Accroché (1-1) par Strasbourg lors de la 13e journée de Ligue 1, l’Olympique de Marseille est au ralenti. Une rencontre au cours de laquelle Kévin Gameiro a fait preuve d’une très belle combativité sur le front de l’attaque alsacienne.
Avant de recevoir l’Ajax Amsterdam en Ligue Europa en milieu de semaine prochaine, l’Olympique de Marseille se déplaçait sur la pelouse de La Meinau pour y affronter le Racing Club de Strasbourg pour le compte de la 13e journée de Ligue 1. Les Olympiens, à la tête de la deuxième partie du classement, devaient donc aller chercher les trois points pour se relancer dans la course à l’Europe avec un petit point d’avance sur son adversaire du samedi soir. Et très vite dans ce match, Jonathan Clauss annonçait la couleur d’une reprise à 18 mètres, bien déviée par Matz Sels (2e). Mais finalement, l’ouverture du score arrivait dans l’autre surface de réparation à la suite d’une attaque bien négociée par les Alsaciens et conclue par Emmanuel Emegha, suivant tel un renard des surfaces après l’arrêt de Pau Lopez sur le tir de Kevin Gameiro (1-0, 6e). Pas de quoi décourager les ouailles de Gennaro Gattuso, qui voyaient Sels sortir une parade réflexe sur la tentative de la cuisse de Joaquin Correa (19e). Le gardien international belge s’inclinait finalement face à Clauss, auteur d’une belle reprise du gauche pour trouver le petit filet gauche de son ancien club, contre qui il ne célébrait pas (1-1, 27e).
Malgré l’égalisation logique, les hommes en bleu ne baissaient pas les bras et profitaient des espaces laissés dans le dos de la défense marseillaise pour se projeter rapidement dans la zone de vérité adverse, sans succès. Au retour des vestiaires, le Racing montrait les mêmes intentions offensives que lors de la première période, mais avait failli se faire surprendre par la frappe en angle fermé de Jordan Veretout (46e). Il fallait ensuite les sorties de Pau Lopez pour mettre en échec les locaux, dans le jeu (53e) et sur corner (62e). Un deuxième coup de pied de coin, mal négocié par Lopez, profitait à Habib Diarra, fraîchement prolongé jusqu’en 2028, mais l’arbitre revenait sur une faute de l’ancien Marseillais Lucas Perrin sur le portier espagnol (62e). Les pensionnaires de la Meinau continuaient de mettre l’arrière-garde bucco-rhodanienne en danger, avec la frappe placée de Dilane Bakwa heurtant la transversale adverse (71e). Malgré plusieurs occasions dans les deux camps - dont un contre éclair mal terminé par Aubameyang (90+1e) et un tir capté par Lopez (90+2e), le score ne changeait plus. L’OM, avec un match en moins certes, est au ralenti en championnat et a désormais 10 points de retard sur le podium du championnat.
Classement live
L’homme du match : Kévin Gameiro (6,5) : épaulé sur le front de l’attaque alsacienne par Emegha, l’ex-international français a profité du laxisme de la défense marseillaise pour s’adjuger une passe décisive à l’occasion de son 150e match en Ligue 1. S’il loupe son face-à-face avec Lopez, l’expérimenté attaquant de 36 ans joue intelligemment et préfère transmettre à Emegha pour l’ouverture du score (5e). Derrière, il a parfois manqué de justesse pour servir idéalement le Néerlandais. Replacé dans un rôle de meneur de jeu, il a été beaucoup plus présent aux avant-postes, à l’image de son tir en force au retour des vestiaires, écarté en corner par Lopez (53e). Régulièrement cherché par ses partenaires dans l’axe, il a mis du rythme et orienter les offensives strasbourgeoises. En outre, il a fait son match.
RC Strasbourg
- Sels (6) : le dernier rempart de Strasbourg était en feu ce soir ! Sollicité d’entrée, le Belge réalise une parade spectaculaire sur un boulet de canon plein axe de Clauss (1e). Vigilant sur les centres phocéens, il met en échec Correa, à la réception d’un centre de Clauss, en exécutant un arrêt réflexe extraordinaire (17e) avant d’être trop court sur une frappe lointaine de Clauss (26e), qui rôdait aux abords de sa surface. Au retour des vestiaires, il n’a jamais été inquiété par ses adversaires et s’est contenté de relancer proprement au pied.
