Coupe d'Afrique des Nations 2021, Sénégal : Edouard Mendy, une soirée pour entrer dans la légende
A moins de 24 heures de la finale de la Coupe d'Afrique des Nations, le gardien de but sénégalais pourrait bien réussir ce que peu de joueurs ont accompli : remporter des trophées en club et en sélection. Et tout ça, en moins de deux saisons...
Quand on parle d'Edouard Mendy, on mentionne souvent son ascension fulgurante en France, passant du chômage à la Division d'Honneur (6e division, aujourd'hui Régional 1) puis la Ligue 1, qu'il a connu durant trois saisons sous les couleurs du Stade de Reims puis du Stade Rennais. Pour résumer son passage professionnel en France, seul un championnat de Ligue 2 de la saison 2017/2018 prenait la poussière dans son palmarès personnel. Mais à son arrivée à Chelsea, il devait faire de la place dans sa salle de trophées personnelle : une Ligue des Champions aux dépens de Manchester City et une Supercoupe d'Europe après une victoire face à Villarreal. En une saison, le portier de 29 ans devenait l'un des éléments clés de la saison brillante des Blues, qui remportait la deuxième Coupe aux grandes oreilles de leur histoire.
Et à côté de cela, sa carrière internationale grandissait : alors qu'il avait hésité entre la Guinée-Bissau (par son père) et le Sénégal (par sa mère) au début de sa carrière pro en 2017, Edouard Mendy décidait un an plus tard de répondre à l'appel de la FSF (Fédération Sénégalaise de Football), qui le convoquait d'abord à plusieurs reprises sans jouer avant de faire ses débuts avec les Lions en novembre 2018 en qualifications de la Coupe d'Afrique des Nations 2019. Une compétition qu'il jouait en Egypte en tant que titulaire indiscutable dans les buts, avant de laisser sa place à Alfred Gomis en raison d'une fracture de la main. Le Sénégal butait en finale face à l'Algérie (0-1) et ratait l'occasion de remporter sa première CAN. Mais E. Mendy ne comptait pas en rester là...
Des performances récompensées
L'échec de l'été 2019 devait encore résonner dans les têtes des hommes d'Aliou Cissé, qui avait la CAN au Cameroun dans le viseur pour corriger le revers égyptien. Pendant ce temps-là, Edouard Mendy prenait du gallon chez le pensionnaire de Stamford Bridge, devenant le dernier rempart indiscutable sous les ordres de Frank Lampard puis Thomas Tuchel, et ce devant l'Espagnol Kepa Arrizabalaga, pourtant le portier le plus cher de l'histoire (80 M€). Et lorsqu'il rejoignait le meute des Lions durant les trêves internationales, le natif de Montivilliers (Normandie) gardait son haut niveau : 6 clean-sheets en 13 matches, une qualification pour la CAN 2021 (finalement repoussée à 2022) et un ticket pour les barrages de la Coupe du Monde 2022.
Des performances en club et en sélection qui lui permettent de se hisser comme l'un des meilleurs portiers du monde, avec ses titres de meilleur gardien de but décerné par l'UEFA pour la saison 2020/2021, suivi de celui délivré par la FIFA pour son année civile 2021 lors des trophées The Best. Cette dernière distinction qui avait attiré l'oeil de son sélectionneur, qui ne semblait pas surpris par sa montée en puissance : «c’est une fierté et c’est une première sur le continent africain. Cela veut dire qu’aujourd’hui, on peut être africain et faire partie des meilleurs joueurs, les meilleurs gardiens et rivaliser avec les grandes nations du football. Bravo Edouard, c’est ton travail, ton sérieux et ton professionnalisme » a déclaré le sélectionneur national. (...) Il n’y a pas de secret au regard de l’ensemble de la saison que tu as fait, ce n’est pas volé, c’est mérité», avait-il conclu en janvier dernier au micro de la FSFTV.
Rentrer dans l'histoire face à l'Egypte
Pour confirmer ces récompenses personnelles, Edouard Mendy aura pour mission le soir prochain face aux Pharaons de laver l'affront subi depuis la première participation des Lions en 1965 et des deux finales perdues en 2002 et 2019. A moins de 24 heures d'un possible sacre tellement attendu, l'international aux 19 sélections a fait comprendre que cette échéance trottait dans sa tête pendant un bon moment : «depuis deux ans, j’attends la CAN. C’est pour moi, une revanche personnelle, avait-il déclaré en conférence de presse après la victoire face au Burkina Faso en demi-finale (3-1). J’ai travaillé. J’avais toujours en tête ce tournoi et faire quelque chose de grand pour le pays. Aujourd’hui, on avance. On va jouer une deuxième finale. On a l’expérience de celle de 2019. Ça va être important.» Important, c'est le mot, puisqu'il fera face à l'Egypte de Carlos Quieroz, détentrice du nombre de CAN remportées et à la recherche d'un huitième sacre dans son histoire.
Depuis le début de la 33e édition de la compétition, le rôle des gardiens a été primordial dans l'obtention des résultats, que ce soit les prétendants au titre (Gabaski, André Onana...) ou les nations plus modestes (M. Kamara pour la Sierra Leone, Ben Boina pour les Comores...). Dimanche soir au stade Omnisport Paul Biya d'Olembé, Edouard Mendy aura 90, si ce n'est 120 et une séance de tirs au but selon le scénario, pour se montrer décisif face aux coéquipiers de Mohamed Salah, également en quête d'un premier trophée avec sa nation. Faire son travail en tant que dernier rempart et espérer que Sadio Mané & co feront le travail dans le camp adverse : c'est l'objectif ultime de l'ancien Rennais, qui rejoindrait Abedi Pelé, Samuel Eto'o ou encore Yaya Touré dans le cercle fermé des légendes du football africain ayant remporté la Ligue des Champions et la CAN. En plus de cela, il serait le premier gardien de but à faire partie de ce clan. Tant de distinctions symboliques qui pourraient le propulser comme l'un des meilleurs portiers de l'histoire du ballon rond africain. Affaire à suivre ce dimanche soir à 20h, que vous pourrez vivre sur notre live commenté...
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