Euro 2020 : ce qu’il faut savoir de la Russie

Surprise de la Coupe du monde 2018 avec un quart de finale, la Russie doit s'affirmer. Pas forcément en confiance, elle ne manque pas de talent pour autant et peut avoir de belles ambitions. Pour cela c'est simple, il faudra vite remettre de l'ordre dans un effectif en perte de repères sur les derniers mois.

Par Aurélien Macedo
5 min.
La sélection de la Russie @Maxppp

Le parcours de qualification et le groupe

Comme en 2004, en 2008, en 2012 et en 2016, la Russie est encore là. Quart de finaliste de la dernière Coupe du monde sur son territoire, la Sbornaya reste sur un tournoi abouti et a pour ambition de faire comme en 2008 (demi-finaliste) c'est-à-dire sortir de la phase de groupe et ensuite essayer d'aller le plus loin possible. Lors des qualifications, la Russie a logiquement tenu son rang en terminant 2e derrière la Belgique, mais en gagnant tous ses matches face à l'Écosse, Chypre, le Kazakhstan et Saint-Marin. Et malgré des résultats récents plutôt décevants, la Russie aura quand même des ambitions. Si la Belgique - déjà rencontrée lors des éliminatoires (défaites 3-1 et 4-1) - sera difficile à manœuvrer, les hommes de Stanislav Cherchesov auront un adversaire de leur stature, le Danemark, et la Finlande qui est le petit poucet de ce groupe.

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Le onze type :

Les qualités et faiblesses

Clairement l'heure est à l'inquiétude côté russe. Malgré des talents certains dans l'effectif, toutes les certitudes collectives se sont écroulées lors des derniers mois avec des performances catastrophiques (Moldavie 0-0, Turquie 2-3, Serbie 0-5 et Slovaquie 1-2). Pourtant sur une bonne dynamique après la Coupe du monde 2018, la Russie va devoir vite se remettre la tête à l'endroit. Petite raison d'espérer un changement rapide, Stanislav Cherchesov avait su rectifier le tir très vite en marge du mondial. Dans les buts, personne n'a encore remplacé Igor Akinfeev. Pendant deux ans, le gardien du Lokomotiv Guilherme a essayé avant de disparaitre et c'est Anton Shunin qui devrait tenir le poste. La défense est également un souci. Si Mario Fernandes le latéral droit et Georgiy Dzhikiya dans l'axe de la défense rassurent et font office de patron, ils seront épaulés par Andrey Semenov et Yuri Zhirkov (ou Fedor Kudryashov). Le premier n'est pas au niveau alors que les jeunes Igor Diveev et Roman Evgenjev semblent arriver un peu tard dans la sélection. Pour le poste de latéral gauche c'est un vrai souci et le latéral droit Vyacheslav Karavaev peut aussi dépanner.

Au milieu et en attaque, la Russie dispose d'un matériel intéressant, mais il faudra trouver la bonne alchimie. Le tandem Aleksandr Golovin - Artem Dzyuba est très efficace, mais le souci c'est qu'il est assez prévisible. Bonne nouvelle, Denis Cheryshev qui a connu des blessures depuis trois ans peut apporter un autre registre dans l'animation offensive. Autre question, quid d'Aleksey Miranchuk, talent certain, mais qui ne s'est toujours pas imposé en sélection et qui sort d'une saison compliquée à l'Atalanta. Il pourrait évoluer à droite pour apporter plus à la création, mais Stanislav Cherchesov très conservateur pourrait continuer à maintenir sa confiance envers Aleksey Ionov. Enfin, pour terminer sur une note d'optimisme, le futur de la Russie est quand même prometteur avec plusieurs jeunes qui émergent à l'image de Maksim Mukhin (Lokomotiv), Daniil Fomin (Dynamo), Denis Makarov (Rubin) ou encore Andrey Mostovoy (Zenit). Mais celui qui retient l'attention c'est Arsen Zakharyan. Âgé de 17 ans, le milieu de terrain du Dinamo Moscou est la sensation de cette fin de saison en Russie. Triplement surclassé à l'Euro Espoirs en mars, il devrait prendre part à celui des grands. S'il joue lors de la préparation ou du premier match de l'Euro contre la Belgique, il sera le plus jeune joueur à porter le maillot de la sélection dépassant la légende Igor Akinfeev. La Russie aura aussi l'avantage de jouer deux matches de la phase de poules à domicile à Saint-Pétersbourg.

