France - Pologne : les notes du match

La France n’a pas pu faire mieux qu’un match nul 1-1 face à la Pologne, avec un Lukasz Skorupski qui a été impérial face aux attaquants tricolores.

Par La Rédaction FM
13 min.
Ousmane Dembélé face à Lukasz Skorupski @Maxppp

Situation paradoxale pour l’équipe de France. Assurée d’être qualifiée pour les huitièmes de finale avant même d’affronter la Pologne, la formation tricolore devait quand même gérer un match à forte pression. La raison était simple. Deuxièmes du groupe D au coup d’envoi derrière les Payas-Bas (à la différence de buts générale), les Bleus étaient obligés de s’imposer largement face à la bande de Robert Lewandowski et d’espérer un couac des Bataves contre l’Autriche pour terminer premiers. Un enjeu de taille puisque cela permettait d’éviter la partie de tableau avec l’Allemagne, l’Espagne et le Portugal. Mais la mission ne s’annonçait pas simple pour une équipe n’ayant toujours pas marqué le moindre but par ses propres joueurs. Pour forcer le destin, Didier Deschamps décidait de modifier ses plans, à commencer par un retour au 4-3-3. Heureux de retrouver Kylian Mbappé dans son onze de départ, le Bayonnais a choisi de mettre Antoine Griezmann sur le banc et d’offrir à Bradley Barcola sa première titularisation en bleu.

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Dès l’entame du match, la France avait la mainmise sur le cuir, face à, une équipe adverse regroupée et n’opérant qu’en contre. Une tactique plutôt efficace puisque ce sont les Polonais qui ont tiré les premiers par Zielinski, mais Maignan veillait au grain (6e). Sans doute mis au courant par l’ouverture du score précoce des Autrichiens face aux Oranjes (csc de Malek, 6e), nos Bleus ont alors tenté d’enfoncer le clou face à cette opportunité de ravir la première place aux Bataves. Mais encore une fois, le manque d’efficacité tricolore a fait mal. La faute aussi à un grand Skorupski. Le portier polonais a été impérial face aux tentatives françaises en première période. Auteur de sauvetages décisifs face à Hernandez (11e) et Dembélé (19e), le gardien de Bologne a également mis en échec les deux seuls dangers offensifs français, Kylian Mbappé et Barcola (42e, 45e). De retour dans le onze de départ, Mbappé a d’ailleurs manqué de tranchant durant une bonne partie de la première période. Bien marqué, l’avant-centre devait se contenter des quelques accélérations de Barcola pour espérer se retrouver en position de tir.

Une inefficacité offensive embarrassante

En face, les partenaires de Robert Lewandowski auraient pu profiter des errements offensifs tricolores pour faire mal. Contrairement aux matches précédents, le bloc défensif français était en effet plus perméable. Résultat : Szymanski a forcé Hernandez à réaliser un retour défensif XXL alors qu’il se présentait sel face à Maignan (14e). Et sur corner qui suit, Urbanski a sollicité Maignan sur un ballon mal dégagé (15e). Toujours en alerte et décisif, l’ancien Lillois a quand même remercié Lewandowski de s’être montré imprécis de la tête alors que le crack du Barça était tout seul face à la cage française sur un centre de Zielinski (34e). À la pause, ce 0-0 conjugué au 1-0 de l’Autriche laissaient les hommes de Deschamps à la deuxième place derrière les compatriotes de David Alaba. Au retour des vestiaires, ça bougeait encore du côté de Berlin avec l’égalisation des Hollandais. Ce qui ne changeait rien à l’objectif français concernant la première place. Mais alors que l’on pensait revivre 45 minutes de classe de Skorupski après son nouveau sauvetage face à Mbappé (49e), le très décrié Dembélé obtenait enfin quelque chose de positif dans cet Euro : un penalty, après une faute grossière de Kiwior (55e). Une sanction transformée par Mbappé (1-0, 56e). Le premier but du numéro 10 tricolore dans un Euro. Un but qui est également venu mettre fin à une disette de 333 minutes en bleu.

