Le Havre, Oussama Targhalline : « mon départ de l’OM ? Beaucoup ne l’ont pas compris mais je savais ce que je voulais ! »
Formé au sein de la prestigieuse académie Mohamed VI avant de rejoindre l’Olympique de Marseille à l’âge de 18 ans, Oussama Targhalline a finalement donné un nouvel élan à sa carrière en s’engageant au Havre à l’hiver 2023. Considéré par de nombreux observateurs comme l’un des talents les plus prometteurs de sa génération, le jeune milieu de terrain marocain sort pourtant d’une saison mitigée où les blessures ne l’auront malheureusement pas épargné. Aujourd’hui en pleine possession de ses moyens, le numéro 5 des Ciel et Marine espère désormais exploser au plus haut niveau et confirmer, sur la durée, tous les espoirs placés en lui. Entretien.
«La résilience, c’est apprendre à danser sous la pluie plutôt que d’attendre que l’orage passe». Empruntés à Boris Cyrulnik, ces mots résonnent avec force au moment d’évoquer la trajectoire d’Oussama Targhalline (21 ans), aujourd’hui sous les couleurs du HAC. Et pour cause. De ses débuts à Sidi Belyout, quartier de Casablanca, jusqu’à son arrivée dans la cité portuaire, le jeune milieu de terrain marocain de 21 ans, passé par l’OM et Alanyaspor, n’a pas vécu un long fleuve tranquille. Le coeur à l’ouvrage, le génie dans les pieds, l’international espoirs des Lions de l’Atlas, fort d’une personnalité bien trempée, s’est pourtant servi de ces épreuves pour construire sa force. Celle d’un homme mature et d’un joueur différent en passe de poursuivre l’aventure dans l’élite du football français (Le Havre est 15e avec 3 longueurs d’avance sur le FC Metz et une différence de buts largement favorable avant d’accueillir l’OM). Discret médiatiquement, celui qui soufflera sur sa 22e bougie en début de semaine est ainsi revenu sur son début de carrière aussi prometteur que commenté avant de retrouver son ancien club, ce dimanche, pour le compte de la 34e et dernière journée. De ses premiers pas à l’académie Mohamed VI à cette saison 2023-2024 marquée par une rupture du tendon du droit fémoral en passant par son départ de l’OM, sa relation avec Jorge Sampaoli, son épanouissement au sein du club doyen ou encore ses ambitions avec le Maroc, le prodige havrais - avec une faconde et un aplomb éprouvés - n’a finalement éludé aucun sujet. Un échange passionnant mêlant confessions, vérités et anecdotes.
Foot Mercato : bonjour Oussama Targhalline, avant de revenir sur votre actualité et celle du HAC, pourriez-vous nous raconter vos premiers pas dans le football ?
Oussama Targhalline : mes débuts dans le football sont assez semblables à ceux de beaucoup de joueurs professionnels aujourd’hui, au début je jouais au quartier avec mes potes et il y a des amis à mon père qui me voyaient jouer à ce moment-là et à chaque fois, ils venaient à la maison et ils demandaient à ma famille de m’inscrire à un club. Je viens de Sidi Belyout, un quartier de Casablanca et je continuais à jouer au quartier, je ne m’arrêtais pas. Mes parents voulaient que je fasse des études mais j’étais déjà focus sur le football. Après ça, à l’âge de 10 ans, j’ai joué contre la structure de l’académie Mohamed VI à Casablanca. Avec l’équipe de mon quartier, on a joué contre eux et j’ai fait un bon match et ça m’a permis d’être repéré. Après ça, je suis parti à Rabat où j’ai fait des essais et c’est là que j’ai intégré le centre de formation Mohamed VI.
FM : vous êtes donc issu de la prestigieuse académie Mohamed VI, pourriez-vous nous parler de cette structure ? Qu’avez vous appris lors de cette expérience ?
OT : sincèrement, j’ai tout appris au sein de ce centre, je suis rentré là-bas à l’âge de 10 ans et j’en suis sorti à 18 ans. Il y a tout là-bas pour réussir, les installations sont extraordinaires, il y avait aussi l’école au sein du centre donc ça permet vraiment de se concentrer sur le football. C’est prestigieux et la réputation de ce centre n’est pas volée.