- Guilbert (3,5) : l’ancien joueur d’Aston Villa a laissé beaucoup trop d’espaces dans son couloir. Et pour cause, les Marseillais les ont principalement exploités au cours du premier acte. C’est d’ailleurs sur un centre venu de la gauche que les visiteurs sont parvenus à égaliser (26e). Globalement, il a éprouvé des difficultés à aller presser haut les Marseillais qui ont littéralement asphyxié le RCSA pendant une grosse période. À l’image de sa formation lors du second acte, il est bien revenu dans la partie en apportant du soutien aux avant-postes et n’a pas inquiété sur le plan défensif dans la mesure où ni Sarr ni Aubameyang n’ont été dangereux.
- Nyamsi (5,5) : une rencontre à deux visages pour l’ancien Rennais. Contrairement à son partenaire dans cette charnière centrale strasbourgeoise, le numéro 22 du RCSA a longtemps fait le dos rond face à des Marseillais insistants aux abords de la surface alsacienne. Profitant d’un positionnement beaucoup trop bas du Français, les Phocéens sont parvenus à faire tourner le ballon dans sa zone pour ensuite construire leurs attaques. En seconde mi-temps, il a rectifié le tir en montant d’un cran sur le terrain pour faire obstacle aux Marseillais tout en apportant sa présence aérienne sur corner, à l’image de sa tête stoppée en deux temps sur sa ligne par Lopez (58e).
- Perrin (5,5) : ce match avait une saveur particulière pour cet ancien de l’OM. Mais loin de se sentir perturbé par cette situation, il a, sans aucun doute, été l’un des meilleurs défenseurs de sa formation à la Meinau. En patron, l’ancien Marseillais a joué les pompiers de service pour colmater les brèches et défendu avec courage. Présent dans les airs pour éloigner le danger (11e, 33e), le Français a souvent donné de sa personne pour contrer les tentatives olympiennes (13e, 21e), quitte à y laisser des plumes (14e). Coupable malgré tout d’une relance approximative, il n’est pas exempt de tout reproche sur l’égalisation olympienne (26e). Dans le temps additionnel, il prive Aubameyang d’une balle de but (90e+1).
- Delaine (4) : de retour dans la défense alsacienne, le latéral gauche du RCSA a montré de belles initiatives offensives au cours du premier quart d’heure avant de disparaître offensivement. Moins en vue, il s’est contenté de défendre mais a énormément subi face aux ailiers phocéens (0/7 duels remportés), qui ont régulièrement emprunté la voie des airs pour se montrer dangereux. Plus appliqué lors du second acte, il enlève d’un tacle salvateur un ballon dans les pieds. Offensivement, il est l’auteur de multiples percées dans son couloir même si ses centres n’ont pas toujours trouvé preneur. Remplacé par Eduard Sobol (83e).
- Mwanga (4,5) : auteur d’une prestation plus qu’encourageante face à Clermont avant la trêve internationale, l’ancien Bordelais qui a longtemps été écarté du groupe en début de saison a montré un visage un peu différent à la Meinau. Trop peu présent offensivement, il a tenté, tant bien que mal, de répondre aux Marseillais sur le plan physique et dans l’intensité. En seconde période, il s’est signalé par une plus grande volonté d’aller vers l’avant tout en participant au jeu. Remplacé par Ibrahima Sissoko (83e).
- Doukouré (5,5) : une rencontre à deux visages pour le jeune joueur de 20 ans. S’il a été peu inspiré dans son utilisation du ballon, il a également été trop timide dans l’impact physique. Laxiste dans son marquage, il manque de présence aux 20 mètres pour intervenir à temps sur Clauss (26e). Du mieux en seconde période où il est monté au fur et à mesure en puissance, faisant preuve de plus d’agressivité sur le porteur de balle. Auteur de plusieurs bons jaillissements dans les pieds marseillais, il a livré une copie plus que satisfaisante dans le domaine de la récupération (8/10 duels gagnés, 4 interceptions).
