Coupe du Monde 2018 : le monde du football change d’avis sur la France
Annoncée comme l'un des plus sérieux outsiders de cette Coupe du Monde, l'équipe de France a-t-elle changé de statut depuis sa belle victoire face à l'Argentine (4-3) ? Petit tour d'horizon dans différents pays où l'image des Bleus a bien changé.

Avant le coup d'envoi de la Coupe du Monde en Russie, l'équipe de France faisait partie des nations citées parmi les prétendants à la victoire finale. Les Bleus n'étaient toutefois pas considérés comme les plus gros favoris puisque le Brésil, l'Allemagne et l'Espagne faisaient figure d'épouvantail chez les observateurs. Un constat qui a sans doute perduré durant la phase de poules, une partie de la compétition lors de laquelle la France n'a pas fait étalage d'un jeu digne d'un futur champion du monde. Mais depuis, l'étincelante victoire face à l'Argentine (4-3) a réveillé les hommes de Didier Deschamps et l'engouement populaire. De quoi permettre aux Tricolores de s'inviter à la table des plus sérieux candidats au titre, notamment après les éliminations de l'Allemagne, de l'Espagne, de l'Argentine et du Portugal ?
Au sein du staff français, on préfère avancer dans l'ombre. «Si j'ai bien compris, avant on était déjà un petit peu favoris. Mais on ne l'a jamais dit par contre. Il se trouve que c'est une Coupe du Monde un peu spéciale quand même. Quand on a le tenant (l'Allemagne) et le finaliste (l'Argentine) qui ne sont plus là, l'Espagne et le Portugal qui ne sont plus là aussi, c'est un peu particulier. Nous, on avance, on n'a pas crié sur tous les toits qu'on souhaitait la gagner, mais évidemment qu'il y a une ambition chez les joueurs, mais il y a de grosses batailles qui nous attendent, et en particulier vendredi», a ainsi déclaré l'adjoint de Deschamps, Guy Stephan, en conférence de presse. Mais chez les observateurs étrangers, l'équipe de France a bel et bien envoyé un message très fort samedi dernier à Kazan.
Un huitième de finale qui change tout
«La France m'a impressionné, elle est très forte, je les vois favoris», a indiqué l'ancienne gloire du Real Madrid et actuel président de la fédération croate Davor Suker dans un entretien accordé à France Football. En Allemagne, le journaliste du Lampertheimer Zeitung Reinhard Rehberg a lui aussi eu des mots très flatteurs envers nos Bleus. «La France a démontré de manière impressionnante son statut de favorite lors de la Coupe du Monde en Russie. Le 4-3 contre l'Argentine était un spectacle. Et on peut voir que l'équipe tricolore n'a pas encore atteint ses limites». «Alors que le monde n'en parlait pas comme des favoris, après le match d'hier (samedi), tous voient la France comme l'un des principaux candidats au titre», écrit pour sa part AS. Quant au Telegraph, le journal anglais a écrit juste après la victoire tricolore : «Deschamps a donné les pleins pouvoirs à la jeunesse et a fait de la France un sérieux prétendant du Mondial».
Enfin, le journaliste costaricain de la chaîne Television Costa Rica Miguel Angel Calderon, présent à Istra, nous a également confié que le pays des Ticos a complètement changé d'avis sur la France après ce fameux huitième de finale. «Ça été une grande surprise. En Costa Rica, on s'attendait, pour être honnête, à une qualification de l'Argentine en raison de son histoire, de son prestige. Et c'était l'équipe qui était obligée de se qualifier. Ce qui a attiré notre attention a été la manière dont a joué la France. C'est une équipe très organisée, qui sait très bien tenir ses lignes. Le niveau de joueurs tels que Benjamin Pavard, Kylian Mbappé nous a surpris. Mbappé a joué son meilleur match. Au Costa Rica, les gens le connaissent, mais surtout grâce à ses prestations avec le Paris Saint-Germain, pas sous le maillot de sa sélection. Depuis samedi, c'est une surprise de voir que Mbappé a complètement détruit cette équipe d'Argentine. Et des joueurs comme Griezmann, Giroud et Lloris sont très bons.La défense aussi. La France a fait un match exceptionnel. Leur image a changé depuis ici. Les Français sont clairement favoris pour aller en finale grâce à son match, mais aussi parce que plusieurs gros sont tombés.» Autant d'éléments qui confirment donc que les hommes de Deschamps ne peuvent désormais plus avancer masqués. A eux maintenant d'assumer ce nouveau statut dès vendredi prochain face à un nouvel adversaire de taille.