L'OM, Gignac, les Tigres : les confessions croustillantes de Florian Thauvin !
Arrivé chez les Tigres UANL en provenance de l'Olympique de Marseille à l'été 2021, Florian Thauvin n'a pas connu les débuts rêvés en Amérique du Nord. Victime d'une lésion musculaire à la jambe droite et éloigné des terrains durant près de deux mois, l'ancien Marseillais a longtemps inquiété, au point de faire douter sa direction. Pourtant, ces dernières semaines, force est de constater que l'ailier tricolore renaît de ses cendres. Déterminé à conquérir son premier titre aux côtés d'André-Pierre Gignac, toujours aussi éblouissant avec le club de Monterrey, le numéro 26 des Felinos s'est longuement confié dans un entretien accordé à L'Equipe. Morceaux choisis.
«Je me sens très bien. Ç'a été un grand changement dans ma vie. Avant, j'étais en Europe, il y a beaucoup de choses qui changent : la langue, la mentalité, le football, mais je suis très heureux au Mexique. J'aime la ville, l'équipe et la manière dont on m'a reçu». Voici ce que déclarait Florian Thauvin (29 ans), en juillet dernier, lors de son arrivée dans la capitale du Nuevo León, au nord-est du Mexique. Recrue phare des Tigres, l'ailier international français (10 sélections, 1 but), arrivé libre de l'OM, suscitait en effet l'excitation pour tout un peuple, qui plus est à l'heure de retrouver, sous la tunique mexicaine, son ancien coéquipier André-Pierre Gignac, étincelant depuis son atterrissage au Monterrey International Airport (164 buts et 39 passes décisives en 287 matches).
Auteur de débuts plus que contrastés sous les couleurs de son nouveau club, marqués par une lésion musculaire à la jambe droite, Thauvin s'est depuis largement relancé, en témoigne sa nouvelle offrande pour APG le 17 avril dernier face à Toluca (3-0). Fort de 6 buts et 7 passes décisives en 23 matches toutes compétitions confondues, celui que l'on surnomme El Principe en terres mexicaines porte aujourd'hui les Tigres, deuxièmes de Liga MX, à trois longueurs seulement de Pachuca. De quoi enflammer tout un peuple outre Atlantique. Dans un entretien accordé au quotidien L'Equipe, le champion du monde 2018 est d'ailleurs revenu sur cette ferveur qui l'entoure. Un amour réciproque qui n'atteint cependant pas l'enthousiasme débordant provoqué par les performances de son ancien acolyte marseillais, André-Pierre Gignac.
Le Prince a retrouvé son Roi !
«Depuis peu, les supporters m'appellent "El Principe" (le Prince). Parce que "Dédé" (André-Pierre Gignac), c'est "El Rey" (le Roi) ! J'ai aussi une chanson. Ça commence à prendre. Il y a un mois, j'ai vu un reportage. Une famille a appelé son petit garçon Florian. Mais je n'ai pas encore de tacos à mon nom comme Dédé ou des fans qui se tatouent mon visage sur le corps comme lui. Les Français n'ont pas conscience de ce que représente Dédé à Monterrey mais aussi à travers tout le Mexique. C'est le meilleur ambassadeur de France ! Dédé est une légende vivante aux Tigres. Le meilleur buteur de l'histoire du club, le meilleur joueur, mais aussi le porte-drapeau du Championnat. Même nos adversaires le respectent. Les gens sont fous de lui. Il laissera une grande trace», a ainsi reconnu l'ancien ailier olympien avant de revenir sur son départ de la Canebière.
«Les dirigeants savaient que j'étais en fin de contrat avec l'OM. Ils ont voulu se renseigner. Dédé a initié le contact. Je n'avais pas encore pris ma décision même si c'était chaud avec l'AC Milan et que l'OM était toujours là. Il y avait des échanges réguliers avec le Milan depuis octobre. Les négociations ont été loin mais elles prenaient du temps. Dédé m'a dit que son président voulait absolument me recruter. Au fond de moi, je crois que j'attendais une expérience comme celle-là.» Comblé sous le soleil mexicain, fier de défendre les couleurs des Tigres et d'ores et déjà amoureux de cette culture très familiale et conviviale, Thauvin a ainsi reconnu qu'il fallait «être fou» pour ne pas accepter un tel nouveau challenge, et ce malgré tous les efforts consentis par son ancien dirigeant Pablo Longoria pour le retenir sur le Vieux-Port.
«Je veux un premier titre dans l'élite avec les Tigres !»
«J'ai été à deux doigts de prolonger. Pablo Longoria a tout fait et je le remercie encore. Il aurait mérité que je prolonge vu son investissement. Mais j'avais fait le tour de Marseille. Il aurait fallu que je sois à 100 % dans ma tête pour rester à l'OM. Ce n'était plus le cas. Ma motivation n'était plus totale. Je le sentais bien intérieurement. J'étais appelé ailleurs. J'avais besoin de changer à 28 ans. J'avais déjà réalisé mon rêve de jouer à l'OM. C'était bien aussi pour le club de tourner la page», a ainsi avoué celui qui totalise 86 buts sous le maillot phocéen. Désormais libéré de ses problèmes musculaires et mis en confiance par son entraîneur Miguel Herrera, Thauvin retrouve aujourd'hui ses pleins pouvoirs, de quoi ambitionner un futur radieux.
«J'ai désormais retrouvé mon niveau de 2018. J'en suis à six buts et sept passes décisives. Mais je suis surtout satisfait du contenu. J'arrive à refaire des matches pleins et aboutis aussi bien offensivement que défensivement. (...) Il faut aller chercher le titre de clôture. On va entrer en play-offs. Là, c'est une autre compétition qui débute. Ça ajoute du piquant. L'atmosphère, l'intensité, les duels, tout change. Ce sont des matches couperets. Il faut tout donner mais c'est génial à jouer. J'ai des titres en sélection de champion du monde en 2018, de champion du monde des moins de 20 ans en 2013 mais mon seul en club, c'est un de champion de L2 avec Bastia (en 2012). Je veux un premier titre dans l'élite avec les Tigres. Après, on va disputer la Ligue des champions Concacaf (début 2023). Ce sera une autre découverte même si j'ai déjà joué aux États-Unis», concluait l'Orléanais. Emmenés par un André-Pierre Gignac, actuel meilleur buteur de la LigaMX (11 réalisations en 15 matches), et un Florian Thauvin pleinement retrouvé, les Tigres peuvent, quoi qu'il en soit, appréhender les prochains mois avec sérénité.
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