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Croatie-Brésil : les notes du match

Dans le premier quart de finale de cette Coupe du monde 2022, le Brésil a été éliminé aux tirs au but par la Croatie. Les coéquipiers de Neymar peuvent avoir des regrets mais ils ont buté sur des joueurs croates sublimés.

Par La Rédaction FM
14 min.
Neymar face à Modric @Maxppp

Le vice-champion du monde en titre aura tenu son rang très longtemps, avant d'éliminer l'un des grands favoris "à la croate". Après deux jours sans match au Qatar, il était grand temps de laisser place au premier quart de finale de cette Coupe du Monde 2022. Après avoir réduit le Brésil au silence pendant 90 minutes et fait preuve d'un mental d'acier pour emmener la Seleção aux tirs au but, la Croatie d'un excellent Livaković a crée la sensation en validant son billet pour le dernier carré de la compétition (1-1, 4-2 aux TAB). Dès le début de la partie, les Vatreni ont affiché leur volonté d'entrer dans l'histoire au cœur de l'Education City Stadium, eux qui ne se sont jamais imposés face aux Auriverdes en 6 confrontations maintenant.

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Les hommes de Zlatko Dalić ont posé de gros problèmes à la Canarinha tout au long de la rencontre. En première période, le Brésil du mal à se montrer dangereux, à l'instar de ces tentatives timides de Vinicius Jr (5e) et de Neymar Jr (21e, 42e). Malgré la solidité croate, notamment avec un milieu de terrain Modrić-Kovačić-Brozović très dominateur face aux hommes de Tite, et 45 premières minutes équilibrées, les Blanc et Rouge ne parvenaient pas non plus à inquiéter Alisson, hormis une petite frayeur dans la surface du portier de Liverpool (13e).

Le génie de Neymar n'a pas suffi

Au retour des vestiaires, le Brésil est passé tout proche d'ouvrir le score, quand, sur un centre de Raphinha, Livaković réalisait un arrêt réflexe après une déviation de Gvardiol à bout portant (47e). Le héros de la séance de tirs au but contre le Japon, en 8e de finale, a ensuite continué à écœurer les Brésiliens en remportant ses duels face à Neymar (54e, 76e) et Paquetá (66e, 80e). Au fil du match, le Brésil a repris le contrôle en imposant une grosse pression aux Croates, qui ont tenu bon jusqu'à la fin du temps réglementaire.

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En prolongation, la fatigue des organismes s'est fait ressentir au Qatar, en témoignent ces frappes de Brozović (103e) puis de Danilo (105e) s'envolant dans les tribunes. La Croatie s'accrochait à ce score nul et vierge juste avant le changement de côté. C'était sans compter sur le génie de Neymar, qui, après un double relais avec Rodrygo puis Paquetá dans la surface, a résisté au retour de Modrić avant d'effacer Livaković dans un petit périmètre et de conclure dans le but vide (105e+1). Un 77e but en sélection lui permettant de rejoindre un certain Pelé avec le Brésil... mais insuffisant pour hisser son pays en demi-finale, car Petković, avec de la réussite sur un ballon d'Oršić, a remis les deux sélections à égalité (1-1, 116e).

Grâce à son 10e arrêt du match, Livaković a empêché Casemiro de délivrer la Seleção pour s'offrir une nouvelle séance de tirs au but. Une aubaine pour le gardien du Dinamo Zagreb, qui a encore une fois joué les héros pour la Croatie en stoppant la tentative de Rodrygo et en voyant celle de Marquinhos s'écraser sur son poteau. La Croatie, qui sort vainqueur d'une séance de tirs au but pour la 4e fois de suite en Coupe du Monde, retrouvera donc les Pays-Bas ou l'Argentine pour tenter de s'offrir une nouvelle finale mondiale et défendre encore un peu plus son statut.

