Parti du PSG il y a deux saisons pour tenter sa chance au RB Salzbourg, Mahamadou Dembelé n’a pas connu la trajectoire escomptée. Après une blessure qui l’a éloignée des terrains plusieurs mois, l’international Espoirs tricolore a demandé à son club de rentrer en France. Ce défenseur central, qui peut aussi évoluer en sentinelle et même en latéral droit, souhaite enfin lancer sa carrière. Pour FM, il revient sur les conditions de son départ de Paris, son expérience en Autriche et aussi sur son plan de carrière.
Depuis plusieurs années, de nombreux jeunes internationaux tricolores quittent leur club formateur pour tenter leur chance à l’étranger. C’est le cas du prometteur Mahamadou Dembele. Ce défenseur central de formation, qui a connu toutes les sélections tricolores allant même jusqu’à participer à l’Euro U17 et U19, a connu deux saisons contrastées en Autriche et aux Pays-Bas, où il a été victime d’une rupture des ligaments croisés. En convalescence à Clairefontaine, le défenseur du RB Salzbourg a demandé à son club de revenir en France pour se soigner. L’ancien titi parisien est aujourd’hui en contact avec plusieurs clubs français qui sont prêts à attendre son retour à la compétition prévu au mois d’octobre. Il faut dire que le joueur est prometteur et a la tête sur les épaules. Rencontre avec un joueur qui rêve toujours de suivre les pas de Dan-Axel Zagadou, Moussa Diaby ou encore Ibrahima Konaté, trois joueurs qui évoluaient à ses côtés au centre de formation du PSG ou en équipe de France.
FM : Mahamadou Dembelé, comment tu t’es retrouvé au PSG ?
Mahamadou Dembelé : J'ai commencé le foot à Brétigny-sur-Orge. J'ai fait mes premières classes là-bas jusqu'en U13. Après, j'ai fait une détection au Camp des Loges et j'ai signé 2 ans au PSG. Au bout de 6 mois, j'ai signé 3 ans un ANS (Accord de Non Sollicitation). Au final, j'ai passé 5 ans à Paris. Je n'ai pas signé de contrat de stagiaire et j'ai finalement signé directement mon premier contrat pro au Red Bull Salzbourg.
FM : pourquoi as-tu décidé de tout quitter pour rejoindre l’Autriche et Salzsbourg ?
MD : on m’a proposé un contrat pro au PSG, mais il n’y avait pas de projet sportif derrière tout ça. Avec mes agents et ma famille, on avait décidé de partir dans un club ou il y avait un projet pour moi. J’ai décidé de signer en Autriche à Salzbourg à l’été 2017. J’ai signé un contrat de 5 ans. C’était un beau projet sportif. Ils ne me garantissaient pas de temps de jeu, mais c’était là ou j’avais le plus de chances d’intégrer et d’évoluer en équipe première.
FM : comment s’est passée ton adaptation en Autriche ? Cela a dû te changer de Paris ?
MD : la première année a été un peu compliquée on va dire. J’étais loin de ma famille. Il y avait la barrière de la langue, un mode de vie différent. Même le football autrichien ce n’était pas le même. Au PSG, on avait la balle et la possession et en Autriche c’est le plus pressing et les transitions, donc ça changeait un peu. J’ai été prêté au club filial de Salzbourg, le FC Liefering (D2 autrichienne). La première année, j’ai joué là-bas et j’étais titulaire (29 matches – 2 buts). Les six premiers mois, j’ai joué en numéro 6 et ensuite je suis redescendu en défense centrale. Je me suis bien adapté et au fil de la saison ça a été de mieux en mieux. La deuxième année, je me suis entraîné avec l’équipe première, mais je jouais avec l’équipe de Liefering (11 matches – 1 but). Durant l’hiver, j’ai décidé de partir et j’ai été prêté aux Pays-Bas au Fortuna Sittard en Eredivisie.
FM : et là-bas, tout ne se passe pas comme prévu...
