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Romain Alessandrini : « ça y est, j’ai assez donné »

À 34 ans, Romain Alessandrini a annoncé mettre un terme à sa carrière de footballeur professionnel cette semaine. Rassasié et désireux de se consacrer à d’autres plaisirs de la vie, l’ex-Marseillais a accepté de se livrer à Foot Mercato.

Par Jordan Pardon - Chemssdine Belgacem
18 min.
Romain Alessandrini avec le maillot de l'OM @Maxppp

C’est dans la discrétion que Romain Alessandrini a souhaité mettre un point final à sa carrière. Si sa décision était déjà réfléchie depuis «un ou deux bons mois», l’ex-Marseillais ne l’a rendue publique que cette semaine, lui qui était libre depuis la fin de son contrat à Shenzen, en Chine, au mois de janvier.

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Des opportunités, il en a eues, mais elles n’ont jamais vraiment collé avec ses projets familiaux pour lesquels il veut aujourd’hui se dédier. Rentré en France, dans la région marseillaise, l’attaquant de 34 ans nous a accordé près d’une heure et demie d’entretien, le temps de passer en revue sa belle et aventureuse carrière, de parfois refaire le monde, et d’évoquer la suite pour lui. Toujours avec une certaine légèreté et un sens de l’auto-dérision attachant.

Foot Mercato : après plus de 15 ans en professionnel, tu as annoncé cette semaine que tu prenais ta retraite à 34 ans, pourquoi ce choix ?

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Romain Alessandrini : ça fait deux mois que j’ai pris cette décision, mais j’attendais le bon moment pour l’annoncer. J’ai fait 4 ans en Chine en pleine période COVID, donc ça n’a pas été facile pour moi, surtout sur le plan mental. Quand je suis revenu ici, en région marseillaise, c’était aussi difficile de retrouver un challenge qui me convenait. J’ai eu 2 ou 3 opportunités, mais rien ne me donnait vraiment envie… J’ai aussi à cœur de remercier les personnes qui m’ont permis d’en être là aujourd’hui, que ce soit des coachs, des joueurs, des chirurgiens, pas mal de chirurgiens malheureusement (il rigole).

FM : tu viens de dire que tu avais quand même eu des opportunités, lesquelles et pourquoi ne te convenaient-elles pas ?

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Romain Alessandrini : je ne dirai pas précisément lesquelles, mais c’était en France. Sauf qu’il n’y avait rien qui me permettait de me projeter, et j’aurais sûrement dû repartir sans ma famille. J’avais besoin de me poser et de prioriser ma famille. Je n’avais plus l’envie de repartir seul sans elle.

FM : tu évoques clairement un choix familial dans ton communiqué, est-ce qu’il n’y avait pas aussi une forme de lassitude du football ?

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RA : je pense que ça y est, j’ai assez donné, et c’est la phrase qui va qualifier un peu tout ça. Je suis parti de chez mes parents quand j’avais 15 ans, ma mère pleurait quand je repartais les week-ends, et c’est encore le cas aujourd’hui. C’était un choix familial, j’ai voulu me rapprocher aussi de ma femme, de ma fille, qui a connu la dernière année en Chine, et pour qui ça n’a pas été facile.

FM : certains joueurs évoquent des fragilités au cours de leur carrière, ça peut parfois aller jusqu’à la dépression. Tu as vécu assez loin de ta famille à certains moments, est-ce que tu en as souffert aussi ?

RA : pendant la période COVID, c’était très dur. Je suis parti deux ans et demi en Chine sans ma femme et ma fille, même si je rentrais chaque saison pendant la trêve. Je suis loin d’être à plaindre, mais ça n’a pas été facile. La dépression ? Je n’ai jamais trop eu affaire à ça.

«Mentalement, je n’y étais plus trop»

FM : ces dernières années, tu étais au bout du monde et tu as limité tes apparitions dans les médias, c’était une volonté de ta part de t’éloigner un peu de cette pression médiatique ?

RA : oui, c’est vrai que j’ai refusé beaucoup de choses. J’ai eu pas mal de sollicitations, mais je n’avais vraiment plus envie de ça. Quand j’ai quitté Marseille pour Los Angeles, ce choix résumait déjà assez bien cette idée. J’avais besoin de m’éloigner pour avoir la vie d’une personne lambda, et de ne plus avoir à supporter toute cette pression médiatique.

FM : l’après-carrière et le manque de visibilité que ça peut parfois engendrer, c’est quelque chose qui peut perturber certains joueurs. Une étude de la FIFpro, le syndicat international des joueurs, révélait d’ailleurs en 2021 que 2 joueurs sur 3 ne savaient pas ce qu’ils feraient après. C’est ton cas ?