- Diarra (5,5) : celui qui a prolongé son bail avec Strasbourg cette semaine jusqu’en juin 2028 a été très précieux pour son équipe, par sa faculté à remonter le ballon proprement en vue de faire souffler son bloc et afin d’occuper la moitié de terrain adverse. Très en jambes, il n’a pas démérité dans les efforts pour repiquer dans l’axe et harceler les milieux de terrain phocéens lorsque son équipe était en souffrance. Repositionné dans l’entrejeu par son entraîneur, il a apporté plus d’équilibre par la suite. Ce soir, on peut dire qu’il a justifié à demi-mot la confiance placée en lui par ses dirigeants par sa polyvalence. Remplacé par Moise Sahi Dion (83e).
- Ângelo (4) : dès que les Marseillais perdaient le cuir, le joueur prêté par Chelsea était à l’affût pour le récupérer et se projeter rapidement vers l’avant. N’hésitant pas à aller percuter les défenseurs adverses, il crée le juste décalage pour Gameiro qui, en deux temps, offre à un but à Emegha (5e). Vif, agile techniquement, le Brésilien n’a toutefois pas toujours fait les bons choix à l’heure où de multiples solutions s’offraient à lui. En outre, il doit encore s’améliorer dans la dernière passe pour franchir un palier. Remplacé par Dilane Bakwa (54e). De retour de blessure, l’ancien Bordelais était voué à apporter du peps à l’attaque strasbourgeoise. Malheureux, il loupe le coche en trouvant l’équerre opposée de Lopez (71e).
- Gameiro (6,5) : voir ci-dessus
- Emegha (4) : le Néerlandais n’avait plus marqué depuis le 27 août et une victoire à domicile face à Toulouse (2-0, 3e journée). Devant le public de la Meinau, la recrue estivale du RCSA a brisé cette série noire. Tel un renard des surfaces, l’ex-joueur du Sturm Graz parvient à se faire oublier au point de penalty pour recevoir une passe de Gameiro et ouvrir la marque (5e). Multipliant les appels dans la profondeur, il n’a en revanche pas toujours été servi dans de bonnes conditions et a, pendant une grande partie du premier acte, était sevré de ballons compte tenu de la nette domination marseillaise. Effacé en seconde période, il est remplacé par Lebo Mothiba (68e), bien muselé par des défenseurs marseillais au bord de la rupture dans le dernier quart d’heure.
Olympique de Marseille
- Lopez (6) : décisif face à Gameiro sur l’ouverture du score, le dernier rempart espagnol ne pouvait en revanche rien sur la reprise d’Emegha (6e). Abandonné par sa défense, il vivait ensuite un premier acte très tranquille. Profitant du réveil marseillais, il se contentait d’être sérieux dans ses relances malgré un positionnement parfois très douteux. Une nouvelle fois solide face à Gameiro (53e), il sauvait encore les siens sur une tête de Nyamsi (58e). Sauvé par l’arbitre sur un léger contact de Perrin (62e), il voyait le but de Diarra refusé. Chanceux, il était ensuite sauvé par sa transversale sur l’enroulé de Bakwa (71e) avant de rassurer les siens sur une tentative de Diarra (80e). Prestation satisfaisante.
- Clauss (6) : trêve internationale passée, l’ancien Lensois retrouvait le couloir droit de la défense olympienne. Excellent depuis le début de la saison, le natif de Strasbourg confirmait ses très belles dispositions face à son club formateur. Auteur d’une première grosse frappe (1e), il réveillait ses partenaires d’une très belle reprise de volée à l’entrée de la surface (27e). Son premier but de la saison en L1. Toujours aussi impactant offensivement malgré un déchet certain dans ses centres, le numéro 7 marseillais laissait parfois trop d’espaces à son adversaire direct, sans jamais se faire dépasser (7 ballons récupérés). Match plein dans l’ensemble.
- Mbemba (5,5) : en l’absence de Gigot, suspendu, le défenseur congolais retrouvait sa place dans la charnière centrale marseillaise. Rapidement mis sous pression par les Strasbourgeois, l’ancien de Porto n’était finalement pas réellement inquiété. Sérieux dans ses rares interventions, concentré et solide dans les airs, il a très bien tenu son rang avec quelques interventions précieuses.
- Balerdi (5,5) : une nouvelle fois titularisé par Gennaro Gattuso, l’Argentin a rapidement subi dans cette rencontre. Approximatif dans ses premières interventions, rappelé à l’ordre par Gattuso et trop court pour contrer la frappe de Gameiro, il ne pouvait que constater les dégâts sur l’ouverture du score d’Emegha (6e). Difficile cependant de l’accabler au regard du placement de Lodi… Souvent présent pour compenser les montées offensives de son coéquipier, il a ensuite globalement fait preuve d’une belle agressivité, à l’image de cette intervention décisive en fin de match où il repoussait un centre dangereux de Bakwa (82e).
