Portugal-Slovénie : les notes du match

Par La Rédaction FM
11 min.
Oblak a dégoûté le Portugal @Maxppp

Dominateur mais inefficace, le Portugal a buté sur la Slovénie et a joué sa qualification pour les quarts de finale aux tirs au but. Et c’est Diogo Costa qui a délivré les hommes de Roberto Martinez, en détournant 3 tirs au but.

Quelques heures après la qualification poussive de l’équipe de France face à la Belgique (1-0), il fallait désormais savoir qui du Portugal ou de la Slovénie allait affronter les Bleus en quarts de finale ce vendredi à 21h. Auteure d’une phase de groupes honnête malgré un revers inquiétant face à la Géorgie malgré l’équipe bis alignée par Roberto Martinez, la Seleção das Quinas devait se méfier face à une équipe slovène impressionnante de solidité depuis le début du tournoi. Pour éviter le piège, le sélectionneur portugais décidait d’aligner son onze type. Forcément, encore muet depuis le début du tournoi, Cristiano Ronaldo était encore aligné à la pointe de l’attaque. Prenant directement l’ascendant sur la rencontre, les Portugais ont imprimé leur rythme et se sont rapprochés petit à petit des buts de Jan Oblak. Sur un centre dangereux de Bernardo Silva, CR7 et Bruno Fernandes n’étaient pas loin de reprendre l’offrande de l’ancien Monégasque (13e). Disposant d’une possession de balle largement à leur avantage (76%), les coéquipiers de Nuno Mendes ont continué à accélérer mais aucune occasion franche n’a été à mettre à leur actif pendant de longues minutes face à une défense slovène très regroupée. L’une de leurs meilleures occasions est venue d’un coup-franc surpuissant de Cristiano Ronaldo. Le ballon du quintuple Ballon d’Or a tutoyé la barre transversale (33e). Toujours aussi menaçant aux abords de la surface slovène, le Portugal a continué de croire à une ouverture du score avant la pause, mais le poteau a empêché Palhinha d’inscrire son premier but dans cet Euro (45+1e). À la pause, le Portugal avait besoin d’en montrer plus pour prendre un avantage mérité dans cette rencontre. La Slovénie n’a pas fait assez et devait ce score vierge à une solidité défensive appréciable.

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Au retour des vestiaires, le rapport de force ne s’est pas inversé. Toujours aussi déterminée à ouvrir le score, la sélection portugaise a poussé mais Bernardo Silva n’a pas cadré sa tentative (46e). Bien contenu par Pepe jusque-là, Benjamin Sesko s’est montré à travers quelques contre-attaques avant d’être finalement rattrapé par la patrouille. De l’autre côté, le Portugal n’a pas perdu le nord et à chercher à ouvrir le score encore et toujours. Pourtant décidé à débloquer son compteur dans ce tournoi, Cristiano Ronaldo s’est encore heurté à un Jan Oblak impeccable sur sa ligne (53e). Sesko, décidément la seule menace slovène dans ce match, répondait avec un rush solitaire impressionnant. Prenant de vitesse Pepe dans un premier temps, l’attaquant du RB Leipzig croisait trop sa frappe suite au retour décisif du défenseur de 41 ans. Malgré un João Cancelo très remuant et qui a fait des misères à la défense adverse, le Portugal n’a pas trouvé les ressources techniques pour aller chercher cet avantage au score. Servi par un Diogo Jota, également à la récupération, Cristiano Ronaldo a encore eu une très belle opportunité en fin de rencontre (88e) mais sa frappe était trop axiale avec un pied d’appui trop éloigné au moment du tir. Incapable de forcer le verrou slovène, le Portugal a dû aller en prolongations pour faire la différence. Toujours aussi volontaire et décidée à prendre enfin l’avantage, la bande à Roberto Martinez s’est encore heurtée à des Slovènes accrocheurs. Pire encore, le destin n’a pas été de leur côté. Bénéficiant d’un penalty juste avant la mi-temps des prolongations sur un déboulé de Diogo Jota, Cristiano Ronaldo avait alors l’opportunité de mettre fin au calvaire portugais. Finalement, malgré une tentative loin d’être ratée et puissante, la légende du Real Madrid a vu Jan Oblak repousser sa tentative. S’effondrant en larmes, le buteur d’Al-Nassr a eu du mal à se remettre dedans mentalement et malgré les nombreuses tentatives de ses coéquipiers, le Portugal a été amené aux tirs au but par leurs adversaires tenaces du soir. Et c’est alors que le show Diogo Costa a débuté. Arrêtant les trois tentatives slovènes, il a grandement contribué à la qualification de son pays. CR7, abattu, a également converti sa tentative en s’élançant en premier et en s’excusant auprès du peuple portugais présent en tribunes. Avec cette qualification poussive, le Portugal affrontera l’équipe de France ce vendredi à 18h en quarts de finale. De son côté, la Slovanie, qui n’a pas démérité, sort par la grande porte.