«L’OM ? C’était top mais j’avais besoin de temps de jeu…»
FM : cette formation vous a finalement propulsé vers l’OM, votre prochain adversaire… Que retenez-vous de votre passage sur la Canebière ? (octobre 2020-janvier 2023 avec un prêt à Alanyaspor entre août et décembre 2022)
OT : je suis arrivé très jeune à l’OM, j’avais 18 ans, c’est grâce à eux que j’ai découvert le monde professionnel. À mes débuts, j’ai intégré l’équipe réserve où je suis resté un ou deux mois et dans la foulée j’ai rejoint l’équipe professionnelle. J’ai appris beaucoup de choses aux côtés de grands joueurs mais aussi de très grands entraîneurs. J’ai eu la chance de travailler avec André Villas-Boas et surtout Jorge Sampaoli, ça m’a permis d’apprendre énormément de choses très jeune. J’ai passé de bons moments à Marseille, c’était top.
FM : vous aviez notamment côtoyé Igor Tudor quelques semaines lors de son arrivée…
OT : … oui c’est ça, j’avais fait toute la préparation estivale avec Igor Tudor, après ça je suis finalement parti en prêt en Turquie.
FM : vous aviez pourtant réalisé une pré-saison très prometteuse… qu’est ce qui vous a finalement poussé à partir en Turquie ?
OT : ce qu’il faut savoir et pour remettre dans le contexte, c’est qu’à la fin de la saison 2021-2022 avec le coach Sampaoli (qui était arrivé à l’OM en mars 2022 pour succéder à Nasser Larguet alors coach intérimaire, ndlr), je suis allé le voir et je lui ai demandé qu’il me laisse partir en prêt pour l’année suivante donc avant l’arrivée d’Igor Tudor, j’avais déjà décidé pour mon avenir. J’avais besoin de temps de jeu, ce n’était pas le cas à Marseille parce que c’est comme ça, c’est aussi la réalité de ces clubs là. Lors de la préparation estivale de la saison 2022-2023, j’étais toujours à l’OM et le coach Jorge Sampaoli m’avait promis du temps de jeu, il souhaitait que je reste et il voulait me donner du temps de jeu. Il faut savoir que j’avais une très bonne relation avec lui même en dehors des terrains et du football. J’ai appris beaucoup de choses à ses côtés mais je voulais quand même partir malgré le fait d’avoir potentiellement ce temps de jeu, ce n’était pas sûr. Au final, alors que je discutais avec mes représentants pour un prêt, Sampaoli a décidé de quitter le club lors du premier jour de la préparation estivale donc quand il est parti, c’était encore plus clair dans ma tête. Je me suis dis que sous l’ère Sampaoli qui me connaissait depuis presque 1 an et demi, je n’ai pas eu beaucoup de temps de jeu avec lui alors j’ai compris que ça n’allait pas être avec un nouveau coach, en un petit mois, que j’allais pouvoir obtenir ce temps de jeu régulier et glaner cette confiance. Après plus globalement, au départ le club n’était pas d’accord pour me prêter, il voulait que je reste, j’ai fait cette préparation estivale avec Tudor, lui aussi voulait me garder mais sincèrement, j’avais vraiment besoin de temps de jeu.
«Jorge Sampaoli ? Un jour, il m’a dit, si tu perds un ballon aujourd’hui, je ne t’entraîne plus, je t’envoie à la réserve !»
FM : pour revenir sur votre relation avec Jorge Sampaoli, qu’est ce que ce coach vous a appris ? Quelle image gardez-vous de lui ?
OT : je garde un très bon souvenir de cette collaboration, j’avais déjà cette personnalité sur le terrain mais grâce à lui, j’ai grandi. S’entraîner avec des coachs comme lui, c’est quelque chose (rires), il le sait, il est un peu fou (rires), il te met beaucoup de pression à l’entraînement, il veut te tester, il veut savoir ce que tu as dans le ventre. Parfois, il venait me voir avant la séance et il me disait ‘si tu perds un ballon aujourd’hui, je ne t’entraîne plus, je t’envoie à la réserve’ et il regarde si ce management va te stresser ou si tu vas, malgré tout, faire une bonne séance. C’est très formateur honnêtement. Après, à côté de cette exigence, humainement c’est quelqu’un de bien, il est très taquin, il faisait beaucoup de blagues, on rigolait ensemble mais dès que la séance d’entraînement commençait, il devenait très dur avec moi et ça m’a beaucoup aidé. J’ai compris beaucoup de choses sur le niveau professionnel, c’était une découverte, sur la manière de jouer, la manière de se déplacer, la façon dont tu varies le jeu, comment j’évolue avec ou sans le ballon.