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  • l'homme du match : Livakovic (9,5) : héros du huitième de finale face au Japon, le dernier rempart du Dinamo Zagreb a vécu un premier acte très tranquille au Stade de la Cité de l'éducation. Précis dans son jeu au pied, il s'est montré très calme pour capter les timides tentatives brésiliennes et le coup franc dévié de Neymar (42e). Décisif pour repousser le ballon taclé par Gvardiol (47e), il se montrait encore impressionnant face à Neymar (48e). Une nouvelle fois impérial face à Neymar (54e), il écœurait Paqueta quelques instants plus tard (66e) avant de s'interposer face à Neymar (76e). Infranchissable, il s'imposait encore face à Paqueta (80e). Fort de 9 arrêts dans le temps réglementaire (11 au total), il ne pouvait cependant rien face au génie de Neymar en prolongation (115+1e) mais maintenait (encore) les siens juste avant la séance de tirs au but. Une séance où il s'offrait le costume de héros. Une masterclass. Une de plus pour le dernier rempart des Vatreni. La Croatie lui dit merci.

Croatie

- Livakovic (9,5) : voir ci-dessous

- Juranovic (8) : titularisé au poste de latéral droit, le défenseur du Celtic, qui fêtait sa 26ème sélection, avait fort à faire face à Vinicius Jr. Vigilant sur les quelques démarrages de l'ailier madrilène, il n'a jamais semblé perturbé par la vitesse du Brésilien (5 ballons récupérés). Bien aidé par l'implication défensive de Pasalic, il s'est également montré tranchant et inspiré sur le plan offensif. Rapide, il a parfois mis en difficulté Danilo, averti, tout en trouvant ses partenaires avec précision. Inspiré dans ses choix et dans l'orientation du jeu, son activité incessante s'est avérée très précieuse. Plus discret offensivement au fil des minutes mais toujours aussi solide face aux provocations du nouvel entrant Rodrygo, sa prestation est XXL.

- Lovren (7,5) : une nouvelle fois présent dans l'axe de la défense centrale croate, le joueur du Zenit St. Pétersbourg, pas toujours rassurant dans ses interventions en début de rencontre (23e), a globalement bien cerné les attaquants de la Seleção. Complice avec Gvardiol, il a parfaitement tenu son rang au cours du premier acte. Montant en puissance au fil des minutes, il a montré son plein potentiel au retour des vestiaires. Vigilant dans la couverture, appliqué et rigoureux, il a souvent pris le meilleur face à Richarlison.

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- Gvardiol (8) : impressionnant depuis le début de la compétition, le défenseur du RB Leipzig a livré une nouvelle prestation de haute volée. Solide dans les airs (18e), présent sur la trajectoire du ballon pour repousser la frappe de Vinicius (20e), il n'a jamais été inquiété par la vivacité brésilienne. Concentré et toujours bien placé pour couper les passes brésiliennes ou compenser, il a une nouvelle fois imposé son physique. Richarlison peut en témoigner. Précieux, avec l'aide de son gardien, pour repousser le centre dangereux de Raphinha (47e), il se montrait encore intraitable sur la frappe de Neymar (48e). Grandiose pour repousser les ultimes attaques brésiliennes, il est l'un des grands artisans de la qualification croate.

- Sosa (6) : malade et absent face au Japon, la latéral gauche du VfB Stuttgart faisait son grand retour dans le onze croate. Très sérieux face à Raphinha, il n'a jamais failli sur le plan défensif au cours du premier acte. Disponible pour ses partenaires, il a également profité de l'emprise collective croate pour proposer des solutions dans son couloir. Laissant parfois quelques espaces dans son dos, il se montrait cependant tout autant solide face au nouvel entrant, Antony. Sérieux et appliqué, il craquait cependant face à la vivacité de Neymar, héros du soir. Remplacé par Budimir (110e).

- Modric (9) : capitaine des Vatreni, l'homme fort de cette sélection croate a réalisé un match de très haut niveau. Malgré quelques maladresses inhabituelles dans la transmission en début de rencontre, il s'est vite montré indispensable. Un volume de jeu impressionnant et une activité plus que jamais précieuse dans l'entrejeu. Toujours présent pour proposer une solution à ses coéquipiers, omniprésent dans le duel, intraitable techniquement, son positionnement a également permis de réduire les espaces entre les lignes. Essentiel pour ressortir le ballon et permettre aux siens de se libérer de la pression brésilienne, il ne pouvait cependant qu'observer la classe de Neymar sur le but décisif. Métronome du milieu croate, le numéro 10 s'est encore montré à la hauteur du rendez-vous. Symbole d'une soirée parfaite ? Ce penalty décisif transformé avec plein de sang-froid.

