Chelsea : l’incroyable fiasco Todd Boehly
Les nouveaux propriétaires de Chelsea connaissent un début de mandat particulièrement difficile. Malgré des sommes records investies, les résultats ne sont pas au rendez-vous. La presse comme les consultants télé ne les épargnent pas.
Chelsea a tranché. Hier, les pensionnaires de Stamford Bridge ont annoncé le départ de Graham Potter après seulement sept mois et 31 matchs sur le banc londonien. Un terrible échec pour les nouveaux propriétaires de l’écurie anglaise. Officiellement à la tête des Blues depuis le 30 mai 2022, le consortium mené par Todd Boehly a mis 4,97 milliards d’euros pour racheter Chelsea après le départ précipité de l’oligarque russe Roman Abramovich. Rapidement, l’homme d’affaires américain avait fait de grandes annonces sur le site officiel du club. Ce qui avait rassuré les supporters.
«Nous sommes honorés de devenir les nouveaux dirigeants de Chelsea. Nous sommes tous investis à 100%, à chaque minute de chaque match. Notre vision en tant que propriétaires est claire : nous voulons rendre les fans fiers. Nous nous engageons à développer la formation et attirer les meilleurs talents et notre plan d’action est d’investir dans le club sur le long terme pour construire sur les bases de la remarquable histoire à succès de Chelsea.» Pour y parvenir, Boehly et ses équipes ont investi massivement dès le mercato d’été.
Potter n’est pas un magicien
L’idée était de taper fort pour bâtir une équipe compétitive capable de rivaliser avec Manchester City et Liverpool. Ils ont donc dépensé 281 millions d’euros pour recruter Raheem Sterling, Pierre-Emerick Aubameyang, Kalidou Koulibaly, Marc Cucurella ou encore Wesley Fofana. Mais la mayonnaise n’a pas vraiment pris et Thomas Tuchel, qui était à la fois entraîneur et en charge du recrutement avec Boehly, a été remercié à la surprise générale le 7 septembre au lendemain d’une défaite 1 à 0 en Ligue des Champions face au Dinamo Zagreb. Un choix fort, mais assumé par la nouvelle direction.
Il faut dire que les nouveaux dirigeants avaient aussi envie de marquer clairement un changement avec l’ère Roman Abramovich. Marina Granovskaia, Petr Cech et d’autres têtes pensantes des Blues ont été poussés dehors dans les semaines qui ont suivi la prise de pouvoir de l’Américain. Ce dernier a donc choisi le coach qu’il souhaitait pour mener à bien son projet. Et c’est Graham Potter qui a été l’heureux élu. Moins glamour aux yeux des supporters de Chelsea et du grand public, l’Anglais arrivait avec l’envie de relever ce grand défi après un passage à Brighton. Les débuts ont été bons avec 8 matchs sans défaite. Mais par la suite, tout s’est gâté.
Boehly prend cher
Et après 31 rencontres sur le banc londonien et surtout plus de 300 millions d’euros dépensés cet hiver pour recruter Enzo Fernandez, Mikhailo Mudryck ou encore Benoît Badiashile et Malo Gusto (en prêt à l’OL), Potter a été viré hier. Un départ qui a surpris le vestiaire de Chelsea, qui a appris la nouvelle lors de la publication du communiqué de presse. Mais pas seulement. Les consultants TV, à l’image de Jamie Carragher, ont sorti la sulfateuse. « Todd a dit qu’il serait différent de Roman. Je compatis avec Graham Potter, mais c’était inévitable. On ne change pas Tuchel pour Potter. Décision ridicule au départ.» Pour l’ancien joueur de Liverpool, l’erreur a donc été de se séparer de TT, qui officie à présent au Bayern Munich. Les médias ne sont pas tendres non plus.
