Atlético Madrid - Chelsea : les notes du match
On s’attendait à un choc tactique, on l’a eu ! José Mourinho est venu pour chercher le match nul dans cette demi-finale aller de la Ligue des Champions face à l’Atlético Madrid, et a réussi sa mission au terme d’un match au cours duquel les Blues auront défendu bec et ongles leur but.
Choc tactico-tactique ce mardi soir au Stade Vicente Calderon, entre l’Atlético Madrid de Diego Simeone et le Chelsea de José Mourinho. Deux coaches dont la rigueur et la science du jeu ne sont plus à prouver, pour un duel en demi-finale de la Ligue des Champions ayant tout pour faire saliver. Pourtant, loin de faire dans la prudence, les Espagnols démarraient pied au plancher, à l’image d’un Diego Ribas (2e) dont la frappe du gauche passait toutefois à côté.
Les Blues défendant très bas, les coups de pied arrêtés constituaient une arme de choix pour les Colchoneros. Koke (15e) s’essayait à un corner direct, que Cech repoussait difficilement. Le portier tchèque, blessé sur l’action, laissait alors sa place au vétéran Schwarzer. Madrid poursuivait sa marche en avant, et Raul Garcia (30e) s’envolait pour décocher une tête, sans succès. Mario Suarez (34e) y allait à son tour de sa tentative, mais sa frappe puissante longue distance passait de très peu hors du cadre.
Et alors que Diego Ribas (45e+1) trouvait les gants de Schwarzer, l’arbitre sifflait la pause sur un score de 0-0. Au retour des vestiaires, les Londoniens montraient enfin quelques velléités offensives, mais la demi-volée du gauche signée Lampard (48e) était parfaitement captée par Courtois. Mais l’Atlético ne s’en laissait pas conter, et Diego Ribas (55e) se distinguait à nouveau, tombant encore une fois sur un Schwarzer vigilant, avant de décocher une frappe de plus, non cadrée celle-ci (59e).
Et si la tension montait d’un cran, Gabi (76e) aurait très bien pu mettre tout le monde d’accord, son coup franc vicieux étant dévié par le dernier rempart londonien. L’Atlético poussait encore et encore, et Juanfran adressait un amour de centre à destination de Raul Garcia (78e), dont le coup de tête passait au-dessus. Jamais deux sans trois pour Garcia (84e) qui voyait une nouvelle tête fuir le cadre. Score final 0-0, Mourinho et Chelsea ont trouvé ce qu’ils étaient venus chercher. En revanche, pour ce qui est du spectacle…
L’homme du match : Gary Cahill (6,5) : le défenseur central de Chelsea a fait parler le métier pour gérer les très nombreuses situations de l’Atlético. Souvent bien placé défensivement, et présent aux avant-postes sur les quelques coups de pied arrêtés londoniens, il a su exister et faire le boulot contrairement à nombre de ses partenaires. Un jeu de tête exceptionnel.
Atlético Madrid :
Courtois (6) : en première mi-temps, le gardien de but a été un spectateur de plus au Calderon. Pas mis à contribution, le portier belge a dû trouver le temps long. Dans le deuxième acte, le talent prêté par Chelsea à l’Atlético Madrid n’a pas eu à trembler outre mesure non plus, mais a réalisé quelques bons arrêts devant Lampard (48e) et Fernando Torres (59e). Serein.
Juanfran (6) : match réussi pour l’arrière droit. Solide défensivement, c’est aussi et surtout offensivement qu’il a été en vue. Sa fin de match a notamment été impressionnante, lui qui a adressé quelques amours de centres à ses coéquipiers, comme ce caviar que Raul Garcia (78e) n’a néanmoins pas su transformer en but.
Miranda (5) : face à une attaque de Chelsea aux abonnées absentes ou presque, le Brésilien n’a pas eu l’occasion de faire valoir toutes ses qualités. Sobre, l’ancien joueur de Sochaux a fait son match, sans plus.
Godin (5) : c’est un peu la même chose que pour Miranda. L’ancien de Villarreal n’a jamais eu à s’employer plus que de raison, les Blues de Chelsea étant avant tout là pour défendre. A néanmoins démontré que son jeu de tête était efficace.
Filipe Luis (5,5) : plus discret que lors du quart de finale retour face au Barça où il s’est montré tout bonnement étincelant, l’arrière gauche n’a pour autant pas à rougir de sa prestation. S’il n’a pas été au top offensivement, il a tout de même réalisé une excellente percée (74e), avant de servir Diego Costa, qui a manqué de vivacité sur le coup.
Gabi (6,5) : le capitaine s’est battu tout au long de cette partie. Costaud à la récupération, le milieu défensif n’a pour autant pas oublié de faire le métier dans la construction du jeu, lui qui a adressé quelques ballons intéressants à ses partenaires à vocation offensive. Mieux, il aurait pu ouvrir la marque, sur un coup franc vicieux dévié par Schwarzer (76e).
Suarez (5) : préféré à Tiago pour accompagner Gabi dans l’entrejeu, le natif d’Alcobendas n’a pas rendu une copie similaire à celle de Tiago face au Barça. Moins en évidence, il s’est comporté en homme de l’ombre, opposant sa hargne à l’élégance de son partenaire portugais. S’est créé une belle occasion, d’une frappe fuyant de peu le cadre (34e). Remplacé par Sosa (80e).