- Brozovoic (9) : aligné dans un rôle de sentinelle, le milieu défensif de l'Inter Milan a impressionné tout au long de la rencontre. Symbole d'un milieu croate époustouflant, le joueur de 30 ans s'est distingué par une activité déroutante (10 ballons récupérés). Juste techniquement pour se sortir du pressing brésilien, intelligent dans l'orientation du jeu, fort dans le duel, il a également multiplié les courses de replacement pour empêcher les Brésiliens de se déployer. Pris par la qualité technique de Neymar et averti d'un carton jaune pour une intervention illicite (31e) il s'est parfois montré trop rugueux (40e) mais a surtout donné le rythme aux siens. Impuissant sur l'éclair de génie signé Neymar, son abattage défensif reste remarquable. Remplacé par Orsic (114e), passeur décisif sur l'un de ses premiers ballons et buteur sur son tir au but. Clinique.

- Kovacic (8,5) : logiquement présent dans l'entrejeu croate aux côtés du milieu madrilène, le joueur de Chelsea a offert aux amoureux du ballon rond un match de toute beauté. Auteur de plusieurs renversements délicieux, propre dans la première relance, tranchant dans le duel (6/8 à la pause), il a également parfaitement communiqué avec ses partenaires pour coulisser et fermer les espaces. Annihilant totalement les quelques ambitions brésiliennes dans l'entrejeu, le milieu de 28 ans a régné en maître devant sa défense. Imprenable, il s'est montré tout aussi juste, percutant et complet au retour des vestiaires. Son match est à montrer dans toutes les écoles de football. Remplacé par Majer (105e), auteur d'une belle frappe juste avant la séance de tirs au but et appliqué pour transformer son penalty.

- Pasalic (5,5) : préféré à Bruno Petkovic pour débuter ce quart de finale, le milieu offensif de l'Atalanta, titularisé sur l'aile droite croate, a rendu une très belle copie. Combattif, impliqué défensivement et déterminé, le numéro 15 de la Croatie ne s'est pas, non plus, privé pour prendre prendre la profondeur. Non avare d'efforts, il a multiplié les courses tout en se montrant très juste dans l'orientation du jeu. Remplacé par Vlasic (3,5), très discret lors de son entrée en jeu. Souvent pris dans le duel, il n'a jamais réellement pesé sur cette fin de quart de finale mais a malgré tout transformé son penalty.

- Kramaric (5) : aligné sur le front de l'attaque des Vatreni, l'international croate (78 sélections, 22 buts) a fait le sale boulot. Indispensable pour l'équilibre croate, son rôle de premier pressing et son jeu de remise se sont malgré tout avérés précieux tout au long de la rencontre. Un peu trop esseulé en pointe, il n'a, en revanche, jamais pu se signaler aux abords de la surface adverse. Remplacé par Petkovic à l'entrée du dernier quart d'heure (5,5), auteur d'un magnifique geste technique en prolongation, il ne pesait que très peu aux abords de la surface adverse avant de tromper Alisson et d'offrir une séance de tirs au but aux siens (117e).

- Perisic (5,5) : buteur en huitièmes de finale pour relancer les siens face aux coéquipiers de Kamada, l'ailier gauche de Tottenham (120 sélections, 33 buts) a tenté, à plusieurs reprises, de mettre à mal Eder Militão. Sans succès. Il s'est par ailleurs distingué par son implication défensive et sa rigueur tactique. Un rendement et un apport permettant aux Croates de conserver une supériorité dans le couloir. Match sérieux. Exploit retentissant.

Brésil

  • Alisson (5) : malgré la domination croate pendant plus de 45 minutes, le gardien de Liverpool n'a quasiment rien eu à faire. Un match plutôt tranquille de sa part. Le seul point noir de son match est sans doute sa relance raté après un bon pressing croate. Sinon rien à signaler pour lui jusqu'à cette égalisation croate où il semble un peu court malgré la frappe contrée (117e).

  • Militão (5,5) : avec les blessures en défense, le Brésilien du Real Madrid débutait dans un rôle de latéral droit. Il n'a pas souffert quand la Croatie dominait. Il a globalement fait un match honnête même s'il n'a pas apporté offensivement. Il s'est contenté de bien défendre et il l'a fait quand son équipe en avait besoin. Jusqu'au bout, il a multiplié les courses pour aider son équipe.

