Devant à la pause grâce à un penalty généreux, le PSG a craqué en seconde période et ne repart de Rennes qu'avec le point du nul 1-1. Avec trois points de retard sur le leader lillois, les joueurs de la capitale ont presque dit adieu au titre.
Faux pas interdit pour le PSG ce soir. Après la victoire lilloise vendredi soir, le club de la capitale se devait de répondre sur la pelouse de Rennes, sous peine de faire une croix quasi-définitive sur le titre. Sans Mbappé et Verratti blessés, le club de la capitale se présentait avec un trident Neymar-Di Maria-Draxler en soutien de Kean. Pochettino alignait aussi le duo Pereira-Herrera devant une défense Dagba-Marquinhos-Kimpembe-Kurzawa. Comptant bien se servir de l'élimination parisienne en demi-finale de la Ligue des Champions, le Stade Rennais évoluait lui en 4-3-3 avec le retour de Maouassa dans le onze et la titularisation surprise du très jeune (17 ans) Ugochukwu au milieu. Devant Genesio choisissait Terrier et Doku aux côtés de Guirassy.
L'attaquant ne tardait pas d'ailleurs à se montrer car après un ballon subtilisé dans les pieds de Dagba, Doku servait son partenaire dans la surface. Il parvenait à crocheter Marquinhos avant d'enchaîner une frappe hors cadre (2e). Le ton était donné. Cette frayeur passée, le PSG se mettait en ordre de marche. Di Maria et Neymar se cherchaient beaucoup notamment et ça donnait quelques situations chaudes (18e, 26e) mais ce sont bien Kean (6e) et Herrera (11e) qui allumaient les premières banderilles. Rennes résistait au temps fort adverse pour s'illustrer à son tour. À droite comme à gauche, Doku faisait chauffer la cafetière des latéraux parisiens. Ses capacités d'élimination faisaient des dégâts dans la surface entre un but refusé à Guirassy pour hors-jeu (29e) et un contact trop léger avec Kurzawa pour récupérer un penalty (31e).
Paris a logiquement craqué
Le rythme ne retombait pas dans cette première période très animée. Kean pensait à son tour ouvrir le score mais le ballon était sorti de quelques millimètres sur le centre de Dagba (39e). C'est alors que l'arbitrage, jusque-là sans grand reproche, entrait en scène. Quelques minutes auparavant, une charge de Danilo dans le dos de Guirassy devant la surface aurait sans doute dû être sifflée (33e) mais sur cette dernière reprise, Kurzawa restait au sol un long moment, se plaignant des crampons d'Aguerd sur le tibia. Dans un premier temps, le jeu semblait reprendre avant que l'assistance vidéo appelle M. Buquet. Après avoir revu les images, l'homme au sifflet décidait de donner un penalty, que Neymar transformait sans problème (0-1, 45e+6). Les protestations rennaises à la pause n'y faisaient rien, c'est bien le PSG qui prenait l'avantage au meilleur des moments.
Cette mésaventure ne semblait finalement pas contrarier les intentions bretonnes car les locaux repartaient fort en seconde période. Doku repartait de l'avant (47e, 53e) et Maouassa ne trouvait pas le cadre (52e). Draxler répondait par un enchaînement somptueux : un contrôle en extension, deux jongles puis une reprise en se retournant un poil trop croisé (56e). Le PSG ne trouvait pas son second souffle et semblait dans le dur pour ressortir. Pire, les joueurs de la capitale reculaient face aux assauts adverses. Navas parvenait une première fois à retarder l'échéance en repoussant cette belle tentative de Tait (67e) mais ne pouvait rien sur ce coup de casque dans sa lucarne de Guirassy (1-1, 70e). Les Parisiens n'avaient plus le choix et, malgré les changements de Pochettino, sortaient comme trop souvent de leur match puisque Kimpembe écopait d'un rouge direct pour un tacle spectaculaire le long de la ligne sur Doku (88e). Navas sauvait même une dernière fois ses neuf partenaires restants sur ce nouveau tir de Tait (90e+2) pour préserver un nul presque inespéré au final. Avec trois d'écart entre les deux prétendants, Hexagoal a pris ce soir un aller simple pour la gare de Lille-Europe.
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L'homme du match : Doku (7,5) : très remuant ce soir comme à son habitude, l’ailier belge a fait très mal aux Parisiens dans la profondeur lorsqu’il a fait parler sa vitesse. C’est surtout dans la surface qu’il a été très présent et dangereux avec des dribbles toujours tranchants et efficaces. Il a fait tourner les têtes tout au long de la rencontre mais il a trop souvent péché à la finition et dans le dernier geste avec ses 4 frappes dont 2 cadrées. Match très intéressant de la part du Diable Rouge qui aurait pu vivre une soirée parfaite s’il avait trouvé la faille au moins une fois.
Stade Rennais :
Gomis (6) : le portier sénégalais a vécu un match animé. En première période il a été très très bon, avec 2 parades sur des frappes cadrées ainsi qu’une bonne sortie dans les pieds de Neymar (41e). Son travail n’est pas récompensé juste avant la mi-temps alors que le PSG obtient un penalty transformé par Neymar (45e). En seconde période il a eu beaucoup moins de travail alors que Rennes a dominé. Avec 3 arrêts, il a été vraiment ultra précieux. Même sur le penalty tiré de Neymar il était sur la trajectoire. Preuve de la concentration dont il a fait preuve.
