Brésil : qui est Diego Fernandes, l’homme mystérieux qui suit Carlo Ancelotti
Depuis l’officialisation de Carlo Ancelotti comme sélectionneur du Brésil, un visage intrigue autant qu’il fascine : celui de Diego Fernandes. Inconnu du grand public jusqu’à récemment, cet agent brésilien s’est imposé comme un personnage central de l’opération, orchestrant les coulisses d’un accord historique tout en cultivant une présence médiatique savamment maîtrisée.

Carlo Ancelotti a officiellement pris ses fonctions de sélectionneur de l’équipe nationale du Brésil le 26 mai 2025, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère pour la Seleção. Son arrivée a été saluée avec enthousiasme par les supporters et les médias, qui voient en lui l’homme capable de ramener le Brésil au sommet du football mondial. Ancelotti, connu pour son calme et son expérience, a exprimé sa fierté de diriger la sélection brésilienne et son ambition de conquérir une sixième Coupe du Monde. Il a immédiatement commencé à s’immerger dans la culture brésilienne, visitant les installations de la Confédération brésilienne de football (CBF) et assistant à des matchs locaux pour mieux comprendre le football brésilien. Surnommé affectueusement "Carlinhos" par les fans, il a également manifesté son intention d’apprendre le portugais pour renforcer sa communication avec les joueurs et le staff. Sous le soleil brûlant du Brésil, Carlo Ancelotti pose ses valises avec la promesse d’un nouveau roman footballistique, où élégance européenne et passion sud-américaine s’apprêtent à écrire une histoire d’amour en or et vert. Et son programme s’annonce déjà chargé, avec des matchs de qualification pour la Coupe du Monde contre l’Équateur le 6 juin et le Paraguay le 11 juin.
Pour sa première liste de joueurs dévoilée le lundi 26 mai, Ancelotti a surpris en écartant Neymar, tout en rappelant des vétérans comme Casemiro et Richarlison. Il a également intégré de jeunes talents prometteurs tels qu’Estêvão, démontrant sa volonté de combiner expérience et jeunesse. Cette sélection reflète sa stratégie de créer un équilibre entre des joueurs chevronnés et de nouvelles recrues dynamiques. Ancelotti a souligné l’importance du soutien du public pour renforcer le moral de l’équipe et a exprimé sa confiance en ses choix de joueurs motivés, prêts à obtenir des victoires. Son approche pragmatique et son palmarès impressionnant suscitent de grands espoirs parmi les supporters brésiliens, qui attendent avec impatience de voir la Seleção retrouver sa gloire d’antan sous sa direction. Mais derrière cette joie du peuple brésilien, une interrogation se pose. Sur toutes les photos et les vidéos publiées depuis l’arrivée d’Ancelotti au Brésil, une silhouette discrète mais toujours présente intrigue les observateurs : qui est vraiment Diego Fernandes, cet homme de l’ombre qui ne le quitte jamais d’un pas ?
Un avocat téléguidé par l’ancienne CBF
Portant un maillot vintage de la Seleção, Diego Fernandes n’est plus un inconnu depuis quelques jours : avocat, agent et homme d’affaires, son visage a fait le tour du monde en apparaissant systématiquement aux côtés de Carlo Ancelotti. D’après ESPN Brasil, il évolue dans les coulisses de la CBF (Confédération brésilienne de football) depuis 2022, après avoir tissé des liens étroits avec l’ancien président Ednaldo Rodrigues. En 2025, lorsque Rodrigues décide de relancer les négociations avec Ancelotti — entamées deux ans plus tôt —, il désigne Fernandes comme son émissaire en Europe. Le rôle de médiateur confié à l’homme d’affaires brésilien s’avère crucial : il est l’un des artisans de la signature du technicien italien, ce qui lui vaut une commission de 1,2 million d’euros (environ 7,683 millions de réaux). Selon ESPN, la présence constante de Fernandes sur les clichés avec Ancelotti n’a donc rien de fortuit.
Des sources brésiliennes rapportent que Fernandes a activement orchestré sa propre visibilité en mandatant des agences de communication en Europe et au Brésil. Ces dernières auraient coordonné la diffusion des images stratégiques : lors de l’annonce officielle, du départ vers le Brésil, et de l’arrivée à Rio. L’accord d’intermédiation signé avec la CBF stipule en effet que Fernandes serait reconnu comme représentant officiel dans les pourparlers et autorisé à exploiter médiatiquement sa proximité avec Ancelotti aux moments clés. Fait notable : dans la première version du communiqué officiel annonçant l’arrivée du nouveau sélectionneur, la CBF omet de mentionner Fernandes. Quelques heures plus tard, le texte est discrètement mis à jour, intégrant cette fois un message de remerciement à son égard. Un émissaire polyvalent qui a donc une emprise curieuse et inattendue sur les faits et gestes de la CBF.
Autre détail révélateur : c’est Diego Fernandes lui-même qui a réglé la location de l’avion privé ayant transporté Ancelotti au Brésil, une dépense dépassant le million de réaux. Le contrat prévoit un remboursement par la CBF, mais l’omniprésence médiatique de Fernandes commence à irriter la nouvelle direction de l’institution, aujourd’hui présidée par Samir Xaud. Bien que gênés, les dirigeants ne peuvent agir rétroactivement, le contrat ayant été scellé sous la présidence de Rodrigues. Si l’opération Ancelotti est considérée comme un succès, les actuels responsables de la CBF ne souhaitent pas poursuivre la collaboration avec Fernandes à l’avenir. Interrogé sur cette médiatisation, l’intéressé a répondu, lors de la présentation d’Ancelotti, qu’il comptait désormais utiliser sa notoriété pour soutenir des projets sociaux, environnementaux et philanthropiques. Reste à voir si Diego Fernandes saura transformer ce coup d’éclat en tremplin durable, ou s’il rejoindra bientôt les coulisses silencieuses d’une histoire qu’il a contribué à écrire… mais dont il pourrait bien être rapidement écarté.
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