RA : j’ai pris cette décision il y a deux mois, mais honnêtement je pensais continuer, donc je ne l’ai pas vraiment préparée sur le plan mental. Physiquement, malgré les petits pépins, je pense que j’aurais pu continuer deux ou trois ans. Mais mentalement, je n’y étais plus trop.

FM : as-tu des projets concrets pour la suite ?

RA : c’est vrai que quand j’ai eu toutes ces blessures durant ma carrière je me suis rapproché du podologue de l’OM, Jean-Luc Guer, qui a créé une marque de chaussure dans le créneau « sport/santé » nommée WizWedge avec des brevets. Le concept permet de soulager l’ensemble de la chaîne musculaire postérieur à travers une lame dynamique et un wedge amovible à l’intérieur de la chaussure !

FM : quel sera le réel apport de ce produit et sera-t-il accessible pour tous ?

RA : ça permet donc une amélioration de l’équilibre de la posture et des appuis, la prévention des blessures et ça permet d’être plus performant avec 80% de vibrations en moins, 30% de renvoi d’énergie et 40% d’amorti ! Enfin bref, c’est un peu le principe de ce concept avec un modèle running/trail et un autre avec des chaussures de foot. Et je pense que ça peut toucher et aider vraiment pour tous les âges. Que ce soit pour la salle, la marche, le trail et pour ceux qui en ont besoin au quotidien. J’ai investi de l’argent et aussi de mon temps pour essayer au mieux de développer le projet. Et j’espère qu’à l’avenir, ce sera une marque qui sera reconnue pour le bien être qu’elle apporte !

FM : c’est encore très frais, mais est-ce que tu t’imagines potentiellement revenir dans le football, par exemple pour occuper un rôle dans un staff, ou complètement différent, un rôle de consultant ?

RA : c’est vrai que le foot, c’est ce que je sais faire de mieux et que je connais de mieux… Mais je pense que ce serait plus dans l’accompagnement de jeunes joueurs. Coach principal, je ne pense pas. Mais avec les expériences que j’ai vécues à Rennes, Marseille, mes blessures, je pense que je pourrais apporter dans l’accompagnement. Consultant ? Je ne sais pas, ça pourrait être une possibilité. Après, je ne vais pas citer de noms, mais il y a d’anciens joueurs très durs. Et je trouve ça un peu vache car ils l’ont vécu. C’est un métier un peu ingrat. Moi, si j’étais amené à faire ça, j’aurais certainement une autre approche après tout ce que j’ai vécu comme joueur.

FM : tu penses que les jeunes joueurs ne sont pas assez accompagnés ?

RA : je pense qu’on devrait mettre l’accent dessus, surtout chez les générations d’aujourd’hui. Les jeunes veulent devenir professionnels, mais c’est donné à très peu de personnes. Il faut les aider à rebondir après le centre de formation car ça peut être très difficile. Et au haut niveau c’est encore autre chose, car il y a la pression, les critiques, les médias, les réseaux sociaux qui sont beaucoup plus présents qu’à l’époque. Tout ça, c’est dur à gérer pour une seule personne. Je suis sûr qu’aucun joueur ne sort indemne d’une carrière, mentalement comme physiquement.

FM : certains joueurs vont même jusqu’à être dégoûtés du football. Tu as aussi ressenti ça de ton côté ? En 2013, tu en avais par exemple voulu au Stade Rennais qui n’avait pas tenu ses promesses avec toi.

RA : avec du recul, oui, des choses m’ont dégoûté du football. Il n’y a pas de pitié, j’ai vraiment l’impression qu’on est parfois juste des numéros. Aujourd’hui, un club va se dire ‘si Alessandrini ne va pas bien, bah ce n’est pas grave, on va prendre un autre joueur’. À Rennes, j’ai eu cette période où j’aurais pu signer à Marseille et on m’avait fait miroiter une prolongation de contrat. Sauf que le lendemain du mercato, rien n’avait été fait et j’avais été obligé de rester à Rennes. À Marseille, ç'a été compliqué avec Bielsa, les blessures… À Los Angeles, il ne faut pas croire, c’était pareil. J’ai été déçu quand on m’a promis une extension de contrat, et que ça ne s’est pas fait. Quand j’étais au centre de formation de l’OM à 15 ans, j’ai voulu arrêter le foot. Quand on te met des bâtons dans les roues dès cet âge-là, tu peux vite être dégoûté du milieu.

«Quand j’arrive à être sélectionné en équipe de France, je marche sur l’eau tout simplement»

FM : tu parlais de tes blessures. Tu t’es fait les ligaments croisés deux fois, tu as subi plusieurs opérations… Comment imagines-tu ta carrière sans tous ces pépins, et estimes-tu que les blessures ont eu un gros impact sur sa tournure ?