FM : plus globalement, avez-vous des regrets liés à ce manque de temps de jeu sur cette expérience à l’OM ?
OT : personnellement, oui et non. Oui parce que je voulais forcément montrer ce que je valais et je me dis que si j’avais eu ce temps de jeu, en rentrant en cours de jeu, en glanant des minutes, je pouvais progresser et faire encore plus dans ce club. Après, je ne peux pas parler de regrets dans le sens où c’est un club où il y a beaucoup de pression et le coach est lui attendu pour les résultats donc je peux aussi comprendre cette gestion où tu n’as pas le temps. Tu te dois de gagner, c’est la seule chose qui compte.
FM : pour conclure sur ce volet, vous allez justement retrouver votre ancien club ce dimanche, le match aller avait été un peu compliqué avec une infériorité numérique à gérer rapidement, quelles sont, selon vous, les clés pour faire tomber cette équipe olympienne ?
OT : la clé, Marseille ou un autre club, c’est pareil. Notre force cette saison, c’est quand on joue tous ensemble, quand on fait les efforts et les sacrifices les uns pour les autres. A chaque fois qu’on a pensé ainsi, on a été performant donc il ne faut rien changer et réitérer ça dimanche contre l’OM. Il faudra prendre les choses en main, ne pas trop attendre non plus et jouer les coups à fond. Après, évidemment face à ces équipes là, il faut aussi bien défendre et… ça va aller (rires).
«Tu ne marques pas les esprits en regardant jouer les autres, il faut être sur le terrain ! »
FM : après 6 mois passés à Alanyaspor, vous avez finalement fait le choix de quitter définitivement l’OM pour rejoindre Le Havre où vous êtes en contrat jusqu’en juin 2025, pourquoi ce choix ?
OT : au début, ce choix de carrière et le fait de rejoindre Le Havre, c’était un peu compliqué mais c’est normal aussi. J’étais à l’OM et je voulais vraiment partir pour avoir ce temps de jeu et cette logique, ma logique n’a pas forcément été comprise. Beaucoup de personnes ne comprenaient pas ça même dans mon entourage. Pour eux, ma décision était trop risquée. Après, je ne suis pas quelqu’un qui se cache, j’étais déterminé, je savais ce que je voulais, j’avais besoin de temps et je voulais montrer ce que je savais faire donc je suis parti de l’OM et quand je suis arrivé au HAC, ça n’a pas forcément marché au début. Quand je suis arrivé au Havre en janvier 2023, j’ai intégré un collectif qui ne perdait aucun match donc on ne change pas une équipe qui gagne, c’est logique, je faisais quelques bouts de matches, 15/20 minutes ici ou là et finalement le match à Caen (victoire 2-1 lors de la 33e journée de Ligue 2, ndlr) a été le déclic. J’ai fait un gros match, j’ai marqué, en plus dans un derby et ça a vraiment lancé mon aventure au HAC.
FM : comment avez-vous géré les doutes de votre entourage sur ce choix de quitter définitivement l’OM ?
OT : je savais ce que je voulais, j’ai ma personnalité aussi et je savais que si je voulais montrer mon potentiel, il fallait que je joue. Tu ne marques pas les esprits en regardant jouer les autres, il faut être sur le terrain. J’étais conscient que le jour où j’allais avoir cette chance de m’exprimer, j’allais la saisir pour mettre tout le monde d’accord.
FM : après quasiment 18 mois passés au Havre, comment vous vous sentez dans ce club ?
OT : je me sens très très bien dans ce club, c’est un vrai groupe, une vraie famille, les gens m’ont toujours aidé que ce soit sur le terrain ou en dehors, c’est un vestiaire soudé et ça fait aussi notre force. Au HAC, j’ai également progressé énormément en tant que footballeur et je me sens très bien dans la ville. Je suis vraiment épanoui ici sincèrement.
