Liga, arbitrage : la nouvelle règle qui fait polémique en Espagne
La première journée de Liga a une fois encore été marquée par la polémique. Cette fois, à cause d'une nouvelle règle mise en place par la Fédération Espagnole de Football...
Le football a repris en Espagne, et qui dit football espagnol, dit (très) souvent polémique. Si on a pu assister à un sacré but d'Aduriz face au Barça, à la victoire convaincante du Real Madrid face au Celta ou à un nouvel éclair de génie de João Félix, l'arbitrage a encore été au cœur des débats dans les différentes émissions radio ou télévision qui ont débriefé cette journée inaugurale. Tout a commencé samedi après-midi, lors du match entre les Merengues et les Galiciens à Vigo. Sur une action plutôt anodine en deuxième période, Luka Modric marchait sur l'arrière du crampon de Denis Suarez. Un fait de jeu comme un autre a priori, sauf qu'à la stupeur des vingt-deux acteurs de la partie, l'arbitre a mis le jeu en pause, le temps de communiquer avec ses assistants. Il s'en est ensuite allé regarder l'action sur l'écran vidéo présent au bord du terrain.
Alors que les joueurs - même ceux du Celta - semblaient un peu perdus, l'arbitre a sorti le carton rouge de sa poche, en direction d'un Luka Modric complètement déconcerté. Une expulsion pour une action a priori involontaire et sans violence particulière, qui aurait en temps normal probablement valu un simple jaune. Mais cette saison, les règles ont effectivement changé en Espagne. Le 13 août dernier, la Fédération Espagnole de Football publiait un communiqué officiel - passé inaperçu il faut dire - pour briefer les journalistes sur les nouvelles règles mises en vigueur pour la saison à venir. On apprenait notamment que l'arbitre pouvait désormais choisir par quel endroit du terrain un joueur remplacé pouvait quitter la pelouse, n'ayant plus pour obligation de passer par la zone habituelle entre les deux bancs de touche.
Les entraîneurs et les coachs ont reçu des informations différentes !
Mais surtout, ce communiqué dévoile une consigne qui a été transmise aux arbitres espagnols : « les fautes par derrière (au talon d'Achille) seront sanctionnées d'un carton rouge, et dans le cas où l'arbitre soit obligé de stopper le match, l'équipe qui avait la possession du ballon le récupérera ». Chaque contact par derrière à ce niveau de la jambe sera désormais synonyme de carton rouge, qu'il soit volontaire ou non. Dimanche soir, Jorge Molina a lui aussi écopé d'un carton rouge pour cette raison lors du match Atlético-Getafe, après un contact avec Thomas Partey. Mais s'il y a polémique et que les débats s'enflamment sur les plateaux TV, c'est aussi parce que lors d'autres matchs, on a vu des actions similaires qui n'ont pas été sanctionnées. Januzaj (Real Sociedad) a ainsi marché sur le talon d'Achille de Gabriel Paulista (Valence), tout comme Míchel Herrero (Valladolid) sur Loren (Betis).
Les arbitres doivent-ils appliquer le règlement tels des robots ou doivent-ils faire du cas par cas en interprétant chaque action de façon différente ? Est-ce qu'il faut vraiment expulser le joueur si l'action est totalement involontaire ? Voici certaines questions que se posent les amateurs de foot au pays de Don Quichotte. « Le talon d'Achille des arbitres », ironise Marca sur son site internet. Le journal rapporte également des propos de l'entraîneur de Getafe Pepe Bordalas qui illustrent bien la confusion qui existe chez les professionnels du football en Espagne : « je ne peux pas comprendre (l'expulsion de son joueur Jorge Molina, NDLR). L'autre jour lors du briefing que nous a fait le Comité des Arbitres, ils nous ont dit que ça dépendait de l’intentionnalité de l'action. Du coup, je ne peux pas comprendre le rouge de Molina, de Modric ».
De son côté, Diego Simeone a visiblement reçu des indications différentes ! « Nous, on nous a informé que l'intentionnalité n'entrait pas en compte », a lancé le Cholo, tout comme Saúl : « on nous a dit que c'est toujours rouge. Je pense qu'il faudrait adapter cette règle parce que laisser une équipe à dix à ce moment là c'est très dur et je pense que c'était un accident ». Après son expulsion samedi, Luka Modric avait lui expliqué qu'il n'avait aucune intention de faire mal à son rival, estimant ainsi que son expulsion n'était pas justifiée. Nul doute que le week-end prochain, les décisions des arbitres seront encore passées au crible... Les médias espagnols, friands des polémiques liées à l'arbitrage, ont en tout cas trouvé leur nouveau sujet fétiche - en plus de Neymar - pour les semaines à venir.
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