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Pour les Polonais, le coup a été rude. Et après un nouvel arrêt de Skorupski face à Barcola (59e), les vagues bleues se sont succédé devant son but, mais toujours sans efficacité. Et les Bleus l’ont payé. Après un énorme raté de Mbappé seul face au portier adverse (75e), l’arbitre du match est revenu à l’action précédente pour siffler un penalty pour une faute d’Upamecano sur Swiderski. « Magic Mike » pensait toutefois avoir arrêté la tentative de Lewandowski (77e), mais l’arbitre donnait le penalty à retirer. Une deuxième chance que la star polonaise n’a pas manquée (1-1, 79e). Dans le même temps, le match entre Hollandais et Autrichiens s’emballait avec l’égalisation à 2-2 de Depay et le troisième but dans la foulée de Sabitzer. Encore une fois, cela ne changeait rien pour les Bleus toujours obligés de marquer. En vain. Incapable de battre la Pologne, la France termine cette phase de poules à la deuxième place de son groupe. Au tour suivant, elle affrontera le 2e du groupe E (Roumanie, Belgique, Slovaquie ou Ukraine) le lundi 1er juillet à Düsseldorf. Et pour le moment, ce sont les Belges qui sont deuxièmes avant leur match de demain. Si cette affiche se confirme, le tableau des Bleus pourrait alors devenir un chemin de croix avec un quart possible face au Portugal et une demi-finale contre l’Allemagne ou l’Espagne. Mais pour le moment, et surtout au vu des prestations des vice-champions du monde en titre, on en est encore loin.

L’homme du match : Skorupski (8) : le portier de Bologne a écoeuré les Bleus. Il a été intraitable sur sa ligne, réalisant quelques parades décisives, devant Théo Hernandez notamment (11e), Dembélé (19e), Mbappé (42e, 45e, 49e), ou encore Barcola (59e). Il est battu sur penalty par le capitaine français, mais dans l’ensemble, il a permis à la Pologne de rester en vie longtemps, notamment jusque l’égalisation de Lewandowski. Un très bon match, décisif, pour le numéro 2 de la Pologne.

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France

- Maignan (5,5) : rencontre difficile à juger pour lui. Quand il a été sollicité, ce qui s’est rarement produit au final, il a été décisif, comme sur cette frappe lointaine bien captée (6e), ou même une bonne sortie loin de ses cages (30e). Il sort le premier penalty sur Lewandowski (77e), mais était légèrement avancé, et s’incline sur la deuxième tentative, parfaitement tirée par le Polonais.

- Koundé (6) : le défenseur barcelonais a rendu une nouvelle copie très convaincante. Défensivement, il a été impeccable, n’étant jamais pris à défaut par ses vis à vis polonais. Il a aussi beaucoup participé au jeu, touchant par exemple plus de ballons (76 au total) que certains milieux. Un peu moins tranchant devant que Théo, il a tout de même été un point d’appui intéressant pour Dembélé et Kanté.

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- Upamecano (4,5) : le numéro 4 des Bleus a livré une prestation assez aboutie jusqu’au dernier quart d’heure. Il a gagné tous ses duels au sol (3 au total), et a réalisé de bonnes interventions dans le jeu aérien avec 5 duels aériens remportés sur 6. Sa faute sur Świderski qui offre le penalty de l’égalisation vient un peu gâcher tout ça. C’est un but qui a fait mal aux Bleus puisqu’il leur coûte la première place. Des erreurs qui ne pardonnent pas dans les grands rendez-vous.

- Saliba (6) : dans la charnière centrale, le joueur d’Arsenal a répondu présent. Il y a eu quelques situations où il n’a pas toujours été bien placé en première période, mais il s’est bien rattrapé par la suite. On l’a aussi souvent vu quitter sa surface pour intervenir, la plupart du temps avec brio. Avec le ballon, il a été très propre.

