Liga : les folles ambitions mercato du Betis !

Une fois encore, le Betis a terminé dans l'ombre de son voisin sévillan. Voilà désormais plusieurs saisons que le FC Séville obtient de bons résultats sur la scène européenne et nationale, en plus d'avoir une couverture médiatique bien plus importante à l'international, pendant que son frère ennemi ne décolle plus. Pourtant, au niveau local, le Real Betis Balompié, de son nom complet, n'a pas grand chose à lui envier en termes de ferveur ou de popularité. Les derbys de Séville sont d'ailleurs probablement les confrontations entre voisins les plus chaudes d'Espagne. Lors de l'exercice écoulé, les hommes de Jorge Sampaoli ont une fois de plus affiché leur supériorité sportive, alors que le Betis, toujours en proie à de graves problèmes institutionnels, a vu trois entraîneurs se sont succéder et n'a pu décrocher qu'une médiocre 15e place (39 points). Et ce dans un championnat qui a été cette année particulièrement faible dans le bas de tableau, le premier non relégable - Leganés - s'étant ainsi maintenu avec 35 points seulement.

Si le Benito Villamarin - enceinte qui accueille les rencontres des Beticos - va subir un joli lifting cet été (voir ci-dessous), l'équipe a elle aussi besoin de travaux. Très rapidement, les dirigeants sévillans ont sécurisé l'arrivée de Quique Setién, qui fait partie des entraîneurs les plus en vue en Espagne en ce moment. Avec Las Palmas, malgré des résultats très médiocres en deuxième partie de saison, il a produit un football léché et qui a fait sensation auprès des observateurs. L'architecte choisi, il va maintenant falloir lui donner les outils nécessaires pour travailler. Il y a donc eu du changement dans les bureaux, puisque le directeur sportif en place Miguel Torrecilla, très critiqué pour son dernier mercato d'été, a pris la porte, alors que Lorenzo Serra Ferrer est arrivé au poste de vice-président. Il a d'ailleurs annoncé son envie d'« hispaniser » l'équipe, et le mercato du club semble aller dans ce sens. Si le club n'a pas encore officialisé l'arrivée d'un nouveau DS, il se dit que Rufete, l'ancien joueur de Valence, devrait rapidement prendre les commandes.

Así quedará el Estadio Benito Villamarín, el templo de todos los béticos. pic.twitter.com/VzOIW1O68w

— Real Betis Pasión (@PasionRealBetis) 12 juin 2017

León et Camarasa, déjà les deux bons coups de l'été en Espagne ?

Quoi qu'il en soit, le club a rapidement mis les mains dans le cambouis pour frapper des grands coups avant tout le monde. Quelques jours après la fin de la saison seulement, il annonçait l'arrivée de Sergio Leon, redoutable attaquant auteur de 10 buts avec le relégué Osasuna et déjà passé par le Betis plus tôt dans sa carrière, pour seulement 3,5 millions d'euros. Un premier grand coup, puisque nombreux étaient les clubs de Liga qui se l'arrachaient, comme c'était le cas de Valence par exemple. Mais ce n'est pas tout : les Verdiblancos seraient sur le point de boucler l'arrivée de Victor Camarasa pour 7,5 millions d'euros. Le milieu de terrain de 23 ans sort d'une grande saison à Alavés (ses droits appartiennent à Levante), où il a pu démontrer sa classe et ses qualités de créateur. Et à Séville, il pourrait retrouver un ancien coéquipier, Marcos Llorente, qu'on ne présente plus à ce stade de l'année, et qui est également convoité par le club andalou. Les plans du Real Madrid pour l'international Espoirs espagnol sont flous, et Zidane ne serait pas contre un nouveau prêt, sous peine de devoir passer la plus grande partie de saison sur le banc. Le Betis insiste pour l'attirer comme l'explique ABC de Sevilla et ainsi former un redoutable milieu de terrain.

Et le Betis ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, puisque plusieurs opérations sont ouvertes actuellement. On pense à Cristian Tello qui appartient toujours au FC Barcelone, pour qui les Andalous seraient en pole position, ou Mario Pasalic, qui avait laissé un bon souvenir en Espagne lors de son passage à Elche. Sergio Canales, annoncé sur les tablettes de l'OM et évalué à 3M€ par la Real Sociedad, serait un objectif personnel de Setién, et lorsque les blessures l'ont laissé tranquille, il a déjà démontré l'étendue de son talent. Antonio Barragán, le latéral droit de Middlesbrough auteur de prestations intéressantes à Valence, serait aussi sur le point de signer et aurait même passé sa visite médicale comme l'expliquait Marca mardi soir, alors que l'ancien Marseillais Javier Manquillo serait aussi dans le viseur. Les noms de Jozabed, numéro 10 auteur d'une belle deuxième partie de saison avec le Celta, ou de Carles Gil, ont aussi été évoqués dans la presse locale. De quoi construire un effectif solide pour se rapprocher des positions européennes.

Garder Ceballos, l'objectif numéro 1

Au delà des éventuelles arrivées, le dossier prioritaire reste Dani Ceballos. Déjà excellent et suivi par plusieurs gros clubs pendant la saison, l'Andalou réalise un Euro U21 monstrueux et sa valeur marchande ne cesse d'enfler, et ce alors que sa clause libératoire n'est que de 15 millions d'euros, une véritable aubaine, et le Real Madrid compte bien en profiter. L'Atlético est aussi sur le coup. « C'est notre priorité la plus immédiate parce que c'est le talent le plus important qu'a le Betis aujourd'hui. Le club va faire un gros effort pour que Ceballos soit encore au Betis au moins une saison supplémentaire », expliquait Serra Ferrer à son sujet en mai. Si les négociations venaient à échouer et que le joueur décidait de rejoindre la capitale espagnole, la possibilité de voir les Merengues le prêter au Betis dans la foulée pour une saison semble réelle.

Enfin, qui dit multitude d'arrivées dit aussi multitude de départs. Petros, milieu de terrain brésilien qui sort de deux bonnes saisons en Espagne, s'entraîne déjà avec São Paulo en attendant que son transfert soit bouclé. L'Italien Piccini, lui, a déjà rejoint le Sporting Portugal contre 3 millions d'euros. Avis aux clubs de Ligue 1, il y a des bonnes affaires à réaliser, puisque des joueurs comme Jonas Martin ou le défenseur argentin German Pezzella ne seront pas retenus s'ils souhaitaient quitter le sud de l'Espagne. Qu'on se le dise, si les premières pierres du nouveau projet du Betis ont été posées, l'été s'annonce encore plus chaud que d'habitude du côté de la ville de la Giralda...