Liga : Valence est déjà au bord de l’abîme
Après un début de saison catastrophique, Valence s’attend déjà à une saison galère, avec la menace de la relégation qui plane plus que jamais au-dessus du club…
Voici plusieurs années déjà que le Valencia CF a connu un énorme déclassement… Troisième tête d’affiche du championnat espagnol à la fin des années 90 et au début des années 2000, le club a ensuite connu une crise financière terrible, et a logiquement perdu de sa superbe sur le plan sportif, parvenant tout de même à rester dans la première partie du tableau et voyant des joueurs comme David Villa, David Silva ou Juan Mata transiter par ses rangs. Au bord de la disparition à la fin des années 2010, le club pensait avoir trouvé son sauveur lorsque Peter Lim, entrepreneur singapourien connu dans le monde de la Formule 1 et proche de Jorge Mendes, a racheté le club en 2014. Les choses avaient d’ailleurs plutôt bien démarré, puisque lors de l’exercice 2014/2015, Valence avait réussi à terminer à la quatrième position et avait donc retrouvé la Ligue des Champions la saison suivante.
Lors des débuts de l’ère Lim, les investissements avaient d’ailleurs été conséquents et porteurs d’espoir. De grosses sommes avaient été posées sur des joueurs comme Rodrigo Moreno, Alvaro Negredo, Enzo Pérez, André Gomes ou João Cancelo, signe qu’il y avait envie de mettre en place un projet ambitieux. De quoi laisser présager une époque dorée du côté de Mestalla ? Malheureusement, les choses ont très vite tourné au vinaigre. Lim a soudainement arrêté de mettre la main à la poche, a peu à peu vendu ses meilleurs éléments et l’effectif a perdu en qualité d’année en année. Avec des épisodes lunaires à la clé, comme le départ de Marcelino, à qui on a reproché de… gagner la Copa del Rey en 2019, alors que la direction lui avait dit de laisser tomber la compétition et se concentrer sur la Liga.
Lim, ennemi public numéro 1
Week-end après week-end, les fans se mobilisent pour demander le départ de Lim, qui ne met plus les pieds à Valence, bien qu’il continue de diriger le club depuis Singapour. Diriger est peut-être un bien grand mot d’ailleurs, puisque c’est surtout Jorge Corona, le directeur sportif, qui semble mener tant bien que mal la barque. Il doit cependant attendre validation de Lim pour chaque décision sur le mercato, et a parfois dû attendre plusieurs jours avant d’avoir le feu vert de son boss pour recruter… Des foules gigantesques se réunissent donc pour exiger au Singapourien qu’il vende le club au plus vite, mais ce dernier n’a visiblement aucune intention de se soumettre à la volonté des fans. Il lui est aussi reproché de ne pas accélérer les travaux paralysés du Nou Mestalla, le nouveau stade que le club attend depuis plus d’une décennie maintenant. A cause de lui, Valence, troisième plus grande ville d’Espagne en termes d’habitants, ne devrait pas avoir de stade lors du Mondial 2030.
Une situation institutionnelle intenable qui a mené à un nouveau mercato estival désastreux. Au total, le club a dépensé… 1,35 million d’euros, recrutant des joueurs de deuxième division espagnole, comme Dani Gomez ou German Valera ou encore Maximiliano Caufriez de Clermont. Depuis 2020, Valence a seulement dépensé 36 millions d’euros, alors que plus de 200 millions d’euros ont été obtenus en vendant des joueurs, comme l’indique Relevo. Autant dire que ce n’est pas un hasard si, après quatre journées, le club est déjà lanterne rouge de la Liga avec un petit point pris. Et il y a clairement peu de raisons d’être optimiste pour la suite. Clairement, l’ombre de la relégation déjà évitée de justesse lors de la saison 2022/2023 plane plus que jamais au-dessus de Mestalla.
La formation, seul espoir du club
Un effectif très léger, et qui est porté par plusieurs jeunes formés au club et Ruben Baraja, entraîneur et vieille gloire du club. Il faut dire que l’ancien milieu de terrain peut s’appuyer sur plusieurs joueurs formés au club déjà performants, à l’image du portier Giorgi Mamardashvili qui s’est engagé avec Liverpool pour l’été prochain, du milieu de terrain Javi Guerra, du défenseur central Christian Mosquera ou de l’ailier Diego Lopez, entre autres. Des jeunes qui ont été responsabilisés très tôt et qui ont sorti une superbe deuxième partie de saison l’an dernier, entouré par quelques bonnes pioches comme le milieu de terrain portugais André Almeida ou l’attaquant Hugo Duro.
« Les joueurs portent ce club, sans investissement, on ne peut pas faire grand-chose de plus », résumait bien Baraja, il y a quelques jours. Clairement, si le centre de formation du club n’était pas si performant, les Ches seraient probablement déjà descendus en deuxième division. Un destin tragique qui reste de toute manière inévitable s’il n’y a pas de changement de situation dans les prochains mois. Après la trêve, le calendrier qui attend les Murcielagos est en plus très compliqué, avec un match contre l’Atlético de Madrid pour la reprise puis un déplacement à Girona. Autant dire que les supporters peuvent prier, et espérer que la jeune garde du club réussisse un nouveau miracle…