Euro 2024 : la Turquie monte au créneau dans l’affaire Demiral

Par Victor Garlan
3 min.
Merih Demiral @Maxppp

En marge du quart de finale opposant la Turquie aux Pays-Bas, la presse allemande a dévoilé que Merih Demiral, coupable d’une célébration controversée contre l’Autriche, aurait été suspendu de deux matchs par l’UEFA. Une information qui a fait bondir de leur chaise les dirigeants politiques ainsi que la Fédération turque.

Un énorme coup dur en perspective pour la Turquie. Après être parvenue à s’exfiltrer de la poule F en compagnie du Portugal et de la Géorgie, la sélection turque s’est offert le scalp de l’Autriche (2-1), l’une des sensations du premier tour, pour s’ouvrir la voie vers les quarts de finale de l’Euro 2024. Mais tandis que les hommes de Vincenzo Montella préparent le choc face aux Pays-Bas, tombeurs de la Roumanie au tour précédent, le cas Merih Demiral défraie la chronique à travers le vieux Continent. Héros de toute une nation à la Red Bull Arena de Leipzig, le défenseur d’Al-Ahli s’est illustré de deux manières. S’il a grandement participé à la qualification des siens en marquant par deux fois sur corner, le joueur de 26 ans s’est retrouvé au cœur d’une grosse polémique pour un geste controversé lors de ses célébrations.

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Devant ses supporters, Merih Demiral a reproduit avec ses mains un signe apparenté à l’organisation turque des Loups gris, un mouvement d’extrême droite condamné en France et considéré par les autorités allemandes comme raciste et antisémite sans pour autant être interdit. En ce sens, ce geste de l’international turc (48 sélections, 4 buts) n’a pas tardé à prendre une tournure politique. Si la classe politique allemande, à l’image de la ministre allemande de l’Intérieur Nancy Faeser, à appeler l’UEFA à « réfléchir à des sanctions », l’attitude du Turc a également eu une répercussion diplomatique dans la mesure où l’ambassadeur de Turquie a été convoqué à Berlin selon l’AFP tandis que le gouvernement turc s’est positionné contre les autorités allemandes en dénonçant des réactions jugées « politiquement motivées ».

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Le cas Merih Demiral sème la zizanie !

Au cœur de ce remue-ménage, l’UEFA s’est saisi du dossier. Conformément à ce qui a pu se produire au cours de l’Euro avec Mirlind Daku, international albanais sanctionné par l’instance dirigeante du football européen pour avoir lancé un chant hostile à la Macédoine du Nord en marge du match nul obtenu par son équipe contre la Croatie le 19 juin dernier, Merih Demiral a, lui aussi, fait l’objet d’une enquête pour « comportement potentiellement inapproprié ». Et selon le média allemand BILD, la commission de discipline de l’instance continentale aurait rendu son verdict définitif en infligeant une suspension de deux matchs au natif de Karamürsel. Si cette décision forçait ainsi la Turquie à devoir se passer des services de l’un de ses titulaires en puissance depuis le début du tournoi face aux Pays-Bas, cette sanction a également fait bondir de sa chaise la Fédération turque de football (TFF).

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Apprenant la nouvelle à la surprise générale, plusieurs médias turcs, dont Milliyet se sont empressés de relayer le communiqué de la TFF au sein duquel elle démentait l’information diffusée par BILD, jeudi : « L’information publiée par le journal BILD selon laquelle Merih Demiral a été suspendu pour 2 matchs par l’UEFA ne reflète pas la vérité. Nous avons jusqu’à demain matin pour nous défendre. » Mais comme pressenti, l’UEFA a confirmé ce vendredi la sanction de l’international turc avec effet immédiat, le privant de facto d’une éventuelle demi-finale de l’Euro 2024 en cas de succès de la Turquie face à son homologue batave. Si la TFF a manifesté son intention d’aller contester cette décision en saisissant le Tribunal arbitral du sport (TAS), le gouvernement turc s’est également dressé contre l’UEFA. «Nous condamnons la décision injuste et partiale de l’UEFA, qui ne repose sur aucune base juridique et que nous considérons comme purement politique. Nous continuerons à faire valoir nos droits par des moyens légaux contre ce double standard appliqué à notre pays et à notre footballeur», a réagi Osman Askin Bak, le ministre turc des Sports, sur les réseaux sociaux. La tension est à son paroxysme !

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