«Cette blessure, c’était peut-être un mal pour un bien, j’ai appris beaucoup durant cette période compliquée…»
FM : vous avez donc participez à la montée du club en L1 mais malheureusement vous avez été victime d’une rupture du tendon du droit fémoral lors de l’échauffement avant la rencontre contre Brest en début de saison, comment avez-vous vécu ce premier gros coup d’arrêt dans votre jeune carrière ?
OT : c’était très très très dur mentalement, je sortais d’une très bonne préparation estivale, le premier match officiel de la saison s’était aussi très bien passé avec 90 minutes pleines à Montpellier et j’étais vraiment excité à l’idée d’enchaîner les matches mais malheureusement, je me blesse dans la foulée. C’est un moment difficile dans une carrière, j’ai pu compter sur le soutien de mes proches dans une période où tu ne fais pas forcément ce qui te plaît le plus. Je me suis retrouvé à faire des soins, à être à la salle alors que tes coéquipiers sont à l’entraînement. Les jours de match, je les accompagnais mais je ne pouvais que les regarder, je ne pouvais même pas les aider. Quand il partait en déplacement, pareil, c’était compliqué. Après lors de cette période de convalescence, le club m’a laissé rentrer au Maroc, j’ai pu retrouver ma famille, être à côté de mes proches et ça m’a fait beaucoup de bien. Je faisais les soins au centre d’entraînement de l’équipe nationale et j’ai passé plusieurs semaines là-bas, ça m’a fait du bien.
FM : vous vous sentez plus fort mentalement aujourd’hui après cette blessure ?
OT : sans aucun doute, une blessure, ça te forge. Tu apprends à patienter, tu veux jouer, tu veux faire des choses mais tu es bloqué. C’est quelque chose, un paradoxe qui te rend plus fort. J’ai aussi travaillé fort à la salle, j’ai pris le temps de bien connaître mon corps, j’ai aussi commencé un travail en parallèle avec un coach mental au club. Peut-être qu’aujourd’hui, je peux dire que c’était un mal pour un bien, j’ai pris conscience de beaucoup de choses durant cette période pour mieux gérer ma carrière. J’ai eu cette rechute cette saison (blessure au mois de février) après ma première blessure donc je reste prudent mais aujourd’hui tout va bien.
FM : plus généralement, cet exercice 2023-2024 a été marqué par plusieurs blessures, quel bilan tirez-vous, à titre individuel, de cette saison (15 matches toutes compétitions confondues) ?
OT : le bilan reste forcément mitigé, je n’ai pas fait beaucoup de matches après la plupart des rencontres auxquelles j’ai participé, je suis satisfait. J’ai toujours voulu aider l’équipe, dès que j’ai joué la moindre minute, mon idée était de me battre pour le collectif, pour le club et de permettre au HAC de récupérer le maximum de points.
«On a connu une saison irrégulière mais on a fait preuve de caractère !»
FM : sur le plan collectif, Le Havre est désormais maintenu à 99,9 % avant d’accueillir l’OM, c’était l’objectif annoncé par le club, quel regard portez-vous sur cette saison ?
OT : on est satisfait, après on a réalisé une saison assez irrégulière dans le sens où on a fait une très bonne première partie de saison, on a récupéré beaucoup de points sur cette période mais ça c’est compliqué par la suite. Il faut aussi dire qu’on a eu beaucoup de blessures, des suspensions et on avait quasiment jamais les mêmes joueurs. On a également raté les matchs clés mais finalement on a toujours su relever la tête, on a fait preuve d’une vraie force de caractère et on se retrouve dans une positon favorable aujourd’hui même s’il faudra patienter encore quelques jours avant d’officialiser ce maintien.
FM : au cours de la saison, Le Havre a parfois montré un manque d’efficacité offensive cette saison, comment expliquez-vous cela ?
OT : c’est difficile à expliquer, ce n’est pas forcément quelque chose de rationnel. Tous les jours, à l’entraînement, on a travaillé cet aspect, nos attaquants bossaient ce registre de la finition, c’est un manque de chance je pense, on a manqué de chance et ce petit brin de réussite qu’on avait en début de saison, il nous a échappé par la suite. Une chose est sûre, ça ne vient pas d’un manque de travail ou d’implication car tout le monde a toujours tout donné pour progresser.