Koke (4) : il a manqué de justesse technique, comme sur cette ouverture trop longue pour Filipe Luis (68e). Une prestation globalement décevante au vu de son talent, même s’il est à la baguette sur l’une des plus grosses occasions de la partie, puisque c’est son corner direct (15e) qui coûtera sa place à Cech, retombant mal après avoir dévié le cuir et devant sortir sur blessure.
Diego Ribas (6) : le renfort hivernal a fait son match, sans aucun doute. Le maître à jouer a été le Colchonero le plus en vue offensivement, lui qui a multiplié les frappes dans cette rencontre (2e, 45e+1, 55e, 59e). Ses dribbles et ses tentatives ont fait du mal à l’arrière-garde londonienne. Remplacé parArda Turan (60e).
Raul Garcia (5) : match aux deux visages pour le milieu offensif de l’Atlético Madrid. Dans l’ensemble, sa générosité a été un point fort, lui qui n’a pas ménagé sa peine, et qui a énormément tenté. En revanche, un déchet à la finition évident, lui qui s’est créé de nombreuses occasions, sans parvenir à cadrer (30e, 78e, 84e). Remplacé par David Villa (86e).
Diego Costa (4,5) : le quatrième meilleur buteur de la Ligue des Champions avec sept réalisations n’a pas su trouver le chemin des filets ce soir. Tombant sur un duo Cahill-Terry ne lui offrant aucun répit, il a dû batailler ferme pour exister. Et s’il a assuré dans son jeu en pivot, le goleador n’a jamais su mettre Schwarzer à contribution.
Chelsea :
Cech (non noté) : le solide et expérimenté gardien de but tchèque n’avait pas encore eu à intervenir qu’il se blessait déjà en retombant mal lorsqu’il détournait un corner direct de Koke (15e). Remplacé dans la foulée par Schwarzer (6) qui n’avait que des ballons aériens à capter jusqu’à la pause. S’interposait par deux fois devant Diego Ribas (55e) ou sur coup franc de Gabi (76e) par la suite.
Azpilicueta (4,5) : a fait ce qu’il a pu dans un système résolument défensif. Réputé pour son côté assez offensif, ses montées ont été rares pour ne pas dire inexistantes, se contentant, et ce n’est pas peu dire, de défendre sur son côté, et même parfois dans l’axe, comme lorsqu’il se jette devant une puissante reprise de Diego Costa (51e).
Cahill (6,5) : voir ci-dessus.
Terry (6) : lui aussi a réalisé un match digne de l’évènement. Solide dans les duels, le capitaine londonien a relevé le défi physique imposé par les hommes de Diego Simeone, à l’inverse d’une équipe de Chelsea globalement chahutée par son homologue espagnole. Blessé, et remplacé par Schürrle (73e).
Cole (3,5) : un début de match poussif lors duquel l’Atlético pousse et le latéral britannique perd pied, incapable de relancer proprement, perdant même le ballon dans des zones dangereuses (9e, 26e) sans que ses errances ne portent à conséquence. Beaucoup trop juste à ce niveau, mais tout de même meilleur en deuxième mi-temps.
Mikel (4,5) : pour lui non plus, la soirée n’a vraiment pas été un long fleuve tranquille. Ayant perdu quelques ballons bien regrettables, le milieu récupérateur nigérian a néanmoins imposé une certaine rigueur physique dans l’entrejeu pour contrarier les plans des hommes de Diego Simeone. Encourageant pour un joueur au faible temps de jeu.
Luiz (4) : le jour de son 27e anniversaire ne restera pas pour lui un souvenir impérissable, en tout cas sur le terrain. Incapable de temporiser et d’orienter le jeu de son équipe, pas vraiment inspiré à la relance et pas toujours serein devant la défense. Pas plus en réussite sur ses tentatives sur coups francs. Une certaine débauche d’énergie à lui reconnaître toutefois.
Lampard (4,5) : dans la composition d’équipe et le dispositif de José Mourinho, on pouvait déjà pressentir que son rôle serait de défendre plus que d’attaquer. Ce qu’il a tenté de faire avec plus ou moins de réussite, se faisant remarquer offensivement sur cette demi-volée puissante, bien captée par Courtois (48e).
Ramires (4) : le rugueux milieu de terrain brésilien ne s’est pas montré spécialement à l’aise à Vicente Calderon… lui qui était aligné en position d’ailier droit à la posture offensive, tout en sachant que sa vocation serait de faire le sale boulot entre les lignes. Manquait complètement sa frappe sur sa seule occasion (27e). Discret.
Willian (5) : l’un des seuls joueurs de Chelsea à avoir rapidement pris la mesure de l’évènement. Généreux dans ses efforts et surtout appliqué dans son replacement défensif, il a su jaillir en contre comme lorsqu’il décalait bien Ramires (27e). Un manque de génie qui le contraint cependant à faire du classique et du prévisible. Remplacé par Demba Ba (90e+4).
Torres (5,5) : seul, bien seul sur le front de l’attaque de Chelsea. Sevré de ballon, il a dû rester à l’affût de la moindre erreur de transmission et presser seul une équipe qui manie parfaitement le ballon : mission impossible. N’a pourtant jamais abdiqué, se montrant dangereux tant que possible sur cette molle enroulée (59e) puis en percutant dans l’axe (89e). Une deuxième mi-temps intéressante, montrant ses qualités de dribbles.
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