- Lodi (3) : aligné en tant que latéral gauche, l’ancien joueur de l’Atlético de Madrid était une nouvelle fois attendu au tournant. Après plusieurs sorties décevantes, notamment sur le plan défensif, le Brésilien se devait de redresser la barre. En vain. Coupable sur l’ouverture du score strasbourgeoise, il abandonnait totalement ses partenaires et se mettait déjà à la faute. Toujours aussi peu rassurant défensivement, il ne se montrait pas non plus très brillant aux abords de la surface alsacienne. Averti après la pause (57e), son match est encore bien trop insuffisant.
- Kondogbia (5,5) : en l’absence de Valentin Rongier, le Centrafricain enchaîne dans l’entrejeu olympien. Sous les yeux de Mehdi Benatia, annoncé comme le prochain conseiller sportif de l’OM, le milieu marseillais a assumé son statut. Capitaine du soir, il a parfois été bousculé dans le duel mais a globalement bien quadrillé sa zone (56% de duels remportés, 7 ballons récupérés). Auteur de quelques passes tranchantes pour casser les lignes adverses, son apport reste indéniable. Sa sérénité est également une réelle plus-value pour le collectif olympien.
- Veretout (5) : homme fort de ces dernières semaines délicates sur la Canebière, le numéro 27 de l’OM était logiquement présent dans l’entrejeu. Rapidement bousculé par l’intensité des Alsaciens, l’ex-joueur de la Roma est progressivement monté en puissance. Inspiré dans ses transmissions, présent dans l’impact et vigilant face aux attaques strasbourgeoises, il a été l’un des grands artisans de la domination collective marseillaise. Tout proche de donner l’avantage aux siens au retour des vestiaires (46e), son impact a diminué au fil des minutes.
- Ndiaye (3,5) : préféré à Sarr pour débuter dans le couloir droit de l’attaque marseillaise, l’ancien joueur de Sheffield United a livré une rencontre très décevante. Disponible pour ses partenaires et déterminé à l’idée de transpercer la défense alsacienne, il n’a cependant jamais eu la réussite escomptée. Pas grand chose de plus à dire… au grand dam des supporters marseillais.
- Harit (3) : dans un rôle de meneur de jeu, l’international marocain (16 sélections) a été bien trop discret. Peu trouvé et peu à l’aise dans ce positionnement, il a connu un déchet important. Servi par Ndiaye au retour des vestiaires, il ne cadrait pas sa frappe malgré une position idéale (52e). Parfois invisible pendant de longues minutes, il a aussi pêché dans le dernier geste, à l’instar de cette passe imprécise pour Sarr mettant fin à un contre idéal (68e). Remplacé par Ounahi (69e).
- Correa (3,5) : titularisé sur le côté droit, l’ex-Intériste confirme le léger mieux observé avant la trêve. Tout proche d’égaliser sur un centre parfait de Vitinha (19e), il voyait sa reprise du genou détournée magnifiquement par Sels. Précieux dans certains décalages et à l’origine sur le but égalisateur des siens, l’Argentin reste cependant bien trop en dessous des attentes. Tête basse, il cédait finalement sa place avant l’heure de jeu (56e). Remplacé par Sarr, trop peu impactant et imprécis techniquement.
- Vitinha (3,5) : une nouvelle fois préféré à Pierre-Emerick Aubameyang dans le rôle de numéro 9, l’attaquant portugais reste toujours aussi paradoxal. Volontaire offensivement, très précieux dans ses efforts défensifs (5 ballons récupérés), intéressant dans son jeu de remise, l’ancien de Braga pèse indéniablement sur les défenses adverses. Auteur d’un centre parfait qui aurait pu amener l’égalisation de Correa (19e), il se montre cependant bien trop imprécis dans le dernier geste (0 tir cadré sur 5 tentatives) et souvent pris dans le duel (1/8). Frustrant, voire agaçant. Remplacé par Aubameyang (69e), tout proche de libérer les siens mais rattrapé in-extremis par Perrin (90+1e).
En savoir plus sur