Droits TV : les vérités du propriétaire du LOSC sur Nasser Al-Khelaïfi et le clash du 14 juillet 2024
Les relations entre les présidents de L1 sont devenues exécrables. Mais aujourd’hui, l’homme qui détient de LOSC est sorti du silence pour expliquer en détail le déroulé du feuilleton des droits TV.

Depuis que la vidéo de la réunion houleuse du 14 juillet 2024 a fuité, la plupart des présidents de Ligue 1 se tirent dans les pattes. Le plus virulent a été bien entendu le Lyonnais John Textor, fortement agacé par Nasser Al-Khelaïfi. Le boss du Paris Saint-Germain est accusé d’avoir abusé de sa double casquette de patron du club de la capitale et de beIN Sports, mais aujourd’hui, un homme que l’on n’entend quasiment jamais dans les médias est sorti du silence. Propriétaire du LOSC, Maarten Petermann a apporté un peu de nuances dans ce débat dans un entretien accordé à L’Equipe*.
Représenté par son président Olivier Létang lors des discussions sur les droits TV, Petermann n’en garde pas moins un œil attentif sur la situation. Et selon lui, Nasser Al-Khelaïfi n’est pas forcément le vilain petit canard de la bande. Avant de revenir sur cette réunion explosive du 14 juillet 2024, le dirigeant lillois a tout d’abord expliqué que les tensions de cette réunion étaient sans doute nées une semaine plus tôt, lorsque LFP Media a présenté les deux options qu’elle avait pour les droits TV : à savoir une offre de DAZN de 275 M€ nets annuels sur cinq ans pour 8 matches et la création d’une chaîne 100% L1 par la Ligue. Face aux incertitudes des revenus liés à la deuxième option, la première est logiquement privilégiée. Mais face au montant dérisoire proposé par DAZN, les patrons de L1 ont alors tenté d’obtenir une meilleure proposition. Ce qu’ils ont réussi avec un montant de 310 M€ annuels. Restait le problème du neuvième match invendu.
NAK préférait Amazon…
Selon Petermann, DAZN a fait savoir qu’il n’avait pas l’argent et Amazon n’offrait que 65 M€, quand la L1 en espérait 100 M€. C’est alors que tout le monde s’est tourné vers NAK et beIN Sports. S’en est suivi une réunion à Londres entre beIN Sport et certains dirigeants du football français (NAK, Longoria, Rivère, Pertermann et Labrune). « Le rôle joué par Nasser à ce moment-là est un peu confus aujourd’hui dans les médias. Mais ce sont les clubs qui ont poussé beIN à faire une offre après avoir compris le 5 juillet que DAZN n’avait pas le budget pour ce dernier match. Nasser a délégué la négociation à Yousef (Al-Obaidly, PDG de beIN Sports France). (…) La saison débutait un mois plus tard et la DNCG avait besoin de garanties. Yousef, d’abord très réticent, a dit qu’il ne pouvait pas offrir 100 M€. Nous avons finalement convenu que beIN proposerait 75 M€ et qu’il y aurait potentiellement un autre contrat de sponsoring lié au Qatar », a indiqué Petermann, qui a ajouté que NAK s’est tenu à l’écart, dans une pièce à part, des négociations londoniennes entre Yousef Al-Obaidly et les patrons de L1 et que la solution beIN Sports n’était même pas sa préférée. « Sur le plan opérationnel, la Ligue a négocié, du début à la fin, avec Yousef. Je pense que Nasser aurait préféré qu’Amazon vienne et fasse une meilleure offre. »
Une fois cette réunion londonienne terminée, ce groupe de présidents et Vincent Labrune ont donc présenté le plan d’action aux autres patrons de la L1. Et selon Petermann, si le ton est rapidement monté, c’est tout simplement parce que la plupart des présidents n’étaient pas au courant des coulisses des négociations. «Le 14 juillet, tout le monde n’avait pas le même niveau d’information. On a présenté aux présidents un résultat final qu’ils n’aimaient pas, deux options pas si intéressantes, avec de mauvaises implications financières pour eux. Et comme dans tous les cas où l’argent à partager diminue, les gens s’énervent. Mais quand vous avez toutes les infos, vous comprenez l’agacement de Nasser. Être attaqué juste parce que les gens ne savent pas ce que vous avez fait pour essayer d’aider, ça peut faire monter les émotions.» Ce nouvel éclairage aidera-t-il à calmer le jeu ?