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L’homme du match : Diogo Costa (8) : peu à faire en première période hormis sur une frappe lointaine de Sesko. Plus sollicité après la reprise, et toujours vigilant, il n’a rien eu à se reprocher. Un arrêt décisif en deuxième période de la prolongation devant Sesko, qui a maintenu son équipe en vie. Et il a continué sur sa lancée, en réalisant une séance de tirs au but exceptionnelle. Trois arrêts d’entrée, pour dégoûter les Slovènes, avec une détente impressionnante.

Portugal :

- Costa (8) : lire ci-dessus.

- Cancelo (6,5) : il s’est parfois plaint du manque de compensation de son côté, sur quelques contres slovènes. Il a lâché un bon centre pour Cristiano Ronaldo en première période mais c’est en deuxième période qu’il est revenu totalement déchaîné. Des débordements, des petits ponts, des centres tendus, il a tout fait sur son aile. Remplacé peu avant la séance de tirs au but par Semedo.

- Pepe (7) : il est éternel. A 41 ans, il livre un Euro remarquable, et le match contre la Slovénie l’a encore prouvé. Un dynamisme épatant, et toujours ses qualités athlétiques qui lui permettent de jaillir avec autorité. Parfois, c’est plus compliqué, forcément, sur la vitesse de course, comme lorsque Sesko l’a semé. Mais Pepe ne lâche jamais. La preuve avec des interventions importantes à la fin du temps réglementaire. Et heureusement pour lui, sa glissade en prolongation n’a pas eu de conséquence, grâce à l’arrêt de Costa. Remplacé en toute fin de rencontre par Ruben Neves.

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- Dias (5,5) : plus discret que Pepe, mais pas moins important. Il apporte de la stabilité, puisque Pepe a parfois tendance à se laisser emporter par le jeu. Un jeu de tête de grande qualité, qui a bien servi face à Sesko.

- Mendes (6) : les supporters parisiens le connaissent par cœur, et ils ne seront pas surpris par son style « chien fou », aussi développé en sélection. Avec sa vitesse, il rattrape de nombreux coups défensifs, mais cela l’amène aussi parfois à être trop négligent dans son marquage. Offensivement, ses jambes de feu l’amènent vite dans le camp adverse, il lui manque juste la lucidité pour bien terminer ses actions.

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- Palhinha (6) : un aspirateur à ballons. Il est impressionnant dans sa lecture du jeu, et sa capacité à être au bon endroit au bon moment. A l’aise techniquement, il se sert surtout parfaitement de son gabarit pour prendre le dessus sur ses adversaires. Jusqu’au bout, il n’a rien lâché, avec un volume de jeu impressionnant.

- Vitinha (6) : quelques enchaînements de classe mondiale au cœur du milieu de terrain, sous pression. Dans la lignée de son début d’Euro, il a encore été épatant, en fluidifiant le jeu de son équipe, le tout avec une fiabilité sans faille. Et pourtant, il a été remplacé à l’heure de jeu par Diogo Jota (6), pour faire la différence offensivement. Le joueur de Liverpool a eu du mal à se mettre dans le rythme. Puis il a lâché une belle passe pour Cristiano Ronaldo (89e), avant de réaliser une chevauchée fantastique qui a débouché sur un penalty. Que CR7 n’a pas transformé.

- B. Fernandes (3) : un joueur aussi talentueux qu’agaçant. Ce lundi, le côté agaçant l’a emporté, car Bruno Fernandes a beaucoup gâché, et perdu beaucoup de ballons. Pas vraiment inspiré, on l’a vu, comme souvent, râler, contre ses coéquipiers, contre l’arbitre, pour au final peu d’impact sur le jeu des siens. Un déchet énorme, et pourtant il est resté sur le terrain jusqu’au bout.

- B. Silva (4) : une déception sur ce huitième de finale. Quelques bons ballons certes, distillés dans la boîte, mais il a été pénalisé, face à de solides Slovènes, par son gabarit fluet qui ne lui a pas permis de prendre le dessus. Il est redescendu d’un cran suite aux entrées de Jota et Conceição.

- Leão (4,5) : le dragster de l’AC Milan a offert quelques chevauchées dont il a le secret, mais il lui a manqué le dernier geste. Hormis un bon centre en retrait pour Palhinha, il a souvent pêché dans l’exécution alors qu’il avait pris le dessus sur son côté gauche. Il a aussi tendance à parfois oublier ses partenaires, la tête un peu dans le guidon. Remplacé par F. Conceição à la 76e minute. Ce dernier n’a pas souvent passé son adversaire direct balle au pied.

