Hatem Ben Arfa doit-il s'inquiéter pour la suite de sa carrière ?
Décidément, les vertes pelouses anglaises sont de véritables terrains minés pour les joueurs virevoltants. Si l'ailier de MU Valencia l'a appris à ses dépens il y a quelques semaines, Hatem Ben Arfa a lui aussi goûté au jeu parfois limite de Premier League. Absent des terrains entre 6 et 8 mois, l'ancien Marseillais va-t-il recouvrer l'intégralité de ses moyens ? Difficile à dire, tant les joueurs victimes de ce genre d'incident reviennent avec plus ou moins de succès au plus haut niveau. Explications.
Si elles sont fort heureusement rares, les graves blessures des footballeurs de haut niveau marquent les esprits. Si les images de la terrible blessure d'Hatem Ben Arfa face à Manchester City ne sont pas parmi les plus spectaculaires, le verdict est sans appel, à savoir double fracture tibia-péroné et une absence des terrains pour une durée estimée entre 6 et 8 mois. Mais là encore, cette indisponibilité n'est qu'une estimation et rien n'indique qu'il pourra recouvrer l'intégralité de ses moyens.
Une longue traversée ponctuée de doute, d'angoisse et de déprime va accompagner HBA ses prochains mois comme l'explique dans les colonnes de la Provence Michel Gaillaud, ancien médecin de l’OM (2001 à 2004) et responsable de Camp 8 à Saint-Raphaël, établissement spécialisé dans la rééducation des sportifs de haut niveau. « Le plus dur est à venir; ce sera lorsqu’il se rendra compte qu’il ne peut plus marcher, qu’il est moins sollicité, que sa carrière ne tient à rien... Il devra être très fort sur le plan psychologique et surtout bien entouré car forcément, il connaîtra des phases d’angoisse et de déprime. »
Des anciens cas synonymes d'espoirs ou de craintes
Une période longue qui doit être prise très au sérieux par Ben Arfa s'il veut poursuivre avec brio sa carrière. D'ailleurs, ces dernières saisons, plusieurs joueurs ont connu pareille mésaventure et ne s'en sont pas tous sortis de la même façon. Si certains sont motifs d'espoirs pour le milieu des Magpies, d'autres cas sont bien plus inquiétants.
La première catégorie est celle des miraculés. Bien évidemment, Djibril Cissé en est le parfait exemple. Les deux graves blessures de Djibril Cissé en octobre 2004 avec Liverpool puis face à la Chine le 7 juin 2006 sont encore dans toutes les mémoires. Pourtant, à force d'abnégation, le natif d'Arles va à chaque fois se relever et fait encore aujourd'hui partie des meilleurs attaquants européens comme le prouve son titre de meilleur buteur de Grèce la saison passée. Autre cas intéressant, celui d'Henrik Larsson. Alors qu'il dispute un match de coupe de l'UEFA avec le Celtic Glasgow contre l'OL en 1999, l'attaquant suédois se fracture la jambe. Une blessure qui ne l'empêchera pas de réaliser une carrière longue durée en évoluant au Barça et à Manchester United jusqu'à l'âge de 38 ans.
D'autres joueurs n'ont pas connu cette chance. Le milieu de Valenciennes, Jonathan Lacourt est l'exemple le plus frappant. Agressé par son « ami » Kader Mangane qu'il a côtoyé à Lens, le joueur n'a toujours pas retrouvé le chemin de l'entraînement 18 mois après sa terrible blessure. Sous contrat jusqu'en juin 2011 avec VA, il ne sait pas de quoi son avenir sera fait puisqu'il vient de nouveau d'être opéré après des douleurs récurrentes. D'ailleurs, lundi, Lacourt a tenu à encourager Ben Arfa en lui adressant un message sur sa page Facebook. « Bon courage à Ben Arfa ». Une situation connue également par Marcin Wasilewski. Agressé fin août 2009 par Axel Witsel, le milieu de terrain d'Anderlecht commence tout juste à sortir du tunnel. De retour à l'entraînement un an après sa blessure, l'international polonais ne devrait pas retrouver sa forme optimale avant le mois de janvier comme l'explique le médecin du club Kristof Sas. « Marcin est presque de retour. Fin octobre ou début novembre Wasyl sera en état de jouer une rencontre amicale. On espère qu'il retrouvera sa forme optimale en janvier. »
Enfin, il y a ces joueurs qui sont revenus sur les terrains, mais pour qui rien ne sera plus comme avant. Shabani Nonda alors au sommet de sa gloire va voir sa carrière basculer lorsque José Karl Pierre Fanfan va lui détruire la jambe d'un terrible tacle. S'il reviendra 7 mois après sur les terrains, l'ancien meilleur buteur de L1 ne retrouvera jamais son meilleur niveau. Idem pour l'attaquant croate Eduardo. Arrivé à Arsenal avec un statut de serial buteur, l'ancien canonnier du Dinamo Zagreb va connaître quelques problèmes d'adaptation. Peu prolifique, il va voir sa première saison chez les Gunners anéantie suite à l'attentat d'un obscur joueur de Birmingham, un certain Martin Taylor (qui évolue aujourd'hui en D2 à Watford). Absent des terrains pendant près d'un an, Eduardo, en manque cruel de rythme, ne va jamais parvenir à convaincre Arsène Wenger qui va finir par le céder au Shakhtar Donetsk. S'il effectue des débuts encourageants, il reste bien loin du buteur qu'il était lorsqu'il évoluait à Zagreb. Un beau gâchis qui prouve qu'une sale blessure est finalement le pire ennemi du footballeur.
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