  • Silva (5,5) : comme depuis le début du Mondial quasiment, l'ancien défenseur du PSG a été rassurant. Il transpire la sérénité et dirige constamment ses partenaires grâce à son sens de l'anticipation, sa bonne lecture des trajectoires de passes, ses interventions précieuses ou encore sa solidité dans les duels. Il a bien contenu Kramaric l'empêchant souvent de se retourner malgré sa puissance physique. Même quand son équipe subissait, il n'a pas tremblé.

  • Marquinhos (5,5) : le capitaine du PSG a eu du mal à négocier ses duels par moment. Mais globalement, il a très bien fait le job, réalisant les interventions décisives quand il le fallait et faisant aussi parler sa qualité de relance pour parfois gagner du terrain ou casser les lignes adverses. Même quand la Croatie a dominé, il a bien géré les attaques. Malheureux au moment de contrer la frappe de Petkovic qui égalise en fin de match.

  • Danilo (4) : le latéral de la Juventus était aligné en tant que latéral gauche dans cette rencontre. Il a été trop exposé dans cette rencontre aussi bien avec que sans ballon et cela s'est ressenti. On l'a senti très peu à l'aise et souvent en difficulté face aux montées du latéral droit croate. Heureusement que la Croatie jouait sans vrai ailier droit, sinon sa soirée aurait pu être cauchemardesque. Remplacé par Alex Sandro à la 106e.

  • Casemiro (6,5) : le Brésil a la chance de pouvoir compter sur un joueur qui compte pour deux. Face à la supériorité numérique croate dans l'entrejeu, il a dû multiplier les interventions, surtout avec un Paqueta décevant. Son équipe en avait besoin. Certaines de ses interventions ont stoppé des actions très dangereuses. Un match très sérieux. Dont il a le secret.

  • Paqueta (4) : pour la première fois de ce Mondial, l'ancien de l'OL est tombé sur un morceau dans le milieu adverse. Plus offensif que défensif forcément, il a eu toutes les peines du monde à cadrer les mouvements de Kovacic, Brozovic ou Modric. On l'a senti moins pertinent dans cette rencontre puisque son équipe a été privée de ballon. Un match très décevant de sa part même s'il aurait pu trouver le chemin des filets (65e). Sa remise pour le but de Neymar sauve son match. Remplacé par Fred à la 106e.

  • Raphinha (4,5) : en première période, il a été le joueur offensif brésilien le plus pertinent avec le ballon. Il a essayé de provoquer et a réussi à créer des décalages par la passe. Sur son couloir droit, il s'est montré disponible et il est à l'origine de la première très grosse occasion brésilienne (46e). Mais il a plongé physiquement. Remplacé par Antony à la 55e. L'ailier de Manchester United a provoqué sans vraiment faire de différences.

  • Neymar (6) : la star parisienne avait été assez discrète dans cette rencontre. On l'a senti un peu en difficulté physiquement face à la grosse intensité mise par l'équipe croate. Quand son équipe manquait de mouvement ou d'idée, il a essayé de prendre le jeu à son compte, sans succès. Dans le un contre un, il n'a pas été aussi performant que d'habitude. En seconde période, il a eu plus de liberté et a buté sur Livakovic (55e, 76e) plusieurs fois. Mais on attendait plus de sa part. Et on avait raison. Car dans les prolongations, c’est son génie qui a permis de délivrer les siens (105e) et d’offrir la qualification à son équipe en plus d’égaler Pelé au classement des meilleurs buteurs brésiliens.

  • Vinicius (3,5) : très discret en première période, la faute à un Juranovic en grande forme, l'ailier du Real Madrid a été assez décevant dans cette rencontre. Il a un peu plus brillé dans les temps forts de son équipe mais, c'est trop peu pour un joueur de son niveau. Remplacé à l'heure de jeu par Rodrygo. L'autre attaquant du Real Madrid n'a presque rien fait du match. Il a essayé de provoquer mais n’a pas réussi à faire mieux que son coéquipier en club.

  • Richarlison (4) : plutôt très bon depuis le début de cette Coupe du monde, Richarlison a connu une soirée assez compliquée dans ce quart de finale. Il a été totalement cadenassé par la défense croate et n'a eu quasiment aucun ballon à se mettre sous la dent. Un match compliqué pour lui. Remplacé à la 81eme par Pedro. L’attaquant brésilien a joué son rôle de pivot et a tenté de peser sur la défense. Il a fait du bien.

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