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Le sélectionneur : Stanislav Cherchesov

L'homme à la moustache soignée ne manque pas d'expérience. À 57 ans, l'ancien coach du Spartak Moscou, du Terek Grozny, de l'Amkar Perm, du Dinamo Moscou et du Legia Varsovie a beaucoup voyagé. Sur le banc de la Russie depuis le 11 août 2016 et le fiasco de l'Euro, Stanislav Cherchesov a remis de l'ordre. Si son bilan de 23 victoires, 10 nuls et 19 défaites et loin d'être brillant, il aura néanmoins gagné du crédit en emmenant la Russie en quart de finale de la Coupe du monde 2018. Assez rigide sur ses choix, il a cependant du mal à laisser émerger les jeunes Russes qui tapent à la porte de la sélection et se distingue par un véritable conservatisme.

Le joueur à suivre : Aleksandr Golovin

Bien connu en France, Aleksandr Golovin est l'une des belles surprises de la Coupe du monde 2018. Suite à ses performances en sélection et avec le CSKA Moscou, il avait rejoint l'AS Monaco où il évolue toujours. Fêtant ses 25 ans le 30 mai, le natif de Kaltan doit prouver qu'il peut encore porter sa sélection comme il y a trois ans. Souvent blessé cette saison, il n'a disputé que 22 matches pour 4 buts et 8 passes décisives, mais revient doucement en forme en cette fin de saison. Ce qui est rassurant c'est qu'Aleksandr Golovin est souvent très bon en sélection comme en témoignent ses 5 buts et 11 passes décisives en 36 capes. La Sbornaya aura clairement besoin de son maître à jouer d'autant que l'autre grand talent russe Aleksey Miranchuk sort d'une saison compliquée à l'Atalanta et pourrait bien ne pas être titulaire.

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La liste des 29 :

Gardiens de but : Yuri Dupin (Rubin), Andrey Lunev (Zenit), Matvey Safonov (Krasnodar), Anton Shunin (Dynamo)

Défenseurs : Georgiy Dzhikiya (Spartak), Igor Diveev (CSKA), Mario Fernandes (CSKA), Roman Evgenjev (Dynamo), Yuri Zhirkov (Zenit), Vyacheslav Karavaev (Zenit), Fedor Kudryashov (Antalyaspor), Ilya Samoshnikov (Rubin), Andrey Semenov (Akhmat)

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Milieux de terrain : Dmitri Barinov (Lokomotiv), Rifat Zhemaletdinov (Lokomotiv), Maxim Mukhin (Lokomotiv), Alexander Golovin (Monaco), Arsen Zakharyan (Dynamo), Daniil Fomin (Dynamo), Roman Zobnin (Spartak), Aleksey Ionov (Krasnodar), Daler Kuzyaev (Zenit), Andrey Mostovoy (Zenit), Magomed Ozdoev (Zenit), Denis Makarov (Rubin), Aleksey Miranchuk (Atalanta), Denis Cheryshev (Valence)

Attaquants : Artem Dzyuba (Zenit), Anton Zabolotny (Sochi), Aleksandr Sobolev (Spartak)

Réservistes : Aleksandr Maksimenko (Spartak), Igor Smolnikov (Krasnodar), Dmitry Chistyakov (Zenit), Yuri Gazinsky (Krasnodar), Daniil Lesovoy (Dynamo), Resiuan Mirzov (FK Khimki), Fedor Smolov (Lokomotiv)

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