FM : sur le plan personnel, vous avez fini la saison avec plusieurs performances de très hautes volées, cela vous donne de la confiance pour l’année prochaine ?
OT : évidemment, aujourd’hui mon objectif reste le même, c’est de jouer. Je veux être performant pour l’équipe et être un acteur de cette performance donc cette fin de saison est encourageante et j’espère conserver cette régularité la saison prochaine.
FM : pour nos lecteurs, pourriez-vous nous en dire plus sur votre style de jeu ? Quels sont selon vous vos points forts et, à contrario, les axes sur lesquels vous souhaitez progresser dans les mois à venir ?
OT : je pense que ma vision du jeu est l’un de mes atouts, je suis un joueur technique donc j’essaie de faire cette différence par la passe, par un contrôle, je pense aussi que j’ai beaucoup progressé dans ma lecture du jeu pour intercepter ou récupérer des ballons et cette saison m’a également donné du volume de jeu. Je suis plus solide physiquement, à force de répéter les efforts, de multiplier ces courses. Après, on a toujours des axes de progression, pour ma part j’aimerais marquer un peu plus de but même si, aujourd’hui, ce n’est pas forcément possible car quand mes coéquipiers attaquent, je dois rester derrière (rires). L’autre axe où j’aimerais passer un cap, c’est sur la maîtrise des événements, c’est à dire pas seulement mon football, mon jeu mais maîtriser le tempo global de l’équipe.
«Luka Elsner ? Je le remercie car il m’a beaucoup soutenu !»
FM : vous avez évolué avec Abdoulaye Touré, Yassine Kechta, Daler Kuzyaev, dans quel rôle êtes vous le plus à l’aise ? En tant que 6 ou 8 ? Dans un milieu à deux, à trois ?
OT : je m’adapte, je peux dire que je me sens mieux à deux mais j’ai aussi appris à évoluer en sentinelle en arrivant au HAC et cette association à trois dans l’entrejeu me convient aussi.
FM : avez-vous des modèles, des joueurs qui vous inspirent ?
OT : quand j’étais petit, j’aimais beaucoup Iniesta et Toni Kroos…
FM : votre coach vous a montré sa confiance lors des dernières semaines, pourriez-vous nous parler de votre relation avec lui ? Il a été nommé aux Trophées UNFP, c’est une juste récompense selon vous ?
OT : c’est quelqu’un de bien, il veut le bien des joueurs et de l’équipe. C’est quelqu’un de sérieux qui cherche constamment à nous faire progresser. Il est toujours là pour te corriger, te dire ce qu’il faut faire ou ne pas faire, il communique énormément avec le groupe, il nous conseille beaucoup. Me concernant, je le remercie car il m’a beaucoup supporté, beaucoup soutenu depuis ma première blessure, il m’a parlé, il a cherché à me remonter le moral et il trouvait toujours les bons mots pour me laisser dans une dynamique positive. Sur l’aspect football, on fait aussi beaucoup de séances vidéo, ça me permet aussi de voir là où je peux m’améliorer, les séquences où je peux, où je dois faire mieux. Pour ce qui est de sa nomination aux Trophées UNFP, c’est la récompense de son travail ici, de ce qu’il a accompli depuis son arrivée au HAC. Il a fait monter le club et aujourd’hui nous sommes presque maintenus en L1. Ce n’est pas facile ce qu’il réalise et c’est une très belle récompense, c’est mérité.
«La CAN U23 ? J’ai accompli un rêve avec le Maroc, c’était fou !»
