France - Uruguay : les notes du match
Pour sa première à la tête des Bleus, l’Equipe de France de Didier Deschamps n’a pu faire mieux que 0-0 face à une solide équipe d’Uruguay. Malgré tout, les deux poteaux côté tricolore et la solidité de la défense française sont les principaux enseignements à retenir de ce match qui ne restera pas dans les annales.
Deux mois après un cuisant échec face à l’Espagne à l’Euro 2012, le retour de l’équipe de France était très attendu, d’autant que Didier Deschamps a pris la place de Laurent Blanc. C’est dans la toute nouvelle enceinte du Havre que les Bleus version Deschamps faisaient leurs premiers pas avec de nombreux changements. Après un début de match très équilibré, c’est le Montpelliérain Mapou Yanga M’Biwa qui va donner un premier frisson aux spectateurs du stade Océane. Suite à un corner de Valbuena, Giroud dévie la balle et M’Biwa reprend de la tête, mais échoue sur le poteau suite à un bel arrêt du gardien. Malheureusement, malgré un début de match engagé, le rythme va sérieusement baisser. Hormis la blessure de Mathieu Debuchy, rien de bien transcendant à se mettre sous la dent. A la mi-temps, les deux équipes rejoignent les vestiaires sur un timide 0-0.
L’entrée d’Étienne Capoue va dérider un peu la rencontre. D’ailleurs, sur une belle ouverture de ce dernier, Mathieu Valbuena s’est retrouvé en position idéale, mais sa reprise de volée trop écrasée a bien été repoussée par Muslera (51e). L’Uruguay peine physiquement, mais va se créer une superbe occasion par l’intermédiaire de Abreu. Mais sa reprise à bout portant est bien repoussée par un Hugo Lloris impérial. Bafé Gomis, entré en jeu à la 73e minute en compagnie de Jimmy Briand, va rapidement se mettre en valeur par l’intermédiaire d’une belle frappe encore repoussée par un gardien uruguayen impeccable lui aussi. Malgré quelques timides offensives en toute fin de match, les deux formations se séparent sur un très terne 0-0. Les bons débuts d’Etienne Capoue et la solidité de la charnière centrale seront les principaux enseignements à retenir de ce match amical qui ne restera pas dans l’histoire.
L’homme du match Yanga M’Biwa (7) : percutant et bien placé, le protégé de Loulou Nicollin a réalisé une prestation impeccable, rassurant sa défense grâce à quelques interventions précises comme ce joli tacle sur Perez dans la surface (11e). Il s’est montré plutôt complémentaire avec Sakho. La vraie bonne surprise de ce premier match de l’ère Didier Deschamps. Adil Rami et Philippe Mexes ont de quoi s’inquiéter si Mapou renouvelle ce genre de prestation. Prometteur.
France :
Lloris (6) : une soirée relativement tranquille pour le capitaine des Bleus mais un arrêt décisif devant Abreu (70e).
Evra (6) : en difficulté lors de l’Euro 2012, Patrice Evra a prouvé ce soir qu’il avait un avenir en Bleu. Incisif sur son côté gauche, et auteur de quelques passes subtiles comme sur cette ouverture magnifique pour Karim Benzema, le Red Devil n’a rien lâché et a récupéré de nombreux ballons. A croire que Didier Deschamps, qui a bien connu Evra à Monaco, a su trouver les mots justes pour le remettre en selle.
Yanga M’Biwa (7) : voir ci-dessus
Sakho (6,5) : des interventions précieuses et un match très prometteur pour le défenseur parisien. Malgré un gros oubli sur Abreu lors de la meilleure occasion uruguayenne du match, Sakho a délivré une prestation très propre, a gagné de nombreux duels et a sans doute marqué des points auprès de Didier Deschamps.
Debuchy (non noté) : un début de match quelconque et un remplacement à la 27e minute suite à une blessure contractée à la cheville gauche. Remplacé par Christophe Jallet (5), plutôt discret pour ses débuts en bleu, mais rarement pris en défaut sur son côté droit.
Mavuba (4) : pour son grand retour en équipe de France après plus de cinq ans d’absence, le milieu lillois n’a pas vraiment saisi sa chance et a livré une première mi-temps assez terne. Remplacé par Étienne Capoue (6,5) à la mi-temps. Pour sa première cape, le Toulousain ne va pas mettre longtemps à se mettre en valeur en délivrant un amour de passe pour Valbuena. Dans tous les bons coups, Capoue va impressionner par ses qualités techniques et sa capacité à transmettre proprement les ballons. Sur un centre parfait de Patrice Evra, Karim Benzema reprend magnifiquement du plat du pied, mais sa frappe heurta le poteau (59e). Généreux dans l’effort, Capoue ne va pas ménager ses efforts et va logiquement se faire avertir après un tacle très appuyé.
