Le dossier des droits TV de la Ligue 1 au cœur d’une immense polémique !

Par Josué Cassé
4 min.
Un micro de beIN Sports @Maxppp

Annoncé comme grand favori pour s’offrir les droits TV de la Ligue 1 pour la période allant de 2024 à 2029, beIN Sports préparerait actuellement la création d’une chaîne dédiée au championnat de France. Un nouveau tournant qui pourrait cependant créer un énorme scandale, notamment concernant la répartition des ressources alloués aux clubs de l’élite du football français…

Le championnat de France rendra son verdict final dans deux journées, Kylian Mbappé a lui officialisé son départ du Paris Saint-Germain à l’issue de la saison mais la Ligue de Football professionnel, elle, n’a toujours pas réglé la question des droits TV. Alors qu’un montant global (droits domestiques et internationaux) de 900 millions d’euros est toujours espéré (avant la rétrocession de 13% à CVC), ce bouillant dossier fait logiquement jaser. Et pour cause. Faute d’avoir conclu un accord par le traditionnel d’appel d’offres, l’instance du football français, présidée par Vincent Labrune, négocie désormais en coulisses et espère conclure le meilleur deal possible. Dans cette optique, beIN Sports semble d’ailleurs avoir pris une longueur d’avance sur la concurrence.

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La voie royale pour BeIN Sports ?

Pilotée par le Qatar - comme le PSG - et avec à la tête de sa maison mère, beIN Media Group, la chaîne sportive qatarie fait, aujourd’hui, figure d’énorme favori pour s’offrir les droits TV de la Ligue 1 pour la période allant de 2024 à 2029. En effet, comme le rappelle L’Equipe dans son édition du jour, Amazon Prime Video ne devrait pas renouveler l’expérience après avoir payé 259 M€ par an pour 80 % des droits ces trois dernières saisons et un peu plus d’un million d’abonnés à son Pass Ligue 1. Ainsi, la multinationale américaine fondée par Jeff Bezos semble, désormais, plus orientée vers une stratégie portée sur l’évènementiel avec une affiche par journée de Ligue des champions en Italie, en Allemagne et bientôt au Royaume-Uni, plutôt que sur la quasi-intégralité d’un Championnat.

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De son côté, DAZN - qui a récemment indiqué qu’elle n’augmenterait pas son offre de 500 M€ par saison - ne semble pas non plus en mesure de rivaliser alors que, dans le même temps, Canal + - qui se prépare à diffuser dès la rentrée la totalité des 546 matches des Coupes d’Europes de foot, en totale exclusivité - conserve une posture attentiste et semble plus focalisée sur l’échéance du 22 mai, celle du résultat de l’appel d’offres des droits du Top 14 (2027-2031) pour lequel elle part grande favorite à sa propre succession. Un tableau général offrant donc un boulevard à BeIN Sports. Selon les dernières informations du quotidien français, la chaîne franco-qatarienne travaillerait d’ailleurs actuellement à «la construction d’une nouvelle chaîne beIN Ligue 1 sur le modèle amazonien».

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Le PSG avantagé, un scandale déjà annoncé…

Un schéma avantageux qui permettrait alors à BeIN Sports de créer une chaîne indépendante de son bouquet actuel (et donc la souscription d’un nouvel abonnement), tout en négociant elle-même avec les différents opérateurs (Orange, Free, SFR, Bouygues, Canal…) la distribution de ce produit premium. Oui mais voilà, si cette tendance offre de nombreuses garanties à la chaîne qatarie, elle suscite également ces polémiques. Dans cette optique, le deal actuellement négocié questionne sur le manque d’équité futur de la Ligue 1 car la tendance serait que le PSG, directement lié à BeIN Sports, obtienne une plus grande partie des droits TV que la traditionnelle répartition proportionnelle aux résultats. En d’autres termes, cette solution permettrait en effet au club parisien de récupérer davantage de fonds comme leader français de la scène européenne.

«C’est dangereux, à l’image du gorille dans la jungle : tout-puissant, qui cohabite avec d’autres nombreuses espèces mais qui disparaît si son mode de vie ne profite pas à tout son environnement», rapporte notamment une source proche du dossier alors que le président du Havre, Jean-Michel Roussier, présent au Sénat mardi dernier, s’est, lui aussi, montré réticent lors d’une audition sur la financiarisation du football : «on va passer d’un écart de 1 à 3,2 (entre le dernier et le premier du Championnat), à un écart de 1 à 8 ou 9…» Un déséquilibre préoccupant qui n’avait pas manqué de faire réagir Daniel Riolo : «dans la négociation, ce qui bloque actuellement, c’est que BeIN Sports dit : ok, on va mettre l’oseille, mais dans la distribution de cet argent, on veut qu’une grosse partie aille dans les poches du PSG».

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Et d’ajouter : «en même temps, c’est normal puisque ça passe de la poche droite à la poche gauche. Je ne trouve pas ça très heureux de la part du PSG de demander ça comme condition, mais c’est peut-être la direction qu’on est en train de prendre. Sur le contrat CVC le gros bout de gâteau, c’est déjà le PSG qui l’a pris et sur les droits TV, on veut casser la traditionnelle répartition. D’un point de vue stratégique, même si je suis le président du Paris Saint-Germain, je trouve cela absurde, car il faut que le championnat soit compétitif. La Ligue 1 l’est cette année pour toutes les autres places, mais pas pour le titre de Champion de France. On n’est pas très loin d’un : c’est ça ou rien dans ce dossier». Une chose est sûre, depuis le fiasco Mediapro, le dossier des droits TV n’en finit plus de malmener la vie du football français…

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