RA : oui, j’ai ressenti un réel impact parce qu’à chaque fois, il fallait redoubler d’efforts pour essayer de revenir à mon meilleur niveau. Après, j’ai eu la chance d’avoir mon mental et je crois que c’est l’une des choses dont je suis le plus fier. J’ai eu quatre opérations, une pubalgie, des blessures à Marseille, et je n’ai jamais lâché. Mais d’un côté je me demande parfois quelle aurait été ma carrière sans ces blessures. Si j’avais continué comme ça à Rennes, je pense que j’aurais pu finir dans un grand club d’Europe, mais c’est mon destin. Et comme je viens de rien, j’étais à Gueugnon en National, je me dis que c’était que du plus. Le seul problème que j’ai eu, c’est que mon corps n’a pas été à la hauteur de mon talent (rires).

FM : tu as quand même connu de très beaux moments aussi. Lequel est ton préféré ?

RA : c’est facile, ce sont mes 6 premiers mois à Rennes. Quand j’arrive à être sélectionné en équipe de France, je marche sur l’eau tout simplement. Je sortais de deux saisons en Ligue 2 et j’avais un peu cette insouciance et ce côté joueur inattendu. Je voulais juste me faire plaisir et j’ai eu la chance d’avoir Frédéric Antonetti, que j’ai d’ailleurs récemment appelé et remercié. Il m’a permis d’exploser à Rennes. Après je me suis fait les croisés et malheureusement, ça a mis un frein à ma carrière. Car bien évidemment j’aurais pu avoir une meilleure carrière, mais pire aussi (il sourit).

FM : tu viens de parler de l’équipe de France, que tu as touchée du doigt puisque tu as été convoqué lors d’un rassemblement en 2013, mais sans pour autant jouer. Est-ce un regret de ne pas avoir eu cette sélection ?

RA : oui, c’est un gros regret. Je n’avais pas joué contre l’Allemagne (en 2013), mais ça reste aussi un souvenir immense de ma carrière, juste le fait d’avoir goûté à ça. Trois ans avant, j’avais les croisés et je jouais en National quand même. C’était un bond immense. Est-ce que j’étais préparé à ça ? Je ne sais pas. Est-ce que j’avais un rôle à jouer en sélection à l’époque ? Peut-être pas en titulaire car il y avait Ribéry, Valbuena, Nasri, Benzema, Ménez… Il y avait de quoi faire (il sourit), mais juste faire partie d’un groupe comme ça, c’était une reconnaissance immense.

FM : beaucoup de personnes pensent qu’en restant à Rennes, tu aurais pu gratter ta place en Bleus, tu en penses quoi ?

RA : non je ne pense pas, puis j’avais déjà ce désir en tête d’aller à Marseille dès la première année. C’était un choix du cœur parce qu’en tant que Marseillais, c’était un rêve de jouer au Vélodrome, de jouer devant ma famille. Je ne pense pas (il insiste).

FM : quel est ton regard sur l’équipe de France de 2024, et as-tu un favori pour l’Euro ?

RA : j’étais super content quand on a gagné la Coupe du Monde en 2018, et je pense qu’on méritait aussi de la gagner contre l’Argentine malgré 70 minutes compliquées. Quand on l’a prise en 2018 avec la génération Mbappé, Pogba, Dembélé… Je voyais les Bleus gagner l’Euro suivant, la Coupe du Monde suivante, et encore l’Euro. Je trouvais cette équipe incroyable. Mais il y a eu du changement pour diverses raisons. Je la trouve aujourd’hui moins forte, mais ça reste costaud. Et quand on sait qu’on a le meilleur joueur du monde dans notre équipe, Mbappé, ça joue beaucoup aussi. Je reste quand même persuadé qu’ils vont être favoris pour l’Euro. On pourrait faire trois ou quatre équipes et être encore performants, c’est ça qui est incroyable.

FM : que penses-tu de tout ce bal médiatique autour de Mbappé, et est-ce que tu penses que son actualité peut polluer l’atmosphère du groupe France ?

RA : ça a été acté ? (il rigole). Moi je trouve qu’on en parle trop, mais c’est ce qui le caractérise aussi. Tout le monde parle de lui, il est tellement fort aussi dans sa communication. Je pense qu’il suscite beaucoup d’intérêt, de mystère. Je pense qu’il le gère bien et je ne le vois pas perturbé sur le terrain. Après, c’est un joueur dont on parle depuis ses 15/16 ans, je pense qu’il a été formaté pour réussir ce garçon. Il n’y a pas beaucoup de joueurs comme ça.

Sa vie en club

FM : récemment, Michel Der Zakarian parlait de toi dans un entretien à L’Équipe. Il disait : “j’ai reçu un appel d’un gamin que j’ai eu à Clermont. Il m’a dit qu’il arrêtait sa carrière et m’a remercié de ce que j’avais fait pour lui. Ça fait plaisir. Pourtant, je l’ai secoué aussi quand il était jeune. Il a ensuite progressé, grandi et mûri.” Tu peux nous parler de ta relation avec lui ?

