Serie A

Torino : Nemanja Radonjic fait l'unanimité loin de Marseille

Arrivé à Turin durant le mercato estival, sous la forme d'un prêt avec option d'achat, l'ancien Marseillais est devenu, en l'espace de quelques mois, le chouchou de tous les tifosi du Torino. Entre belles prestations et déclarations remarquées, Nemanja Radonjic semble revivre loin de la Canebière. Focus sur la métamorphose de l'attaquant serbe à la veille du Derby della Mole contre la Juventus (samedi, 18h).

Par Valentin Feuillette
4 min.
Nemanja Radonjic buteur avec le Torino. @Maxppp

«J'ai vu jouer MaRadonjic», tels sont les mots écrits par les supporters du Torino sur une banderole déployée dans les travées du Stade Olimpico Grande Torino, faisant référence à un chant napolitain très connu en l'honneur de Diego Maradona. Un enthousiasme qui peut faire sourire en France, tant les critiques envers l'international serbe ont été vives du côté de Marseille durant ses années passées sous le maillot phocéen. Mais de l'autre côté du Mont Blanc, dans le Piémont, les tifosi des Granata ne plaisantent pas lorsqu'il s'agit de Nemanja Radonjic. Prêté par l'OM au Torino début juillet, assorti d'une option d'achat avoisinant les entre 2 et 3 M€, l'ailier de 26 ans semble avoir déjà convaincu la direction turinoise.

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Avec l'été mouvementé marqué par les départs d'Andrea Belotti, Gleison Bremer, Josip Brekalo, Marko Pjaca, Dennis Praet, Cristian Ansaldi, Tommaso Pobega ou encore Rolando Mandragora, les Granata s'attendaient à une entame de campagne bien plus compliquée. Après neuf journées, les Turinois pointent à la 10ème place et produisent un jeu plutôt brillant, dans lequel Nemanja Radonjic n'est pas innocent.

Un statut déjà indispensable

Auteur d'une préparation impressionnante en Autriche durant le mois de juillet, ponctuée par un but inscrit et une passe décisive délivrée face à Palerme en Coupe d'Italie (3-0), Nemanja Radonjic s'offre une seconde vie au Torino grâce à un système qui permet de s'appuyer sur ses principales qualités. Si son compteur n'est pas bien fourni avec un but en 9 journées de Serie A, son impact dans le collectif des Granata reste omniprésent. Le 3-4-2-1 d'Ivan Juric libère la panoplie du Serbe qui utilise au mieux sa vitesse, ses dribbles et sa vision de jeu, en endossant le rôle de Trequartista derrière l'attaquant de pointe (souvent Antonio Sanabria). Il apporte du rythme et de la justesse dans le jeu de contre des Piémontais, tout en restant au cœur de la création et de la construction en décrochant de son aile gauche. Ce sera désormais à Juric de lui apporter de la régularité, l'ingrédient qui lui manque cruellement depuis le début de sa carrière.

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Ses bonnes performances ont déjà convaincu la direction de le conserver l'année prochaine : «Il est pratiquement déjà à nous, il y a une obligation d'achat», avait alors affirmé le directeur sportif Davide Vagnati en conférence de presse, au début du mois de septembre. L'OM peut donc souffler, Pablo Longoria devrait bien récupérer une petite enveloppe de pécules - avoisinante les 2 millions d'euros - en vendant un élément considéré comme indésirable lors du dernier mercato estival. Seul petit regret pour la direction phocéenne : la valeur de Radonjic a désormais doublé, pointant à 10 millions d'euros selon la Gazzetta dello Sport, bien supérieure à l'option d'achat fixée par l'OM.

Un environnement positif

En conférence de presse, lors de sa présentation officielle, Radonjic avait affirmé que la présence de plusieurs visages connus avait bien facilité son choix de signer au Torino à commencer par le gardien Vanja Milinković-Savić mais surtout Sasa Lukic, tous deux coéquipiers de l'attaquant en sélection nationale serbe : «Il m'a parlé du club, des salariés, des tifosi», avait expliqué Radonjic à sa signature en juillet, alors qu'il a aussi noué une très bonne relation avec l'international croate Nikola Vlasic. Une véritable connexion "yougoslave" s'est créée à Filadelfia - nom de la rue turinoise où se trouvent le stade, le centre d'entraînement et les bureaux du club - pour le plus grand plaisir de tous les protagonistes des Granata.

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Mais l'homme à l'origine de cette renaissance n'est autre qu'Ivan Juric, l'entraîneur du Torino, qui a milité pour sa venue dans le Piémont. Le tacticien croate fait tout pour avoir le contrôle sur son joueur afin de maximiser son potentiel et éviter qu'il ne se gâche, comme ce fut le cas à plusieurs reprises, plus tôt dans sa carrière. Une méthode qui peut paraître drastique, voire excessive, mais efficace avec une forte tête comme Nemanja Radonjic. La presse locale du Torino écrivait d'ailleurs en début de saison : «Juric le suit partout comme une obsession, lui expliquant ce qu'il doit faire, la position à adopter, le rythme à adopter». Joueur, direction, staff, tifosi... Tout le monde à Turin est tombé amoureux de l'ancien Marseillais.

Le Mondial pour conclure sa rédemption

Et si la Coupe du monde au Qatar (20 novembre - 18 décembre) lançait enfin la carrière de Nemanja Radonjic (35 sélections, 5 buts) ? Meilleure attaque (13 buts marqués) et meilleure défense (5 buts encaissés) en six rencontres dans son groupe de Ligue des Nations, la Serbie est l'une des sélections les plus en forme ces derniers temps avec une promotion dans le chapeau A de la prochaine édition de la compétition. Des résultats positifs et un beau jeu produit qui permettent aux Aigles de faire le plein de confiance à quelques mois du Mondial, alors que les Serbes s'apprêtent à retrouver le Brésil, la Suisse et le Cameroun dans son groupe au Qatar. Avec des lignes offensives aussi riches composées de Dusan Vlahovic, Dusan Tadic, Aleksandar Mitrović et Luka Jović, le «chouchou du Torino» pourrait bien avoir un impact bénéfique en joker de luxe dans la rotation du sélectionneur Dragan Stojković.

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