- C. Ronaldo (4) : un nouveau match frustrant pour le capitaine portugais, qui s’est beaucoup dépensé. Il était souvent bien placé à la retombée des nombreux centres, mais il était trop court de quelques centimètres. Toujours la cible des passes de ses partenaires, il a eu plusieurs cartouches. Comme à la 89e minute, sur un bon ballon de Jota. Mais CR7 n’est pas en réussite dans cet Euro, et cela a encore été le cas ce soir. Deux coups-francs expédiés au-dessus, un duel perdu face à Oblak, et surtout un penalty détourné par Oblak durant la prolongation. Un échec qui lui a fait couler quelques larmes. Mais il s’est rattrapé aux tirs au but, en marquant le premier de la série portugaise.

Slovénie

- Oblak (7) : le portier de l’Atletico de Madrid n’a pas eu grand chose à faire ce soir malgré l’énorme domination des Portugais, mais il a été impérial lorsqu’il devait s’employer. Il s’est interposé devant Ronaldo à des moments charnières, sur ce face-à-face en fin de match (90e), et surtout en repoussant son penalty en prolongations (105e). Oblak a rassuré sa défense avec quelques sorties aériennes, permettant à son équipe de garder ce score nul jusqu’à la fin. Lors de la séance de tirs aux buts, il n’a pas stoppé un seul penalty.

- Karnicnik (6) : le latéral devance de justesse Leão sur la première incursion portugaise (4e), un témoin de ce qu’il allait devoir gérer durant toute la rencontre. Moins rapide que l’ailier de l’AC Milan, Karnicnik n’a jamais lâché son adversaire, ne lui laissant finalement que peu d’espaces pour s’exprimer. Une défense intelligente et efficace.

- Drkusic (5) : le roc défensif s’est interposé de justesse devant Ronaldo (8e), comme un symbole de son match. Très concentré, il était à l’affût des déplacements de CR7, et l’a empêché de se retrouver en bonne position, ne lui laissant que peu d’espace. Très en retard sur Leao, qui lui a valu un carton jaune (33e). Mais son match a été gâché par cette faute sur Jota dans la surface, entraînant l’ouverture du score de Ronaldo sur penalty (105e).

- Bijol (5,5) : le joueur de l’Udinese a été plus en difficulté que son compère. Pris de vitesse sur quelques accélérations, il a néanmoins remporté une majeure partie de ses duels

- Balkovec (3) : titulaire ce soir avec la suspension d’Erik Janza, il a pris l’eau. Les offensives portugaises sont souvent venues de son côté, notamment de Cancelo et Bernardo Silva, qui lui ont donné le tournis, surtout le latéral droit. Mais il n’a rien lâché et s’est donné pour ne pas encaisser de buts. Il a manqué son penalty lors de la séance de tirs aux buts.

- Stojanovic (4) : l’ailier d’Empoli a été assez neutre ce soir. Occupé à bloquer son couloir, en étant souvent amené à la faute lorsqu’il a voulu intervenir, il n’a pas été très habile lorsqu’il fallait amener le danger en attaque. Remplacé par Verbic (86e), qui lui aussi a manqué son penalty.

- Cerin (6) : faisant preuve d’une grande abnégation, le milieu était partout. Il s’est proposé à chaque fois que son équipe se projetait, n’hésitant pas à dézoner pour cela, et a fait parler sa qualité de relance. Mais il n’a pas oublié les taches défensives, comme l’ensemble de ses coéquipiers.

- Elsnik (5,5) : positionné assez bas en phase offensive, le maître à jouer slovène était à l’initiative des quelques attaques de son équipe, sans pour autant faire la différence par la passe. Très actif à la récupération, il a souvent été battu en un contre un en voulant couvrir son latéral gauche. Remplacé par Ilicic (106e), qui a manqué son penalty.

- Mlakar (4) : match très compliqué pour l’ailier slovène. Peu de ballons à jouer offensivement, souvent dépassé défensivement, il a passé la majeure partie de son temps à courir derrière le ballon. Remplacé par Stankovic (75e).

- Sporar (4) : l’attaquant a eu du mal à se connecter avec ses coéquipiers. Il a souvent fait les mauvais choix. Précieux dans son jeu dos au but par moment, il a réussi à faire monter son bloc lorsqu’il était dans le tempo de son équipe. Remplacé par Celar (74e).

- Sesko (3) : l’avant-centre de Leipzig n’a pas été avare d’efforts. Il a gratté des corners, des ballons à jouer pour son équipe, mais il a eu trop de déchet pour exploiter au mieux les attaques slovènes, à l’image de cette action où il domine Pepe avant de complètement manquer sa frappe (62e), ou ce duel décisif perdu face à Diogo Costa en toute fin de match (115e). Avec le peu de ballons que les Slovènes ont eu à gérer en attaque, c’est préjudiciable.

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