"Graham Potter: un limogeage brutal, dernier rebondissement du règne chaotique de Todd Boehly à Chelsea", a titré la BBC avant d’ajouter : «Boehly a attiré le coach de 47 ans loin de l’environnement stable de Brighton et près d’une équipe qu’il avait été autorisé à construire avec patience, temps et stabilité en septembre dans un club où ces trois choses sont des concepts étrangers. L’Américain a donné 100 jours au manager vainqueur de la Ligue des Champions de Chelsea, Thomas Tuchel, avant de le renvoyer.Et la décision d’infliger le même traitement à Potter après seulement 31 matchs confirme que quiconque pense que Boehly appliquerait une touche plus légère et plus sympathique au traitement des managers que son impitoyable prédécesseur Roman Abramovich se trompe gravement.»
Des millions et des échecs
La BBC ajoute : «si la frénésie de transfert de 600 millions de livres sterling dépensés par Boehly depuis sa prise de contrôle estivale n’avait pas déjà favorisé un air d’instabilité autour de Chelsea, son licenciement d’un autre manager n’a fait qu’ajouter à la conviction qu’il s’agit d’un club sans plan, direction ou structure clairs. La hiérarchie du club a donné à Potter un contrat de cinq ans et des assurances de soutien et de patience - des mots audacieux et une position qu’ils ne pouvaient pas maintenir. Il a travaillé pour des propriétaires qui voulaient clairement réussir rapidement.» Le média anglais se demande si Potter a eu son mot à dire au niveau du mercato où les joueurs se sont empilés.
La BBC conclut en indiquant que Boehly est en première ligne lui qui est apparu «naïf sans plan clair, prêt à dépenser de grosses sommes pour les joueurs sans avoir une idée concrète de leur place» et «qui subira encore plus de pression pour démontrer qu’il sait vraiment ce qu’il faut pour faire un club de Premier League prospère.» La BBC l’invite à prendre les bonnes décisions à présent. Le Daily Mail s’attaque aussi au patron des Blues. «L’embauche de Potter était censée marquer la fin de l’ère Abramovich, mais cela ne signifiait rien une fois qu’un nouveau jouet brillant en provenance d’Allemagne était devenu disponible. Ce limogeage est lamentable.»
Le rêve de l’Américain tourne au fiasco
La publication anglaise précise : «Potter a été rassuré par le propriétaire Todd Boehly lorsqu’il a rejoint le club. Cela ne voulait rien dire une fois que Julian Nagelsmann est récemment devenu disponible. Il s’avère donc que le nouveau Chelsea est comme l’ancien Chelsea. Gagner ou échouer. Avancer ou passer au suivant. La nomination de Graham Potter était censée marquer la fin des années d’embauche et de licenciement de Roman Abramovich. C’était, a assuré le nouveau propriétaire Todd Boehly à Potter lors de son embauche en septembre dernier, le moment de construire un club de football différent et plus durable. Mais cela ne voulait rien dire au final. »
Le Daily Mail ajoute que Potter a dû travailler avec une équipe déséquilibrée, pointant du doigt les choix de Boehly comme celui de ne recruter qu’un n°9 à savoir Pierre-Emerick Aubameyang, avant de conclure : «la chose intéressante pour Chelsea et Boehly aurait été de donner à Potter du temps pendant le reste de la saison, pendant un été et une pré-saison et jusqu’à la prochaine campagne. En d’autres termes, faire ce qu’ils ont dit qu’ils feraient. Cela aurait été une chose courageuse à faire. Mais finalement, Chelsea de Boehly s’est avéré être comme celui qui l’a précédé et cela semble un peu triste, mais aussi un peu inévitable. Potter reviendra. C’est un bon entraîneur et un bon homme.» De son côté, Boehly ne va pas devoir se tromper sur son prochain coach, lui qui en a déjà connu deux depuis son arrivée. Julian Nagelsmann est le favori selon nos informations. Il reste à savoir s’il fera des miracles pour enfin lancer le nouveau projet des Blues.
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