Gonalons (5) : le milieu lyonnais a effectué un retour mitigé en bleu. Avec une opposition relativement faible au milieu de terrain, Gonalons a livré un match sérieux, mais sans grand génie. À confirmer face à un adversaire d’un autre calibre.
Valbuena (5,5) : le plus tranchant des éléments offensifs. Comme à son habitude, le milieu offensif marseillais n’a jamais ménagé ses efforts et a multiplié les courses sur son côté droit. Malheureux sur sa reprise de volée dès le retour des vestiaires, Valbuena a fait parler sa qualité de passe pour lancer quelques offensives. Remplacé par Jimmy Briand (74e).
Ribery (5) : très actif sur son côté gauche, il a créé le danger et a fait la différence grâce à une bonne qualité de dribble. Mais quelques choix douteux et une incapacité à faire la différence dans le dernier geste ont rendu la prestation globale de Ribery assez décevante.
Giroud (4,5) : positionné très haut, il a beaucoup pressé, n’hésitant pas à aller au duel, non sans faire quelques fautes maladroites. Sans doute émoussé par sa préparation avec Arsenal, l’ancien Montpelliérain ne s’est guère procuré d’occasions franches. Son association avec Karim Benzema est encore loin d’être au point. Remplacé par Bafé Gomis (73e), auteur d’une belle frappe repoussée par Muslera peu après son entrée en jeu.
Benzema (5) : positionné derrière Olivier Giroud en électron libre, l’attaquant madrilène ne va pas toujours se montrer très pertinent dans ses choix en première mi-temps. Du mieux en seconde période avec notamment une superbe reprise de volée repoussée par le poteau de Muslera. Remplacé par Marvin Martin (62e).
Uruguay :
Muslera (6,5) : propre dans la plupart de ses interventions ( 22ème, 51ème et 76ème) et décisif à l’image de sa claquette sur le poteau sur la tête de Yanga-Mbiwa (14ème), le gardien de Galatasaray a fourni une copie de très bonne facture.
Lugano (5,5) : il est décidément bien plus à son avantage avec la Céleste qu’avec le club de la capitale. Le capitaine uruguayen s’est montré solide à l’instar du joueur qu’il était à Fenerbahçe. Bien aidé, il faut le dire par la stérilité offensive du duo Benzema-Giroud.
Maxi Pereira (4): il lui est arrivé d’être mis en difficulté par l’axe Evra-Ribéry. Ses débordements côté droit peuvent s’avérer utiles, mais ils ont aussi provoqué beaucoup d’errements défensifs.
Godin (6,5) : le Madrilène est devenu le leader incourtounable de la défense uruguayenne. Il a parfaitement su museler la paire Benzema-Giroud et s’est montré rigoureux dans la plupart de ses interventions aériennes notamment.
Victorino (5) : il s’est confiné à un rôle bien plus défensif que son homologue Maxi Pereira sur le côté droit. Face à Valbuena, il a été à son avantage, bien que débordé par moments par les rares fulgurances du Marseillais.
Perez (5,5) : toujours aussi dur sur l’homme, m’ancien Monégasque n’a vraiment pas changé ! Son pressing constant sur le porteur du ballon a amoindri considérablement l’animation offensive française. Trop agressif par moment. Remplacé par Eguren (85ème).
Alvaro Pereira (6,5): c’est véritablement le leader de technique de la Céleste. Par son activité et son aisance, il a été un des rares à pouvoir amener du danger dans la défense des Bleus. Le joueur de Porto possède aussi un moteur impressionnant qui lui permet d’être régulier tout au long du match.
Gargano (5) : confiné à un rôle de sentinelle par rapport à son coéquipier Pereira au milieu de terrain. Un peu trop discret dans son apport défensif, mais efficace dans ses interventions. Remplacé par Gonzalez (64ème).
Rodriguez (5,5) : transparent durant la majeure partie de la première mi-temps, l’ancien Parisien est monté en puissance dans le match. Son duel avec Jallet a été intéressant et on peut noter qu’il n’a rien perdu de sa technique.
Abreu (4) : le fantasque attaquant de la Céleste a été beaucoup trop esseulé dans ce match. Bien pris par la charnière Yanga-Mbiwa-Sakho, le joueur de 35 ans n’a pas été à la hauteur ce soir à l’exception d’une belle occasion en fin de match bien repoussé par Lloris (72ème)
Forlan (3) : mais où est passé le meilleur joueur de la Coupe du Monde 2010 ? Le nouvel attaquant de Porto-Alegre a fourni une prestation catastrophique ce soir. Dans ses déplacements, dans sa conduite de balle et dans son impact sur le terrain, l’ancien Madrilène a été à l’envers. En témoigne son nombre de ballons perdus. Remplacé par Fernandez (89ème).
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