MD : au début ça allait, j’ai fait 2 mois avec un match titulaire et deux entrées en jeu. Malheureusement, je me suis blessé avant la Coupe du Monde U20, une rupture des ligaments croisés. Je me suis fait opérer et j’ai commencé la rééducation. Mon prêt s’est stoppé nette fin mars et j’ai décidé de faire mes soins à Paris. Depuis avril, je suis à Paris et je fais ma rééducation à Clairefontaine.
« On a décidé avec mon entourage de mettre tous nos atouts pour revenir en France »
FM : aujourd’hui dans quel état d’esprit es-tu ?
MD : je suis focalisé sur ma rééducation. On m’a beaucoup dit que ce n’était pas une course de rapidité, mais plutôt de l’endurance cette blessure. Tu peux rechuter donc je prends mon temps. Vu que ça ne s’est pas vraiment bien passé à Salzbourg durant ces 2 dernières années, on a décidé avec mon entourage de mettre tous nos atouts pour revenir en France. J’ai des discussions avec des clubs français, plus particulièrement avec le club de Troyes où j’ai des discussions très poussées. Sans rentrer dans les détails, on a discuté et ils sont prêts à tenter le pari de remettre un joueur blessé sur pied pour le refaire jouer.
FM : Avec du recul, regrettes-tu d’avoir rejoint l’Autriche si jeune ?
MD : je ne regrette rien, ça m’a servi d’expérience, plus humainement que footballistiquement. J’ai été formé dans une équipe qui avait la possession à Paris, je suis parti à Salzbourg et là, c’était le pressing, enfin quand j’ai été prêté au Fortuna Sittard, on n’avait pas beaucoup la balle, du coup c’était vraiment du travail défensif, il fallait apprendre à courir, à gérer ses efforts. Tactiquement, c’était plus poussé qu’en D2 autrichienne. Du coup, j’ai fait trois clubs avec des philosophies différentes et si on regroupe les trois, j’ai peu travaillé tous les points.
« Une expérience à l'étranger, ça passe ou ça casse ! »
FM : C’est une belle expérience, mais cela reste à double tranchant non ?
MD : exactement c’est à double tranchant, ça passe où ça casse. Franchement quand ça passe, c’est beau à voir. J’ai des coéquipiers à Paris ou en Equipe de France (Zagadou à Dortmund, Konaté à Leipzig notamment), qui sont partis en même temps que moi, et c’est beau à voir quand ça pète. Après, c’est sans doute un mal pour un bien de revenir en France, être dans son pays et jouer ce n’est pas quelque chose de mal.
FM : on parle de ta trajectoire et de ton avenir, mais finalement on te connaît assez mal, peux-tu nous donner tes principales qualités et ton poste de prédilection ?
MD : mon poste de prédilection c’est défenseur central. En étant jeune, j’avais joué 2-3 fois en 6, mais quand je suis arrivé à Salszbourg les six premiers mois j’ai joué devant la défense. Ça m’a permis de plus contrôler le jeu, d’avoir la balle. Parce que défenseur central, ce n’est pas vraiment un poste offensif. Mes qualités sont l’anticipation, la qualité technique et je suis assez rapide pour un défenseur central. D’ailleurs, en Equipe de France, j’ai souvent joué en latéral.
FM : parlons de l’Equipe de France justement. Tu as déjà une longue histoire avec les Bleus, qu’est-ce que cela représente pour toi ?
MD : ça représente énormément de choses. C’est une fierté de jouer pour son pays. Surtout que des U17 aux U20, on a gardé la même équipe, on a grandi ensemble, on était une bande de potes. On a fait l’Euro U17, l’Euro U19, malheureusement je n’ai pas pu faire la Coupe du Monde U20 après ma blessure. Ça a été très dur d’ailleurs. Mais c’est du passé et maintenant, je me concentre sur ma blessure et sur mon souhait de revenir au plus haut niveau.
FM : que peut-on te souhaiter ?
MD : je souhaite avoir la santé afin d’exploiter mon talent pour lancer définitivement ma carrière. J’y crois et j’espère que ça va commencer assez rapidement.
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