Anderlecht : Albert Sambi Lokonga, le Busquets belge qui affole les recruteurs européens
À 21 ans et pour sa deuxième saison comme titulaire seulement, Albert Sambi Lokonga assure à Anderlecht. Promu capitaine par Vincent Kompany, l'élégant milieu de terrain, présenté comme le Busquets belge, a pris une tout autre envergure cette saison. De quoi mettre en alerte certains des plus grands clubs d'Europe.
En plus d'être sur courant alternatif cette saison, Anderlecht n'est pas verni avec les blessures. Déjà privé de cadre comme Verschaeren, Van Crombrugge et Cobbaut, le club belge enregistre maintenant la petite déchirure aux ischios de son capitaine, Albert Sambi Lokonga. Touché lors de la défaite face à l'OH-Louvain (dimanche dernier), le milieu de terrain ne devrait pas être absent très longtemps, deux à trois semaines selon les médias belges. Mais le jeune homme n'a beau avoir que 21 ans et disputer seulement sa 2e saison comme titulaire, il est devenu une pièce maîtresse du dispositif de Vincent Kompany. On peut même affirmer sans trop se tromper qu'il a déjà tout d'un grand.
Il est même présenté comme le Busquets belge. La comparaison n'est pas trompeuse. Élégant meneur de jeu reculé, l'international Espoirs des Diablotins (7 sélections, 2 buts) a fait de la maîtrise du temps et de l'espace sa spécialité. Un jeu de corps, des contrôles orientés qui le libèrent du marquage adverse, une qualité de passe, une vision de jeu et un sens du timing digne d'un playmaker, un jeu long précis pour sauter les lignes, le longiligne Sambi Lokonga parvient à exploiter ses qualités cette saison. Le court passage de trois matches sur le banc à la reprise du championnat en août dernier lui a probablement fait du bien. Depuis, le petit frère de Paul-José Mpoku a véritablement pris son envol, ne quittant plus jamais l'équipe de départ des Mauves et ne cédant jamais sa place en cours de match.
Une nouvelle dimension avec Kompany
«J'étais sorti du onze pour me reposer, on va dire ça comme ça, plaisantait le joueur pour dédramatiser la situation. Non, le coach a fait ses choix. J'ai discuté avec Vinnie (Kompany) et il m'a donné son point de vue, je lui ai donné le mien. Sans entrer dans les détails, disons qu'il voulait que je participe plus au travail défensif.» Message reçu. Désormais, lui qui adore éviter le contact ballon au pied et privilégie toujours la stratégie de l'évitement, il n'hésite plus à aller à mettre le pied pour récupérer le cuir et gomme petit à petit une certaine forme de nonchalance. Il a su gagner en efficacité sur le terrain et devient un leader naturel.
Avec la blessure au dos de Van Crombrugge, puis la fracture à la cheville de Verschaeren, Kompany lui a même confié le capitanat. «On ne donne pas le brassard par hasard, Sambi a pris ses responsabilités, comme il le fait à chaque fois» expliquait l'entraîneur qui s'y connaît plutôt bien en matière de leadership. La responsabilité est grande pour celui dont l'éclosion a été retardée par une rupture des ligaments croisés du genou en décembre 2018. Finalement installé dans l'équipe par Frank Vercauteren l'an passé, on lui a souvent reproché un manque de statistiques offensives. Il a même dû attendre son 45e match professionnel et sa 4e saison pour enfin marquer son premier but en équipe première.
Objectif Diable Rouge
C'est aussi l'un de ses axes de progression. Cantonné à un rôle devant sa défense, il est maintenant capable de porter le ballon vers l'avant, d'attaquer les lignes adverses, et parfois même de s'illustrer dans la surface. Cette saison, on peut aussi lui créditer un second but face à Zulte-Waregem et une passe décisive face au Royal Antwerp, preuve de son influence offensive grandissante. « Ces derniers temps, on a réalisé que j'étais plus fort en 6 qu'en 8. Et c'est vrai que ça me convient, analysait-il dans Sport Magazine en novembre. Parce que je peux avoir un plus gros impact. Il y a plus de ballons qui passent par moi. J'ai déjà joué en 10, mais là j'ai un adversaire qui me suit partout et c'est plus difficile d'avoir des ballons. (...) Maintenant, je ne pense pas qu'on doive trop se focaliser sur les chiffres. Je sais que c'est une tendance forte dans le foot moderne, mais moi j'ai toujours été un amoureux du beau jeu et je préfère jouer un match plein sans marquer que mettre un but et ne pas être bien dans mon match.»
À terme, Anderlecht va devenir trop petit pour celui qui est annoncé comme l'un des remplaçants possibles à Axel Witsel dans la liste de Roberto Martinez pour l'Euro. D'ailleurs, même s'il hésite encore avec le Congo, il vise la sélection et rapidement. «Les Diables, c'est le next step dans ma tête.» Sacré 4e meilleur espoir belge de l'année 2020, le placide Sambi Lokonga vise haut. Pour cela, il doit s'affirmer le temps d'une saison complète. C'est aussi ce qu'on pressent pour lui en Belgique. «Je m’attends à l’explosion et à la confirmation de Sambi Lokonga. S’il peut passer un cap, Anderlecht pourra vivre de belles choses» lançait le journaliste de la RTBF Pascal Scimè à la fin décembre durant un talk.
Sambi Lokonga a la cote sur le marché
Sa renommée a elle déjà dépassé les frontières du pays. D'après Estadio Deportivo, le Séville FC, Monaco et le RB Leipzig le surveillent attentivement. En Allemagne, on ajoute le Bayern à cette belle liste de prétendants. Ancien partenaire à Anderlecht dont il est encore très proche, Alexis Saelemaekers aujourd'hui à l'AC Milan, affirme avoir déjà alerté ses dirigeants à propos de Sambi Lokonga. «J'ai parlé de lui plusieurs fois avec Pioli, je pense qu'il est prêt à jouer pour un grand club.» Un conseil entendu par les Rossoneri d'après la DH. Si le milieu de terrain ne bénéficie pas de bon de sortie cet hiver, il est probable de le voir partir l'été prochain avec une cote sans doute plus importante encore.
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