- Hernandez (7) : bonne prestation du Milanais, comme son pendant à droite. Il a multiplié les courses sur son côté gauche, se retrouvant très souvent dans la surface adverse. Inépuisable, il a mis le feu à plusieurs reprises dans la défense polonaise, terminant les actions ligne de fond. On peut peut-être lui reprocher un peu de déchet dans le dernier geste. Sur le plan défensif, il a été solide et n’a pas été inquiété.

- Tchouameni (5) : un peu critiqué depuis le début de l’Euro, le Merengue ne va pas forcément faire taire les détracteurs suite à ce match. Sans être mauvais pour autant, l’ancien des Girondins a été assez neutre avec le ballon. Il n’a brisé aucune ligne et a toujours joué assez simple, là où son équipe avait besoin d’un peu plus de folie. Correct, sans plus, en somme. Défensivement, il a parfois été pris dans son dos sur des transitions rapides polonaises. Fofana est entré à sa place à la 81e mais n’a pas pu apporter grand chose si ce n’est de l’impact au milieu.

- Kanté (6) : comme depuis le début de l’Euro, il a été l’un des meilleurs tricolores sur la pelouse. Et ce, alors que ce n’était pas forcément son meilleur match. Il a couvert beaucoup de terrain dans les tâches défensives, récupérant plusieurs ballons. S’il en a aussi perdu un peu plus que d’habitude (7), il a globalement bien fluidifié le jeu tricolore et fait les bons choix. Deschamps lui a donné du repos à l’heure de jeu pour faire entrer Griezmann, auteur d’une entrée assez discrète.

- Rabiot (4) : prestation assez moyenne du milieu de terrain turinois. Ses partenaires l’ont assez peu trouvé dans l’entrejeu, et il n’a eu aucune influence dans la construction des offensives tricolore. Quand il a eu le ballon, il a parfois fait le mauvais choix, et a perdu des ballons qu’il n’a pas forcément l’habitude de perdre. Camavinga a pris sa place à la 61e, et n’a pas vraiment réussi à se montrer.

- Dembélé (5) : le Parisien avait des choses à prouver ce soir. Et dès l’entame du match, on le sentait très volontaire, avec l’envie de faire des différences sur son couloir droit. Il y a un bon centre pour Théo (11e) par exemple. Mais comme souvent, sa maladresse dans le dernier geste a terni sa prestation. Il y a cette frappe sur le portier sur cette belle contre-attaque menée par Kanté par exemple. En deuxième période, du bon et du moins bon également. Il provoque ainsi le pénalty qui permet aux Bleus d’ouvrir le score, et offre un caviar dont Mbappé ne profite pas (74e), mais il a aussi raté bon nombre de centres et de transmissions. Remplacé par Kolo Muani (86e) qui n’a pas eu de situations intéressantes.

- Mbappé (5) : de retour, masque noir sur le visage, le Bondynois a eu un peu du mal à entrer dans la rencontre. Il a beaucoup décroché, et a passé la plupart de la première période assez bas dans l’axe ou sur le flanc gauche. Il a fallu attendre la 42e minute pour le voir créer du vrai danger, avec une frappe à angle fermé sortie par le portier polonais. Rebelotte quelques minutes plus tard face à un Skorupski décisif (45e). Au retour des vestiaires, il a encore insisté, et a encore été dégoûté pat le gardien rival (49e). C’est sur pénalty qu’il a marqué son premier but dans cet Euro (56e). Derrière, il gâche un joli service de Dembélé (74e). Pas du grand Mbappé, qui devra faire bien mieux à partir des huitièmes.

- Barcola (5) : la surprise de Deschamps, alors que beaucoup de supporters le réclamaient depuis le début de l’Euro. Comme ses compères de l’attaque, il a eu du mal à briller en première période, malgré quelques coups d’éclat sur les minutes finales du premier round. Il s’offre un joli rush conclu sur une frappe détournée par Skorupski à la 58e. Prestation honnête pour une première en match officiel avec les Bleus, même si on reste un peu sur notre faim. Giroud l’a remplacé à la 61e mais n’a eu aucun ballon intéressant à se mettre sous la dent si ce n’est ce bon ballon de Koundé (85e).

