Ligue 1

Mort de la LFP : Emmanuel Macron et le gouvernement s’emparent de la crise du football français !

Depuis sa nomination en tant que ministre des Sports en décembre 2024, Marie Barsacq joue un rôle central dans la réforme du football français annoncée par Philippe Diallo lundi soir dont la principale révolution porte sur la disparition de la LFP pour la création d’une société commerciale. À travers les « états généraux » du football professionnel, qu’elle a initiés, la ministre a mis en lumière l’importance de rétablir la confiance des acteurs du football français, tout en promouvant des réformes sur la gouvernance, la formation et le respect des arbitres.

Par Valentin Feuillette
6 min.
Emmanuel Macron avec Philippe Diallo @Maxppp

Un ouragan s’est abattu sur le football français en ce début de semaine. Philippe Diallo, président de la Fédération Française de Football (FFF), a annoncé hier une réforme majeure visant à transformer la gouvernance du football professionnel en France. Inspirée du modèle de la Premier League anglaise, cette initiative prévoit la création d’une nouvelle entité commerciale détenue par les clubs de Ligue 1, remplaçant la Ligue de Football Professionnel (LFP) et sa filiale LFP Media. Cette société serait dirigée par un directeur général nommé par les clubs, sans président élu, et gérerait l’organisation et la commercialisation des compétitions professionnelles. La FFF conserverait un rôle de supervision, avec un droit de veto sur des décisions clés, notamment les modifications de format des compétitions. Ce projet, approuvé par le comité exécutif de la FFF, nécessite des changements législatifs, avec un projet de loi prévu pour examen au Sénat le 10 juin. Il vise à améliorer l’efficacité, la transparence et la stabilité financière du football français, confronté à des défis économiques persistants et à un déséquilibre compétitif. Marie Barsacq, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative depuis décembre 2024, joue un rôle central dans la réforme du football professionnel français annoncée par Philippe Diallo le 12 mai 2025. Dès mars 2025, elle a participé activement aux « états généraux » du football professionnel, appelant les clubs à adopter une conduite exemplaire et à restaurer l’image du sport, notamment en matière de respect des arbitres.

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Présente lundi en conférence de presse aux côtés de Philippe Diallo, elle a plus que jamais détaillé la dimension politique de ce projet : «je souhaite aussi saluer le travail mené par la FFF, qui a bien encadré ces travaux, et en particulier son président Philippe Diallo. Aujourd’hui, si je peux me réjouir de l’atterrissage, de ces travaux, de ces trois groupes de travail, c’est aussi parce que ces groupes de travail ont su relever les défis. Il a été posé le 3 mars dernier, dans la liste des défis, d’arriver à trouver une solution en termes de gouvernance pour avoir une gouvernance simplifiée, agile, qui permettait de se rapprocher du modèle qui a souvent été évoqué de la Premier League anglaise et qui permettait vraiment plus de souplesse dans l’organisation de la ligue et du football professionnel. Le deuxième enjeu, c’était celui du sens du collectif. On l’a vu, on est arrivé à certaines situations qui étaient évoquées précédemment sur la situation économique de certains clubs, c’est aussi parce que parfois, on a oublié le sens du collectif et que l’intérêt particulier de certains ont été plutôt mis en avant que collectivement, le championnat s’est mis en difficulté».

Une affaire immensément politique

Marie Barsacq a également initié cette réunion des états généraux du football professionnel avec tous les acteurs du secteur pour discuter des enjeux de gouvernance, de formation et de respect des arbitres. Elle a souligné la nécessité de restaurer l’image du football français et de renforcer la confiance des investisseurs et des diffuseurs, tout en s’appuyant sur un football français uni : «il y a aussi le sujet de la solidarité, qui est un enjeu majeur puisque pour garantir la viabilité de nos championnats et puis également pour garantir l’aléa sportif, qui est au cœur de notre modèle français, il faut évidemment qu’il y ait de la solidarité entre les clubs, entre le sport amateur, le sport professionnel, mais aussi entre les clubs pour qu’il y ait cet aléa sportif. Le dernier enjeu était un enjeu important autour du courage qu’il convenait de mobiliser pour mener à bien ces travaux dans un temps qui, vous conviendrez, est assez record puisque c’était il y a à peine deux mois. Aujourd’hui, j’ai adressé un message clair aux présidents de clubs qui étaient réunis pour leur dire que je serai à leur côté, aux côtés de la fédération, aux côtés des acteurs de la ligue pour mener ce travail de réforme et notamment ce travail qui va être législatif pour discuter, dialoguer, échanger, trouver des solutions, amender la proposition de loi portée par M.Savin et M.Lafon».

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Le gouvernement, sous l’impulsion de Marie Barsacq, s’engage à soutenir cette réforme par des mesures législatives. Une proposition de loi, élaborée en collaboration avec les sénateurs Michel Savin (LR) et Laurent Lafon (UDI), est prévue pour être examinée au Sénat le 10 juin 2025. Ce texte vise à encadrer l’organisation et le financement du sport professionnel, en s’appuyant sur les recommandations de la commission d’enquête sénatoriale sur la financiarisation du football : «c’est important parce que ce travail, il va être conséquent. Vous avez compris l’ampleur de la réforme, et donc il va falloir mener ce travail. Il faut bien le limiter aussi dans son champ de responsabilité. Philippe Diallo vient de l’évoquer, il ne concerne que le football professionnel. Il ne s’agit pas de revenir et d’impacter d’autres disciplines du sport professionnel, qui est dans le champ également de la proposition de loi portée par les sénateurs Savin et Lafon. Ce que nous venons de présenter est évidemment un projet de réforme qui ne concerne que le football professionnel. Dans ces travaux, il va falloir aussi respecter le modèle d’organisation du sport en France. Ça aussi, c’est un enjeu majeur, et je serai demain à Bruxelles pour le défendre». Par ailleurs, Marie Barsacq a souligné la nécessité de lutter contre le piratage des retransmissions sportives, en renforçant les moyens de l’ARCOM et en dotant les clubs d’outils juridiques adaptés.

Ces initiatives témoignent de la volonté conjointe de la FFF et du gouvernement de moderniser la gouvernance du football français et d’assurer sa pérennité économique : «ce modèle parle de championnats qui sont ouverts. Il parle d’un aléa sportif que j’évoquais tout à l’heure. Ce modèle promeut la formation locale des joueurs. Ce modèle assure la solidarité entre le sport professionnel et le sport amateur. Et puis ce modèle, il parle d’une délégation de service public qui est donnée par l’État à la Fédération française de football. Nous allons vraiment travailler dans ce cadre-là à l’adaptation du code du sport pour que nous puissions accompagner cette réforme qui semble être une réforme qui réunit l’ensemble des acteurs du football. En tout cas, on a senti une adhésion tout à l’heure auprès des présidents de clubs. Maintenant, il va falloir traduire cela dans les textes, mais on va s’orienter dans cette direction». Forte de son expérience au sein du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) et de la Fédération Française de Football (FFF), où elle a notamment créé l’Institut de Formation du Football (IFF) et dirigé le football amateur, Marie Barsacq, avec son expertise et sa vision pragmatique, s’impose comme la figure clé d’une réforme ambitieuse destinée à moderniser et pérenniser le football français.

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