RA : c’est vrai qu’on a eu nos moments de dispute, mais c’est quelqu’un qui m’a permis de progresser grandement parce qu’il était toujours derrière moi. Il ne me lâchait pas. La première année à Clermont (2010), j’aurais pu aller en L1, mais il a refusé de me laisser partir. Il voulait absolument me garder une deuxième saison en L2 pour essayer de monter. Je lui en avais voulu à l’époque parce que j’estimais que je méritais de partir en L1, sachant que j’avais des propositions très intéressantes. J’allais le voir souvent dans le bureau (il rigole), mais il n’a pas lâché et je suis resté. Je lui disais que je partais de rien, que c’était mon rêve, mais il n’avait rien voulu savoir.

FM : ces deux années ont construit la suite de ta carrière ?

RA : je pense que tout arrive pour une raison donc oui. Je devais rester. Quand il m’a dit qu’il voulait me garder, je faisais vraiment une tête de con quoi. Alors que je n’avais pas à le faire, parce que peut-être que j’oubliais d’où je venais à ce moment. Et ça m’a remis dans le bon, droit dans mes baskets.

FM : tu évoques souvent cette notion de destin. Tu retournes à Marseille après Rennes en 2014, qu’est-ce que ça signifiait pour toi ce retour ?

RA : j’étais parti par la petite porte de l’OM quand j’avais arrêté le football à 15 ans. Là, je me suis dit ‘c’est la meilleure des occasions de revenir par la grande porte et de jouer dans le club que t’as laissé’. Je ne pouvais pas laisser passer cette occasion, c’est quelque chose que je ne regrette pas du tout.

FM : la première saison de Bielsa à l’OM (2014-2015), elle a quand même marqué un tournant dans l’histoire moderne de la L1…

RA : Pouah, ce qu’a apporté Bielsa lors des 6-7 premiers mois, c’était du jamais vu en L1. Il y avait une grinta extraordinaire, des résultats… J’étais sur le banc au début, j’entrais en jeu dans les 30 dernières minutes avec Batshuayi et Barrada, mais même depuis le banc, je les regardais jouer et je me disais ‘c’est trop’.

FM : est-ce qu’il porte bien son surnom Marcelo Bielsa “El Loco” (le fou) ?

RA : ouais, il est très spécial. Moi j’ai eu quelques déboires avec lui, mais il a laissé un bon souvenir dans la tête des supporters marseillais, et c’est ce qui compte. Il a apporté quelque chose que les gens n’oublieront jamais. Après au niveau personnel, c’était plus compliqué, mais c’est derrière moi désormais.

FM : il y a ensuite ta saison 2016/2017 où tu n’es plus trop utilisé par Rudi Garcia, quel souvenir tu en gardes ?

RA : cette saison, je ne fais que 6 mois puisqu’après j’ai demandé à partir à Los Angeles. J’ai eu Rudi Garcia, ça aurait pu bien se passer, mais le jour où il a commencé à me faire jouer latéral dans un 3-5-2, c’était compliqué. Et je crois que c’est le jour où on joue Monaco (défaite 4-0) et que je me retrouve face à… Bernardo Silva. Euhhh, je me suis dit ‘ça va pas le faire ce soir’. Il m’a sorti au bout de 30 minutes (il explose de rire). Mais c’est ce qui m’a fait dire qu’il fallait que je porte. D’ailleurs c’est Payet qui arrivait dans la foulée et l’OM m’a appelé pour savoir s’il pouvait prendre mon numéro 11. Ça s’est fait dans un grand respect.

FM : suis-tu encore l’OM ? Et quel est ton regard sur la saison actuelle du club ?

RA : j’ai regardé les derniers matches, c’est vrai que je m’y intéresse un peu plus en ce moment. Bon… C’est Marseille. Il y a toujours beaucoup d’attentes au début de chaque mercato, on fait signer des joueurs, on attend beaucoup d’eux, ça marche au début, un peu moins après… Ça a toujours été ça Marseille. Un club comme ça a besoin de stabilité, mais c’est dur d’en avoir. On ne sait jamais ce qui va se passer à l’OM. Il y a cette Europa League qui est intéressante à jouer, ça se passe mieux en championnat, mais il faut du temps. Sauf qu’à Marseille, on ne laisse pas souvent le temps (il rigole).

FM : penses-tu que l’OM a une carte à jouer en Ligue Europa même avec la présence de top clubs comme Leverkusen, Liverpool ou l’AC Milan ?

RA : il y a de gros clubs, mais ça peut le faire aussi. Avec un Vélodrome en fusion des soirs européens, ça peut jouer. Même si l’expérience des grosses écuries peut aussi beaucoup compter.

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