Ligue des Champions

Comment le PSG a frôlé la catastrophe industrielle à Villa Park

Bousculé tout au long de la rencontre et défait (2-3) par Aston Villa, le Paris Saint-Germain a évité le pire, mardi soir, du côté de Villa Park. Sauvés par un grand Gianluigi Donnarumma et une victoire probante lors du match aller, les Parisiens ont malgré tout affiché une fragilité inquiétante à l’aube du dernier carré de la Ligue des Champions.

Par Josué Cassé
5 min.

Le Paris Saint-Germain a tremblé, le Paris Saint-Germain a vacillé mais le Paris Saint-Germain s’est qualifié. Une semaine après leur probant succès au Parc des Princes (3-1), les hommes de Luis Enrique ont, en effet, assuré l’essentiel outre-Manche. Défaits (2-3) par Aston Villa, les Rouge et Bleu ont ainsi définitivement sécurisé une place dans le dernier carré de la Ligue des Champions, où ils retrouveront le vainqueur du choc Arsenal-Real Madrid. Mais que ce fut laborieux… Bousculés tout au long de la rencontre par des Villans remontés et un Villa Park survolté, les Parisiens ont frôlé de peu la correctionnelle.

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Alignés en 4-3-3 avec le retour de Marquinhos, suspendu au match aller, au coeur de la défense et la présence de Bradley Barcola, préféré à Désiré Doué pour accompagner Ousmane Dembélé et Khvicha Kvaratskhelia, les champions de France avaient pourtant rapidement fait preuve d’un réalisme glaçant. D’abord sur un contre éclair où Achraf Hakimi profitait d’un centre de Barcola, repoussé par Dibu Martinez, pour conclure d’une frappe puissante du droit (11e) avant que Nuno Mendes, décalé par Ousmane Dembélé, ne fasse le break sur une nouvelle attaque rapide (27e).

Un relâchement coupable, une suffisance pointée du doigt

Efficace plus que brillant, le club de la capitale a pourtant fini par dilapider sa confortable avance en l’espace de quelques minutes. Surpris par Youri Tielemans juste avant la pause - qui combinait avec McGinn et Rashford avant de voir son enroulé du droit dévié par la tête de Pacho dans les cages parisiennes (34e) - le navire parisien tanguait définitivement au retour des vestiaires sur deux nouvelles réalisations signées John McGinn et Ezri Konsa. De quoi revigorer les hommes d’Unai Emery et plonger les Rouge et Bleu dans une dernière demi-heure irrespirable.

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En plein doute, le PSG s’est alors retrouvé au bord d’un scénario catastrophe rappelant cette soirée du 8 mars 2017 où le FC Barcelone, porté par un grand Neymar, avait écrit l’une des plus belles pages de l’histoire de la Ligue des Champions en terrassant le club de la capitale (6-1) malgré une lourde défaite à l’aller (0-4). «Le match renforce l’idée qu’il ne faut jamais calculer. Quand il y avait 0-2, les Villans ont été K.O. mais il y a eu une phase de perte de ballons, un excès de confiance interdit à ce niveau-là, ça redonne de l’oxygène à l’adversaire», regrettait, à juste titre, Luis Enrique au coup de sifflet final.

Une fragilité symbolisée par les défaillances individuelles de plusieurs cadres parisiens. D’ordinaire étincelant dans l’entrejeu, Vitinha - crédité d’un 3,5 par la rédaction FM - s’est cette fois-ci rendu coupable d’une fébrilité étonnante. Auteur de nombreuses pertes de balle, trop peu impactant et régulièrement dépassé dans l’intensité, le milieu de terrain portugais est globalement passé à côté de ce quart de finale retour. Et que dire de Willian Pacho… Loué pour son rendement dans la capitale française depuis son arrivée, l’Equatorien de 23 ans a failli. Impliqué sur les deux premiers buts des Villans et trop laxiste sur le troisième, l’ancien joueur de Francfort aura malgré tout eu le mérite de sauver sa piètre performance dans les ultimes instants de ce choc.

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Vitinha hors-sujet, Pacho dans le dur, Kvara invisible

Héroïque jusqu’alors, Gianluigi Donnarumma remerciait en effet son coéquipier, auteur d’un sauvetage miraculeux sur sa ligne sur une dernière frappe de Ian Maatsen au bout du temps additionnel. Pour autant et à l’image d’une défense bien trop friable (Marquinhos en seconde période, Nuno Mendes buteur mais très décevant dans l’ensemble), Pacho a lui aussi illustré le manque de sérénité des champions de France. De quoi exaspérer Luis Enrique. «La fin de la première période ne m’a pas plu, on n’était pas au niveau des exigences de Ligue des champions, on a concédé des buts bêtes, Aston Villa est revenu, en deux minutes et alors ont commencé les difficultés, les moments de souffrance, Aston Villa a presque réussi à revenir», pestait l’ancien sélectionneur de la Roja.

Alors ce PSG était-il trop confiant ? Pris par l’enjeu ? «C’est difficile à expliquer maintenant il faut qu’on revoit le match et qu’on analyse», préférait temporiser Kvaratskhelia, lui aussi très décevant sur le front de l’attaque. Agacé au coup de sifflet final, Ousmane Dembélé semblait de son côté bien plus avancé dans l’analyse de cette déconvenue sans conséquence : «il faut être exigeant dans ces matches, on s’est rendu la tâche très difficile en 2e période où on s’est relâché. On s’est cru qualifié, on s’est cru trop beau. À 2-1, on a cru que c’était fini, mais la Ligue des Champions c’est comme ça. Il faut être plus vigilant», s’emportait le numéro 10 parisien.

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Des mots forts validés par Achraf Hakimi, de passage en zone mixte et frustré par le manque de maîtrise de son équipe. «Je suis d’accord avec Ousmane. Ce n’est pas possible de commencer la 2e mi-temps avec deux buts comme ça, une équipe qui veut gagner la Ligue des champions ne peut pas faire ça. Il faut prendre nos responsabilités. Il faut améliorer ça, on va en parler après. On est venu avec l’intention de se qualifier et on l’a fait mais on doit améliorer certaines choses et donner de la continuité à ce qu’on fait de bien», alertait le Marocain de 26 ans. Après cette grosse frayeur, le PSG va désormais pouvoir souffler et attendre son futur adversaire : Arsenal ou le Real Madrid. Deux cadors où le moindre relâchement pourrait cette fois-ci mettre fin au rêve européen des Parisiens…

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