FM : dans le vestiaire havrais, vous avez d’ailleurs un autre soutien de taille avec votre compatriote Yassine Kechta, pourriez-vous nous en dire plus sur votre relation, je crois savoir aussi que vous êtes proche de Benjamin Bouchouari, qui évolue aujourd’hui à Saint-Étienne…
OT : bien sûr, Yassine, je l’ai connu à l’âge de 15/16 ans, on jouait déjà ensemble en sélection et la première fois qu’il est venu, je l’ai vu à l’entraînement et j’ai kiffé (rires), on s’entendait super bien et après ça on a fait la CAN U17 en Tanzanie. On se comprend sur le terrain, on a la même vision du football, on prend le même plaisir et en dehors du terrain, c’est vraiment mon frère. C’est quelqu’un de bien, de gentil, de drôle. Je peux passer des journées entières avec lui, je ne vais pas m’ennuyer (rires). Avec Benji (Benjamin Bouchouari, ndlr), je l’ai connu en sélection il y a pas longtemps mais c’est pareil, c’est un peu bizarre mais quand on voit à l’entraînement ou en match qu’on a un peu la même façon de faire, la même vision, les mêmes connexions, ça provoque ce côté naturel dans la relation en dehors des terrains et j’ai aussi eu ce feeling avec lui. C’est quelqu’un de timide, de calme et d’une gentillesse extrême, c’est mon frère aussi. Un jour, j’aimerais qu’on joue tous les trois ensemble, de temps en temps avec Yassine, on lui dit en sélection (rires).
FM : j’aimerais aussi évoquer avec vous la sélection… Vous avez connu une épopée formidable en juillet 2023 avec le sacre à la CAN U23 et vous marquez le but décisif en finale contre l’Égypte, c’était un moment spécial j’imagine ?
OT : c’était fou, c’était la première fois que le Maroc gagnait la CAN en catégorie de jeunes, en plus c’était à domicile, au Maroc, chez moi, à Rabat, là où j’ai été formé, j’avais ma famille, mes proches, mes amis. C’était vraiment un rêve, en plus je venais d’être champion de Ligue 2 et un mois après champion d’Afrique, c’était vraiment un été incroyable, un moment spécial qui va forcément marquer ma carrière.
«Les JO ? Oui j’ai envie d’y participer, c’est toujours spécial de représenter son pays !»
FM : aujourd’hui, quelles sont vos ambitions avec les Lions de l’Atlas ? Avez-vous déjà eu des contacts avec Walid Regragui ?
OT : non pour l’instant je n’ai pas eu de contacts avec lui, évidemment que j’ai de grandes ambitions avec le Maroc mais pour prétendre à ça, avant tout, il faut faire de bonnes performances en club, c’est la première condition et le reste viendra naturellement.
FM : un événement planétaire arrive prochainement… les JO 2024, cela fait partie de vos objectifs ?
OT : oui forcément, tout le monde rêve de disputer les JO, de représenter son pays, c’est quelque chose de particulier. Pour l’instant, il y a une saison à terminer, il faut la terminer de la meilleure manière possible, collectivement et individuellement, sans avoir mal (rires). Mais, oui, ça serait évidemment un grand plaisir de participer à ces JO.
FM : pour finir, quelques questions sur votre avenir. Votre contrat court jusqu’en juin 2025, quelles sont vos ambitions pour la suite de votre carrière vous qui allez bientôt fêter vos 22 ans ? Vous vous voyez rester au HAC l’année prochaine ?
«Un retour à l’OM ? Jouer là-bas devant les supporters et dans cette ville, ça reste quelque chose de fort pour un joueur de football…»
OT : oui je me sens bien et je me vois rester au HAC. Mes ambitions sont simples, je veux continuer à progresser, à réaliser de belles performances et surtout de faire une saison complète au plus haut niveau.
FM : en se projetant un peu, avez-vous l’ambition de revenir, un jour, à l’OM ?
OT : oui et non… (rires). Je mens si je dis « oui je veux revenir jouer à l’OM » mais d’un autre côté, oui, parce que pour moi ça reste un très grand club de notre championnat et jouer là-bas devant les supporters et dans cette ville, ça reste quelque chose de fort pour un joueur de football.
FM : plus globalement et sans forcément parler mercato, avez-vous un championnat préférentiel ?
OT : La Liga, j’aime bien, c’est très technique.
FM : qu’est ce qu’on peut vous souhaitez désormais ? Une belle fête au stade Océane dimanche pour parfaitement terminer cette saison avec vos supporters ?
OT : oui évidemment, concernant les supporters, je veux aussi leur passer un message et les remercier. Ils sont toujours là, ils nous donnent de la force et ce supplément d’âme nous aide vraiment. Ça fait vraiment plaisir de les revoir nombreux aussi au stade Océane car Le Havre, c’est un club qui mérite la joie. On veut rendre fier nos supporters et on va tout faire, dimanche, pour terminer cette saison en beauté devant notre public.
En savoir plus sur