Traoré (5) : le latéral malien d’habitude si offensif a eu du mal à se positionner haut sur le terrain. Face à Neymar et Draxler dans son couloir, il a dû rester derrière et n’a donc pas pu apporter son aisance offensive. Ça va mieux en seconde période avec 3 centres tentés, mais qui n’ont que rarement trouvé preneur. Malgré tout une prestation défensive plutôt propre avec 8 duels remportés sur 11. Remplacé par Brandon Soppy (92e).
Da Silva (5,5) : le capitaine du Stade Rennais a été plutôt solide ce soir. Plus serein qu’Aguerd, il a tenu son rang et a fait parler son expérience. Du haut de ses 32 ans, l’arrière français a soigné sa prestation avec 8 dégagements, 2 interceptions, 100% de duels remportés en première période et une qualité de relance intéressante (3 passes en profondeurs réussies sur 5 tentées). Il a plutôt bien géré les attaquants parisiens à l’image de ce duel remporté face à Neymar (58e) où il fait parler sa lecture du jeu. Il s’est même procuré une occasion sur un corner offensif de la tête (39e).
Aguerd (3,5) : en difficultés en première période, le défenseur marocain provoque un penalty en fin de première période en touchant le pied de Kurzawa sur la reprise de ce dernier (45e). Par la suite il a souvent été gêné dans la profondeur sur de longs ballons parisiens. En difficulté dans ses duels (3 remportés sur 9 disputés), il a perdu plusieurs ballons (6) notamment à cause de relances parfois hasardeuses.
Maoussa (5) : contrairement à son coéquipier latéral, l’ex-joueur de Nancy a montré plus de choses offensivement. À travers plusieurs remontées de balles en contre notamment, il a tenté d’apporter du surnombre. Il s’est même procuré une occasion dans la surface avec cette frappe cadrée mais contrée par Dagba en seconde période (51e). Derrière il a été plutôt propre et n’a pas été avare en efforts. Remplacé par Dalbert (78e).
Tait (7) : placé dans l’entrejeu, l’ancien Angevin a eu beaucoup d’influence dans l’animation offensive du Stade Rennais. En première période, il délivre deux passes clés et a 100% de réussite sur ses passes en profondeurs (3/3). Dans la seconde partie du match il se procure une énorme occasion devant le but avec ce superbe enroulé parfaitement dévié par Navas de justesse (67e). Il sort de ce match en étant le joueur du SRFC qui a touché le plus de ballons. Grosse activité récompensée bien qu’il ne soit pas réellement impliqué sur le seul but breton du soir. En toute fin de match, Navas doit sortir une parade XL pour l’empêcher d’inscrire le but du 2-1. Match vraiment très intéressant.
Ugochukwu (5) : le jeune milieu de terrain de 17 ans était titularisé pour la première fois de sa carrière en Ligue 1. Après avoir disputé une minute de jeu face à Dijon le 25 avril dernier, il se retrouvait propulsé face au PSG dans un match décisif pour la fin de saison. Plutôt discret en première période, il a souvent essayé de jouer vers l’avant pour casser les lignes, et de ressortir proprement. Il est remplacé tôt dans la seconde période par Grenier (60e). Une première titularisation intéressante pour le nouveau joyau rennais.
Bourigeaud (6) : match tout en générosité pour l’artificier breton qui a passé la majorité de la première période à défendre tantôt sur le côté droit, tantôt dans l’axe. Il a absolument été partout sur le terrain et en seconde période il a été plus en vue offensivement. 3 passes clés délivrées, 3 centres réussis, 100% de réussite dans ses passes en profondeurs et surtout une passe décisive sur ce corner parfaitement tiré pour la tête de Guirassy (70e).
Terrier (5) : le numéro 7 rennais a été le joueur offensif le moins en vue dans cette rencontre. L’ancien Lyonnais a eu beaucoup de mal à se trouver une place dans cette rencontre. Avec seulement 23 ballons touchés en 78 minutes disputées et aucune frappe, il a eu du mal à se montrer décisif. Malgré ses 2 passes clés, on l’a trop peu vu contrairement à ses coéquipiers attaquants. Remplacé par Diouf (78e).
Guirassy (6,5) : l’avant-centre breton s’est procuré de nombreuses occasions dans ce choc de la Ligue 1. En première période, il frappe tôt dans le match mais sa tentative, non cadrée, n’inquiète pas Navas (2e). Il aurait pu ouvrir le score à la 29e s’il n’avait pas été signalé hors-jeu sur cette déviation. Finalement il fait bel et bien trembler les filets avec cette tête sur corner (70e) où il s’est élevé plus haut que Diallo. Peu d’occasions mais toutes plutôt bien jouées globalement. Remplacé par Del Castillo (91e).
Doku (7,5) : voir-ci-dessus.
