Ligue Europa : 5 choses à savoir sur l'Athletic Bilbao, le rival de l'OM en 16e
L'Olympique de Marseille affrontera l'Athletic en seizièmes de finales de la Ligue Europa. Décryptage de l'adversaire du club phocéen.
À première vue, l'Athletic ne semble pas forcément être un tirage compliqué. Neuvièmes en Liga, les Basques n'affichent pas des statistiques exceptionnelles. Mais si les Basques ne pointent qu'à cette 9e place en championnat, c'est en grande partie à cause d'un début de saison surchargé, avec la Supercoupe d'Espagne et les premiers tours de qualification d'Europa League. Une seule victoire sur les six premières journées de championnat, mais depuis, l'Athletic va beaucoup mieux et sera un adversaire particulièrement compliqué à battre.
Un arsenal offensif impressionnant
La principale force de cet Athletic réside dans son secteur offensif exceptionnel. Aritz Aduriz, qu'on ne présente plus, marche sur l'eau en ce moment. L'attaquant basque totalise déjà 20 buts toutes compétitions confondues cette saison. Complet, doué balle au pied comme redoutable dans le jeu aérien, il occupe la pointe de l'attaque de la formation d'Ernesto Valverde. Et le natif de Saint-Sébastien est bien entouré. A ses côtés Iñaki Williams est l'une des révélations de la Liga. Numéro 9 de métier mais aligné sur l'aile droite la plupart du temps, il est extrêmement rapide, n'a aucun mal à éliminer les défenseurs adverses et est régulièrement à la dernière passe, en plus d'être capable de conclure les actions. L'arrivée de Raul Garcia en provenance de la capitale a aussi fait beaucoup de bien. Aligné à une position un peu hybride, parfois en soutien de l'attaquant, parfois en vrai joueur de surface aux côtés d'Aduriz, il a une facilité déconcertante à semer le trouble dans les défenses adverses et à dévier des ballons sur ses coéquipiers d'attaque, en plus d'assurer une bonne dizaine de buts par saison. De très mauvaise augure quand on connaît les largesses de la défense marseillaise. On fera particulièrement attention à Iker Muniain, qui n'a pratiquement pas pu jouer cette saison à cause de blessures à répétition mais qui sera de retour pour la double-confrontation face aux Olympiens.
Les coups de pied arrêtés et le jeu aérien, réel danger
Beñat confirme enfin. Arrivé au Pays-Basque en provenance du Betis à l'été 2013, il a eu du mal à s'imposer. Mais cette saison, il fait clairement partie des cadres de l'effectif. Vrai maître à jouer de l'équipe basque, c'est aussi un redoutable tireur de coups de pied arrêtés. Un secteur où l'Athletic est plus que dangereux, avec un excellent tireur donc, mais surtout des joueurs très à l'aise dans le jeu aérien. Forcément, on pense à Aduriz, mais Raul Garcia, fort de son expérience à l'Atlético, ou Mikel San José, sont capables de venir faire la différence à tout moment sur corner. Les Basques sont tout simplement l'équipe qui marque le plus de la tête cette saison en Liga ! En 15 journées, les pensionnaires de San Mamés ont déjà percé les filets adverses de la tête à 7 reprises, presque un but de la tête tous les deux matchs !
Ernesto Valverde, un coach à la mode
L'entraîneur de l'Athletic fait partie des techniciens qui ont la cote de l'autre côté des Pyrénées, à l'image d'un Marcelino Garcia Toral (Villarreal), et ce depuis plusieurs saisons déjà. Ses équipes déploient un jeu offensif attirant et souvent efficace, tout en sachant se replier derrière quand la situation le demande. La polyvalence est le mot d'ordre. Ainsi, de nombreux joueurs sont alignés à des postes qui ne sont pas forcément les leur, comme Oscar de Marcos, joueur à vocation offensive aligné sur le flanc droit de la défense, ou Mikel San José, défenseur central repositionné en 6. Des joueurs comme Eneko Boveda (latéral/ailier) ou Markel Susaeta (ailier droit, capable de jouer à gauche et parfois attaquant de soutien), qui sortent généralement du banc ces dernières semaines, sont aussi capables d'occuper plusieurs positions ; de quoi déstabiliser l'adversaire en cours de match. Mais surtout, Valverde a l'expérience des rendez-vous européens, lui qui avait emmené l'Espanyol en finale d'Europa League en 2007 au début de sa carrière, en plus d'avoir gagné des titres avec l'Olympiakos en Grèce. Depuis qu'il a pris le relais de Marcelo Bielsa, les performances de l'Athletic sont excellentes : 4e place lors de la saison 2013/2014, 7e position à la fin de l'exercice 2014/2015 avec une finale de Copa del Rey à la clé, et déjà une Supercoupe d'Espagne remportée cette saison.
San Mamés, la forteresse imprenable ?
Si l'OM obtient de meilleurs résultats à l'extérieur qu'au Vélodrome, il sera compliqué d'aller chercher la victoire ou ne serait-ce qu'un nul à San Mamés. L'Athletic est une équipe de coupe, et les Bilbaínos attendent ces rencontres avec impatience. L'ambiance s'annonce bouillante et les joueurs basques répondront aux encouragements de leur public en imposant un rythme très élevé à la rencontre. Le bilan à la maison est plutôt bon cette saison. En sept matchs disputés sur la pelouse du nouveau San Mamés en Liga, Bilbao compte 4 victoires, 1 nul et 2 défaites ; des échecs qui sont à relativiser puisque les adversaires qui sont venus à bout des Basques sur leur pelouse n'étaient autres que le Barça et le Real Madrid. En Europa League, les Rouge et Blanc comptent deux victoires et un nul à la maison, sachant que ce match nul a été concédé lors d'un match qui n'avait plus d'enjeu face à l'AZ Alkmaar.
Des faiblesses en défense
Sur le papier, la défense de l'Athletic est plutôt bonne. Le quatuor défensif Balenziaga-Laporte-Etxeita-De Marcos tourne plutôt bien, et devant eux, au milieu, Mikel San José ratisse énormément. La preuve, l'Athletic est la deuxième équipe qui compte le plus de ballons récupérés en Liga, devant l'Atlético. Seulement, la jeunesse de l'équipe et sa tendance à se projeter trop souvent vers l'attaque en fait une proie facile pour les attaquants adversaires dans les secondes périodes. Sur les 18 buts concédés par l'équipe en Liga, seulement 6 ont été encaissés en première période. Le match contre le Deportivo La Corogne lors de la 8e journée en est l'exemple parfait : les Basques menaient 2-0 à 10 minutes de la fin, avant d'encaisser deux buts sur deux erreurs défensives flagrantes et laisser filer 3 points qui semblaient déjà être dans leur poche.
Bonus : si vous rencontrez des supporters de Bilbao dans les semaines à venir, évitez de leur parler de "l'Athletic Bilbao", ils pourraient mal le prendre ! Si cette formule est utilisée en France, le nom exact de l'adversaire de l'OM est "Athletic Club", le nom de la ville n'étant pas inclus dans le nom officiel, comme pour le Betis à Séville. Privilégiez donc "Athletic", tout simplement !
En savoir plus sur