveau des centres, il l’a été via ses projections, dont une pour délivrer un caviar pour Lacazette qui perd encore un duel face à Rulli (58e).

- Veretout (4) : pour sa première titularisation avec le maillot lyonnais, l’ancien joueur de l’Olympique de Marseille a été le milieu le moins en vue. Malgré quatre récupérations de balle, il n’a toujours su quoi faire du ballon, le perdant à 13 reprises durant son temps sur le terrain. Remplacé par Maxence Caqueret (67e), auteur d’une entrée neutre.

- Matic (5,5) : dans le registre le plus défensif de l’entrejeu lyonnais, le milieu expérimenté serbe a été attentif pour couper les quelques tentatives de transitions marseillaises, même s’il doit faire mieux lui aussi sur le but de Lirola et a montré toute sa justesse dans ses transmissions. Remplacé par Rayan Cherki (83e), qui a prolongé son contrat ce samedi et qui a joué ses premières minutes en Ligue 1 cette saison. Et qui a signé son retour avec une égalisation dans le temps additionnel (90+4e).

- Tolisso (6) : la charge de Leonardo Balerdi après seulement quelques secondes de jeu ne lui a pas fait plus de mal que cela, bien au contraire. Très actif offensivement en première mi-temps, que ce soit à la réception de la tête des coups de pieds arrêtés (7e), pour lancer parfaitement Orban en première intention (14e) ou pour prendre la profondeur dans le dos des Marseillais, il a aussi été l’auteur d’un sauvetage in extremis en stoppant le ballon sur la ligne du but de Perri après la frappe de Koné (43e). La main de Rongier (45e+3) intervient après sa remise de la tête. Il a été moins en vue en deuxième période, jusqu’à sa sortie. Remplacé par Malick Fofana (75e), qui a tenté d’aborder de la vitesse dans les offensives lyonnaises, mais qui est aussi pris dans le dos par Lirola sur le deuxième but marseillais.

- Abner (4) : titulaire de dernière minute après la blessure de Niakhaté, il a offert plusieurs centres à destination de Lacazette, Tolisso et Orban. Mais ils ont été trop imprécis (trois réussis sur neuf tentés). Il a aussi perdu plusieurs ballons (13 au total). Un match délicat. Remplacé par Ernest Nuamah (75e), dont la frappe pied gauche passe juste à côté de la cage de Rulli (76e).

- Orban (2,5) : son beau retourné incroyable qui frappe la barre à la suite d’un nouveau corner lyonnais (10e) et son duel perdu contre Rulli (14e) sont les actions à retenir de sa prestation de ce soir. Sinon, le Nigérian a encore une fois traversé la rencontre de manière transparente, ne pesant pas assez sur la défense marseillaise. Un match à oublier.

- Lacazette © (3) : le deuxième carton jaune de Leonardo Balerdi, qu’il provoque, aurait pu lui permettre de trouver plus facilement le chemin des filets face à un OM qui a joué à 10 contre 11 pendant 85 minutes. Très mobile pour participer, comme à son habitude, le capitaine lyonnais a néanmoins pêché dans la finition. Il doit privilégier le ballon piqué au lieu de chercher Orban (41e). Impliqué sur le penalty sifflé, car c’est lui qui fait le centre pour Tolisso, il voit sa tentative être arrêtée par Rulli puis rate sa reprise alors que le gardien argentin se relevait (45e+7). En seconde période, il perd encore son duel face à l’ancien gardien de l’Ajax (58e). Une nouvelle soirée ratée pour le « Général », toujours à la recherche de son premier but cette saison en championnat. Remplacé par Georges Mikautadze (67e), qui ne cadre pas sa tête (83e) et dont la reprise passe nettement au-dessus (85e).

Olympique de Marseille

- Rulli (8) : voir ci-dessus

- Brassier (4,5) : aligné dans un rôle inédit de latéral gauche en l’absence de Merlin, l’ancien Brestois est rapidement revenu dans une position plus axiale après le carton rouge de Balerdi. Au cœur d’une défense à cinq, il a cependant éprouvé de grosses difficultés face à la mobilité du duo Orban-Lacazette. Pris dans les airs sur la tête décisive de Caleta-Car (53e), il a souvent montré ses limites dans ce choc avant de retrouver une solidité certaine en fin de rencontre. Un match, malgré tout, compliqué.

- Kondogbia (7,5) : replacé en charnière centrale par Roberto De Zerbi pour ce choc face à l’OL, le Centrafricain a globalement très bien tenu son rang malgré la physionomie de cette rencontre. Sous pression après l’expulsion de Balerdi, il s’est fendu de nombreuses interventions face aux vagues lyonnaises. Pas toujours académique, mais efficace, l’habituel milieu défensif s’offrait également un retour décisif juste avant la pause (41e). Solide dans les airs (sept duels remportés sur huit disputés), toujours bien placé pour gêner les attaquants lyonnais et à l’origine des deux buts marseillais, il aura grandement contribué à la victoire inespérée décrochée par l’OM.