PSG :
Navas (6,5) : une valeur sûre comme à tous les matches ou presque. Un bon jaillissement dans les pieds de Terrier (22e), un tir enroulé de Tait repoussé alors qu’il est masqué au départ (68e) et une autre tentative de Guirassy ont rassuré ses partenaires qui n’étaient pas dans un grand soir. Il ne peut rien en revanche sur cette tête catapultée dans la lucarne par l’ancien Amiénois (70e).
Dagba (4,5) : un début de match compliqué à l’image de ce ballon chipé dans ses pieds par Doku (2e), puis plus tard deux fautes non sifflées dont l’une aurait pu permettre à Doku de filer au but (23e). Il a tout de même su apporter le surnombre devant, chose qu’on ne lui voit pas toujours faire, à l’image de ce centre qui a bien failli aboutir à un but de Kean s’il n’était pas sorti de l’aire de jeu. Remplacé par Florenzi (80e).
Marquinhos (5,5) : enrhumé par Guirassy dès le début de match (2e), le Brésilien s’est vite rattrapé pour reprendre son rôle de leader. Batailleur dans les deux surfaces, il a régulièrement balayé les situations chaudes (35e, 50e) ou resserré le marquage quand il le fallait. Une récupération haute qui aurait pu offrir une belle situation de but (28e). Il a fini avant-centre.
Kimpembe (3,5) : un match encore inégal de sa part où il ne se montre pas assez autoritaire. Il commet une faute inutile devant sa surface où il marche sur le pied de Tait (14e). Un tacle glissé XXL dans les pieds de Doku qui filait au but (44e) pour se rattraper et un jeu aérien efficace pour son équipe mais il est expulsé directement en fin de rencontre (88e) à la suite d’un tacle, en retard cette fois, sur le feu follet belge.
Kurzawa (5) : son interception devant sa surface a fait du bien (9e) mais défensivement, ce fut compliqué face à la qualité technique et aux appuis dévastateurs de Doku (29e). Il n’est d’ailleurs pas loin de commettre une faute dans sa surface (31e). Offensivement en revanche ce fut bien plus intéressant entre une belle présence dans son couloir, des centres plutôt réussis et un penalty obtenu qui n’a pas fini de faire parler (45e+4). Sorti juste après la pause suite à un duel avec Doku et un tacle de Kimpembe, et remplacé par Diallo (54e), qui a su se projeter vers l’avant, tout en montrant ses lacunes défensives. Il est d’ailleurs battu de la tête par Guirassy sur l’égalisation (70e).
Danilo (5) : il a récupéré pas mal de ballons égarés au milieu de terrain ou bazardés par la défense adverse. Le jeu adverse penchant surtout sur les ailes, il n’a pas eu trop de mal à occuper l’axe et revenir défendre dans sa surface. Une charge qui semblait irrégulière dans le dos de Guirassy seul devant la surface aurait pu lui être sifflée (33e). Sa lenteur est parfois un handicap.
Herrera (5,5) : un travail de projection utile car à part les latéraux, il a été le joueur le plus en vue pour soutenir ses partenaires offensifs. Un tir repoussé in extremis par Gomis (17e) et un avertissement logique (56e), qui est un peu à l’image de son match. Il a subi dans les duels mais ça ne l’a pas empêché d’être propre balle au pied. Remplacé par Gueye (69e).
Di María (4) : l’Argentin a beaucoup tenté mais n’a pas toujours effectué les bons choix. Sa connexion avec Neymar a bien fonctionné en début de partie avant de descendre en rythme. Après un tir un peu caché (26e) et des décalages efficaces pour ses latéraux (24e, 26e, 39e, 45ee), il a disparu. Trop imprécis techniquement, il a fini par être remplacé par Rafinha (69e), qui a tenté de mettre un peu de vitesse dans le jeu du PSG.
Neymar (4,5) : le Parisien le plus dangereux du soir mais qui a aussi connu du déchet avec un contrôle raté alors qu'une belle situation se présentait (8e), puis une frappe hors cadre au premier poteau (18e). C’est souvent de lui que partaient les meilleures actions de son équipe (11e, 56e) mais ça n’a pas suffi. Il a semblé tirer la langue aussi, à l’image de sa course avec Da Silva mais a marqué sur penalty (45e+6).
Draxler (5) : aligné dans le onze de départ, il a connu une première période intéressante avant de lui aussi vivre une grosse baisse de régime. Il a essayé de combiner avec ses partenaires offensifs (11e, 17e) sans toujours les trouver. Il a même été oublié. L’Allemand a probablement été l’auteur du geste du soir, un enchaînement contrôle en extension, jongles et reprise en se retournant qui aurait mérité meilleur sort (56e). Remplacé par Icardi (80e).
Kean (3,5) : préféré à Icardi ce soir, l’avant-centre n’a pas beaucoup existé ce soir. Ses premiers ballons ont annoncé la couleur comme sur cette reprise qui s’est envolée Route de Lorient (6e). Rarement à l’œuvre dans le jeu, on ne l’a pas vu non plus à la finition puisque le centre de Dagba était légèrement sorti (39e). En deuxième période, il s’est carrément transformé en fantôme.
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