Les terribles confidences de Yassine Bounou sur sa dépression

Parti de Séville au cours du dernier mercato estival après quatre ans de bons et loyaux services, Yassine Bounou fait désormais les beaux jours d’Al-Hilal en Arabie saoudite. Une séparation douloureuse avec le club andalou qui s’est réalisée au prix de sa santé mentale.

Par Victor Garlan
3 min.
Yassine Bounou @Maxppp

En l’espace de quelques mois, la carrière de Yassine Bounou a pris une trajectoire sensationnelle. Connu du grand public espagnol pour ses nombreuses années passées à Séville, le portier marocain s’est véritablement fait un nom lors de la Coupe du monde 2022. Grand artisan de l’excellent parcours des Lions de l’Atlas avec cette demi-finale, le joueur de 31 ans a pu démontrer aux yeux du monde entier qu’il était l’un des meilleurs à son poste. Ses prestations XXL ont suffi à aiguiser l’appétit des plus grosses écuries européennes. Pour compenser la perte de Thibault Courtois, le Real Madrid s’était mis en tête de le recruter à l’instar du Bayern Munich pour pallier, de son côté, l’absence longue durée de Manuel Neuer. Mais à 32 ans et après quatre saisons passées en Andalousie, le principal intéressé s’est finalement dirigé vers une destination inattendue, l’Arabie saoudite.

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Débauché à Séville contre un chèque de 20 M€, Yassine Bounou a donc opté pour le projet d’Al-Hilal, quelques jours après la signature de Neymar en provenance du Paris Saint-Germain. Moins d’un an plus tard et 25 apparitions avec le club au croissant de lune, l’international marocain a remporté la Supercoupe d’Arabie saoudite contre Al-Ittihad (4-1) jeudi, soit son premier titre depuis son arrivée au Moyen-Orient. Invité d’une tournée médiatique en marge de ce sacre, le natif de Montréal s’est confié sur les circonstances de son départ du FC Séville, qui intervenait soudainement, et ce, quelques mois après avoir été décisif lors de la séance des tirs au but remportée par l’écurie espagnole contre l’AS Rome en finale de Ligue Europa.

Yassine Bounou a vécu l’enfer pour sa dernière saison à Séville !

Si de prime abord, l’aspect financier semblait être la principale raison de sa mutation à Al-Hilal, c’est en réalité sa santé mentale qui l’a amené à changer de continent. «Je n’étais pas bien. Ce n’était pas moi. Je suis entré dans la dernière année avec des problèmes familiaux. J’ai dû puiser ma force et toute mon expérience, mais je n’ai pas pu parce qu’émotionnellement, je ne pouvais pas rester ici. J’avais besoin d’un changement pour ma santé mentale», a révélé le demi-finaliste du Mondial 2022 avant d’ajouter. «Vous ne pouvez pas être dans un endroit sachant que vous ne devriez pas y être. Je n’avais pas beaucoup de vie en dehors du football. M’entraîner, sortir le chien, faire une sieste, puis penser à l’entraînement du lendemain…»

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Alors que son contrat prenait fin en juin 2025, c’est donc avec le cœur serré que l’homme aux 124 apparitions avec les Nervionenses a décidé de prendre un nouvel élan dans sa carrière pour mettre un terme à une terrible routine qui l’a progressivement amené vers un état de dépression. Pour autant, le Marocain reste néanmoins conscient de tout ce que le club andalou a pu lui apporter lors des quatre dernières années. «C’est de l’amour pour le club, c’est plus honnête de ne pas être là quand on ne peut pas donner ce qu’il faut… Tout ce qu’ils m’ont donné était incroyable, je vais le garder pour toujours. Je les aime beaucoup et ils ont et auront un frère qui aime Séville autant qu’eux. Tant que nous serons ici, nous ne laisserons jamais Séville sombrer d’une manière ou d’une autre», a conclu l’ex-Andalou. Un bel hommage pour la formation avec laquelle il aura remporté deux Ligue Europa (2020, 2023).

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