- Balerdi (non noté) : une soirée cauchemardesque. Averti après 20 secondes de jeu pour une vilaine semelle sur la cheville droite de Corentin Tolisso, le défenseur argentin voyait rouge dans la foulée pour une nouvelle faute sur Alexandre Lacazette (5e) et laissait ses partenaires à dix pour plus de 85 minutes…

- Murillo (4) : rapidement repositionné dans l’axe de la défense marseillaise après le carton rouge reçu par Balerdi, le latéral panaméen a souvent été pris dans son dos. Coupable de plusieurs pertes de balle et globalement en grande souffrance face à la vivacité des offensifs lyonnais, il s’est retrouvé transpercé à maintes reprises. Une fragilité offrant alors de nombreuses situations à Lacazette et Orban. Finalement sans conséquence…

- Höjbjerg (7,5) : dans un rôle de sentinelle, le capitaine phocéen du soir a bien tenté de maintenir les siens à flot. Fort d’un énorme travail défensif, autoritaire dans le duel (neuf ballons récupérés), il a par ailleurs offert quelque temps de respiration à ses coéquipiers face à la pression constante de l’OL. Présent sur les trajectoires de passe et encore décisif sur la frappe de Lacazette avant de provoquer le public lyonnais (52e), il ne pouvait cependant que constater les dégâts sur la tête de Caleta-Car. Il fait assurément partie des grands artisans de cette victoire renversante.

- Koné (5) : pour sa première titularisation de la saison sous le maillot phocéen, l’international canadien (24 sélections, trois buts) a surtout travaillé défensivement. Coupable de quelques déchets techniques (38e) et en difficulté face aux ardeurs lyonnaises, il n’a cependant pas commis de grossières erreurs. Auteur d’une première frappe lointaine pour réveiller les siens (42e), il était tout proche d’ouvrir le score avant de voir sa tentative repoussée par Tolisso sur sa ligne (43e). À revoir. Remplacé par Garcia (68e), décisif en inscrivant le but du 2-1 d’une reprise taupée (82e).

- Harit (non noté) : titularisé dans un rôle de meneur de jeu, le numéro 11 marseillais aura vécu une soirée très frustrante au Groupama Stadium. Remplacé après 10 petites minutes de jeu — conséquence directe du carton rouge reçu par Balerdi — il cédait sa place à Rongier (3). Décisif au moment de repousser la frappe de Tolisso sur sa ligne (19e), il était tout proche de donner l’avantage aux siens contre le cours du jeu sur une frappe parfaitement repoussée par Perri (24e). Souvent mis à contribution sur son côté et régulièrement dépassé, il se rendait par ailleurs coupable d’une main offrant un penalty contestable aux Lyonnais (45+5e). Repositionné dans l’entrejeu au retour des vestiaires, il était encore fautif sur l’ouverture du score lyonnaise en perdant le ballon dans son duel face à Mata (52e). Imprécis et trop peu impactant, il aura globalement souffert, même s’il est impliqué sur le deuxième but phocéen.

- Greenwood (6) : positionné en tant qu’ailier droit, le numéro 10 de l’OM n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent dans ce choc de la 5e journée de Ligue 1. Précieux dans ses déplacements, fin techniquement et à l’origine de la première grosse occasion marseillaise avec un débordement tranchant (24e), il a bel et bien tenté d’apporter offensivement, mais a souvent buté sur la défense rhodanienne ou manqué de précision dans le dernier geste. Seul véritable danger olympien en phase offensive et à l’origine de l’égalisation phocéenne, sa prestation reste très encourageante, qui plus est au regard du contexte. Remplacé par Rowe (79e), héros du soir en offrant la victoire à l’OM d’une magnifique frappe enroulée (90+5e).

- Wahi (3) : préféré à Maupay à la pointe de l’attaque marseillaise, l’ex-buteur du RC Lens a vécu une soirée très compliquée à Lyon. Auteur d’une seule frappe après un appel dans la profondeur trop direct (40e), il a subi l’infériorité numérique marseillaise. Très peu trouvé et fréquemment pris dans le duel, il se montrait malgré tout intéressant dans son jeu de remise sur la grosse occasion de Koné (43e). Remplacé par Lirola (7), auteur d’une entrée en jeu décisive. Après avoir redonné une certaine solidité défensive à l’OM dans le couloir droit, il égalisait d’une frappe piquée pleine de sang-froid (69e) avant de délivrer un caviar à Garcia, auteur du but victorieux (82e). L’autre facteur X du soir.

- Luis Henrique (4,5) : auteur d’un début de saison étincelant, le Brésilien était une nouvelle fois présent dans le couloir gauche de l’attaque marseillaise. Pour autant, et afin de gérer au mieux l’infériorité numérique, le numéro 44 a principalement évolué dans un rôle de latéral gauche, prêtant ainsi main forte à ses compagnons de défense face à la pression lyonnaise. Inexistant sur le plan offensif, il a, lui aussi, vécu une soirée très frustrante avant de lancer Lirola sur orbite avec une certaine réussite (69e). Décisif. Remplacé par Maupay (79e), qui a apporté sa combativité dans le dernier quart d’heure.

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