Liga

Robin Le Normand mérite-t-il d'être sélectionné en Equipe de France ?

Auteur d'une sacrée saison avec la Real Sociedad en Espagne, le défenseur formé à Brest est de plus en plus présenté comme un candidat pour la charnière des Bleus. Mais a-t-il vraiment le niveau ? Focus.

Par Max Franco Sanchez
4 min.
Robin Le Normand sur la pelouse du Camp Nou @Maxppp

Pour les fans de foot qui ne suivent pas spécialement la Liga, le nom de Robin Le Normand n'évoque probablement pas grand chose. Du moins, ce n'était pas le cas avant cette saison, où la Real Sociedad joue en Europe et semble s'être positionnée de façon sérieuse dans la course au titre en Liga. En revanche, les amateurs de football ibérique connaissent déjà très bien le joueur de 25 ans, présent sur le devant de la scène espagnole depuis un bon moment déjà. Et maintenant que son équipe rentre peu à peu dans la cour des grands, on peut commencer à se poser, légitimement, la question de sa présence en Bleu. Surtout que, jusqu'ici, les derniers cas de défenseurs centraux évoluant outre-Pyrénées en Bleus sont plus que satisfaisants.

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Déjà, la question de son profil est à prendre en compte. Bien que formé à Brest et parti pour l'Espagne à presque 20 ans, Le Normand a vite intégré les concepts propres au football espagnol, et en particulier à la Real Sociedad. Ressortir proprement le ballon, c'est indispensable. Dans le 4-2-3-1 de la Real Sociedad - bien qu'Imanol Alguacil ait parfois expérimenté avec d'autres dispositifs - il est la rampe de lancement des offensives basques. Quasiment toujours au sol, et cherchant toujours à décaler un partenaire bien démarqué plutôt qu'à se débarrasser du ballon. Il est d'ailleurs le quatrième joueur distillant le plus de passes en Liga, avec un pourcentage de passes réussies de 88%.

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Le meilleur joueur de Liga en octobre

D'abord dans un rôle de lieutenant, il s'est fait remarquer par sa capacité à être dans l'anticipation et la lecture du jeu plus que dans le duel. Et c'est peut-être là qu'il lui manquait encore certaines choses. Celui qui avait été repéré par Eric Olhats, comme un certain Antoine Griezmann, était peut-être encore un peu vert dans certains aspects défensifs liés au mental, comme la prise de décisions, le calcul des risques et la concentration. Pour beaucoup, il était aussi peut-être parfois un peu trop impulsif et pouvait avoir tendance à sortir de son match par moments, ce qui n'est plus franchement le cas aujourd'hui.

Autre domaine où il a plutôt bien progressé et qui permet aux Basques d'avoir une certaine solidité défensive - ce qui n'était clairement pas toujours le cas ces dernières années - c'est sa solidité dans le jeu aérien. Là aussi, c'est probablement grâce à un travail intense au niveau du positionnement ou de la lecture du jeu qu'il a pu améliorer cette caractéristique, qu'il maîtrisait déjà sur le plan technique. Clairement, il a franchi un cap, et en Espagne, les journaux n'hésitent pas à mettre en avant son éthique de travail irréprochable.

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L'Espagne ne comprend pas Deschamps

De belles prestations cette saison qui lui ont donc valu le titre de joueur du mois d'octobre en Liga. Une récompense généralement attribuée à des joueurs offensifs comme Karim Benzema, Luis Suarez ou Lionel Messi, quand ce dernier était encore en Espagne. Le Normand est d'ailleurs le premier défenseur à récupérer un de ces trophée honorifique depuis Diego Godin en 2014 ! C'est dire à quel point il a mis tout le monde d'accord avec le leader du championnat ! Le Breton n'est plus seulement encensé au niveau local ; sa réputation a dépassé les frontières de Saint-Sébastien. Lors de la dernière trêve internationale, beaucoup d'Espagnols n'ont pas compris pourquoi Didier Deschamps n'avait pas fait appel à lui.

Encore plus quand le sélectionneur tricolore a, suite au forfait de Presnel Kimpembe, appelé Clément Lenglet, dont la cote est au plus bas du côté de la Péninsule Ibérique. A tel point que certains veulent prêter un destin à la Aymeric Laporte au droitier de la Real Sociedad. Ce qui ne devrait cependant pas se produire. « Ma famille me tue si je choisis l'Espagne », expliquait-il récemment. Au moins, ça a le mérite d'être clair. Sur le papier, Robin Le Normand a tout du candidat parfait. Tout est donc une question de choix, de vestiaire, mais aussi de profil et de compatibilité tactique, Le Normand n'ayant par exemple jamais évolué dans un système à trois défenseurs centraux. La balle est dans le camp de Didier Deschamps.

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