Pologne

- Skorupski (8) : le portier de Bologne a écoeuré les Bleus. Il a été intraitable sur sa ligne, réalisant quelques parades décisives, devant Théo Hernandez notamment (11e), Dembélé (19e), Mbappé (42e, 45e, 49e), ou encore Barcola (59e). Il est battu sur penalty par le capitaine français, mais dans l’ensemble, il a permis à la Pologne de rester en vie longtemps, notamment jusque l’égalisation de Lewandowski. Un très bon match, décisif, pour le numéro 2 de la Pologne.

- Bednarek (5) : le rugueux défenseur de Southampton a répondu présent dans les duels, à l’image de son intervention décisive devant Giroud (86e), mais il a eu plus de mal lorsqu’il devait couvrir les accélérations de Barcola ou de Théo Hernandez.

- Dawidowicz (5,5) : il a serré de près Kylian Mbappé, ne lui laissant que peu d’espaces, l’obligeant par la suite à dezonner. Il a bien géré l’axe de la défense polonaise, bien aidé par le manque d’adversité physique jusqu’à l’entrée de Giroud à l’heure de jeu. Il est sorti sur plusieurs ballons pour couper les offensives françaises.

- Kiwior (4) : à l’instar de son coéquipier, il a été pris de vitesse par Dembélé à plusieurs reprises, dont une faute qui a amené le penalty transformé par Mbappé (56e). Une action qui a changé à coup sûr le sort de la rencontre.

- Frankowski (5) : le latéral du RC Lens a passé la majeure partie de la rencontre à défendre. C’est-à-dire qu’il avait le tandem Hernandez-Barcola à gérer, avec plus ou moins de réussite. Il oublie le joueur de l’AC Milan sur un centre de Dembélé (11e), dépassé par la vitesse de Barcola à plusieurs reprises, mais il a fait plusieurs retours défensifs importants pour son équipe.

- Zielinski (5) : le maître à jouer est le premier à s’illustrer offensivement, avec une reprise de volée, sans soucis pour Maignan. Mais cette action illustre la qualité technique du joueur, comme sur ce centre millimétré pour Lewandowski (33e). En dehors de ces actions, il n’a pas réussi à prendre le dessus sur l’entrejeu tricolore.

- Moder (4,5) : la sentinelle polonaise a montré quelques limites techniques, et a eu du mal à contrer les offensives françaises. Physiquement affuté, il a pu faire l’essuie-glace sur deux ou trois actions.

- Szymanski (4) : la patte gauche du milieu de terrain a permis à son équipe de créer quelques occasions, notamment sur corner, ou en lançant des ballons en profondeur. En revanche, il a eu du mal à prendre le jeu à son compte, gêné par le milieu français. Remplacé par Swiderski (68e).

- Zalewski (4,5) : le piston gauche a été plutôt irrégulier. Il a fait parler sa qualité de centreur à plusieurs reprises, mais n’a pas oublié son objectif défensif. Il a repoussé un centre dangereux de Théo Hernandez (44e). Il est en retard sur l’action qui a amené le penalty des Bleus, laissant Kiwior en un contre un face à Dembélé. Remplacé par Skoras (68e).

- Urbanski (5,5) : l’attaquant polonais a beaucoup décroché, fait d’efforts défensifs. Il a eu une grosse débauche d’énergie sur le front de l’attaque. Il a eu une belle occasion sur corner (14e). En revanche, il a passé la majeure partie de son temps à défendre, et n’a pas beaucoup eu l’opportunité de se montrer dangereux.

- Lewandowski (6,5) : l’arme fatale de la Pologne a été précieux dans son jeu dos au but, en obtenant quelques fautes permettant à son équipe de monter, mais aussi sur les incursions latérales de ses compères. Il est à la retombée d’un centre de Zielinski, mais sa tête a été déviée par Saliba (33e). Il est obligé de prendre sa chance de plus loin (72e). Il a battu Maignan (en deux tirs) sur penalty avec sa course si spéciale, permettant à la Pologne de revenir à égalité (79e).

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