Euro

OM : Jonathan Clauss, c’est inquiétant

Fébrile face à l’Atalanta Bergame jeudi (3-0), Jonathan Clauss traverse une zone de turbulences. Pas forcément rassurant, à un mois de l’Euro.

Par Jordan Pardon
3 min.
Jonathan Clauss, joueur de l'OM. @Maxppp

Medhi Benatia parlait de «comportement un peu limite» au mois de février, lorsqu’il évoquait le cas de Jonathan Clauss dans une série d’interviews explosives. Si la forme n’était pas forcément la plus appropriée, la sortie du Français face à l’Atalanta Bergame (3-0), jeudi, en demi-finale retour de Ligue Europa, nous a livré quelques indications sur ce que voulait mettre en mots le conseiller sportif de l’OM ce soir-là. En dedans et dépassé, à l’image de son équipe, l’international tricolore a également diffusé la sensation d’être peu concerné sur certaines séquences.

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S’il fallait en retenir une, ce serait probablement celle de la 33e minute. Après un dégagement raté et offrant une action de but à Ruggeri, l’international français a trainé un langage corporel laissant à désirer : il a levé la main pour réclamer quelque chose à l’arbitre, s’est stoppé net, puis est revenu en marchant alors que son équipe avait la tête sous l’eau et était proche d’encaisser le but du 2-0. D’ailleurs, sa mièvre performance lui a valu la note de 2,5/10 par la Rédaction FM.

Pas dans la période de sa vie à 5 jours de la liste pour l’Euro

Il faut le dire, la période de vide traversée par Clauss ces derniers mois, et prolongée avec sa blessure à l’ischio au mois de mars, n’a pas non plus favorisé son épanouissement. S’il y a eu une jolie parenthèse fin avril, face à Nice (2-2), avec son superbe but, l’ex-Lensois a rapidement replongé. De quoi remettre en doute sa place à l’Euro 2024, alors que Didier Deschamps annoncera sa liste jeudi prochain ? Probablement pas. Le sélectionneur des Bleus lui a renouvelé sa confiance lors des trois derniers rassemblements, et il a souvent mis en avant les progrès de son joueur.

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« Dans la lignée de ce qu’il fait avec son club, il a cette capacité technique à ne pas être embêté avec le ballon et à se projeter en phase offensive. C’est quelque chose d’intéressant. Il était avec nous avant la Coupe du Monde mais évoluait régulièrement dans un rôle de piston en club. Là, il est plus un latéral, il connait bien son sujet avec un profil différent de ceux qui ont joué ici jusqu’à maintenant», avait loué DD après la victoire des Bleus contre les Pays-Bas en octobre (1-2). Par ailleurs, Deschamps a souvent réaffirmé avoir une idée déjà précise de son groupe pour le tournoi, évoquant «un noyau dur de 18 à 19 joueurs», dont Clauss fait probablement partie.

Historiquement, DD s’est aussi souvent appuyé sur les dernières sorties de ses joueurs en sélection, sans tenir compte de leur situation en club (cf : Giroud). Mais au-delà d’un profil offensif difficilement retrouvable en France, ce qui joue aussi en faveur du Marseillais, c’est l’absence de réelle concurrence. Appelé à devenir le futur arrière-droit des Bleus, Malo Gusto vient tout juste de revenir de blessure, quand Sacha Boey, un autre prétendant au poste, a vu sa saison s’écourter au Bayern. Sildillia et Diakité semblent encore trop verts pour les A, alors que Mukiele n’a jamais vraiment convaincu Deschamps. Reste à voir quel rôle occupera Clauss en Allemagne même si l’essentiel résidera sûrement ailleurs pour le joueur de 31 ans. Avec un profil foot d’en bas, celui qui évoluait en 5e division allemande il y a 10 ans, se contentera d’une place dans le groupe. D’autant plus après la désillusion de 2022, qu’il a peiné à digérer.

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