Euro 2024 : le vestiaire des Bleus démonte les rumeurs d’une mauvaise ambiance
Face aux rumeurs de mauvaise ambiance dans le vestiaire et d’un sentiment généralisé de frustration, Ibrahima Konaté et Eduardo Camavinga, directement concernés par ce manque de temps de jeu, ont évoqué ce sujet. Pour eux, il n’y a pas de quoi en faire une drame. Les compétiteurs veulent jouer et poussent les autres à se surpasser.
L’humeur du vestiaire de l’équipe de France ne serait pas au beau fixe. C’est ce qui ressort des différents articles de presse entre des résultats en dents de scie depuis le début de l’Euro 2024, des remplaçants frustrés par leur faible temps de jeu, et le discours de Didier Deschamps plus autoritaire qu’à l’accoutumée, qui aurait plus de mal à passer auprès de certains. Les historiques Olivier Giroud et Antoine Griezmann ne sont pas heureux de leurs performances et de leur sort. Il y a forcément mieux pour aborder la suite de la compétition.
C’est la Belgique qui se présente en 8e de finale lundi (18h) dans une ambiance morose. Face à cela, certains joueurs comme William Saliba et Dayot Upamecano sont déjà sortis du silence pour démentir ces rumeurs. Mais les deux défenseurs ont l’avantage d’être titulaires en charnière centrale. Contrairement à d’autres, ils jouent beaucoup depuis le début de la compétition. Ils n’ont pas manqué la moindre minute, à l’inverse de leur principal concurrent, Ibrahima Konaté. Cette fois, c’était à son tour de s’exprimer sur ce sujet brûlant.
Konaté : «un Ibou à 100% ne serait pas sur le banc»
D’après lui, c’est normal qu’un compétiteur revendique du temps de jeu mais ça ne nourrit pas de sentiment de frustration. «Je suis venu avec beaucoup d’espérance de débuter. Ça fait partie des aléas. Je n’ai pas beaucoup joué ces derniers temps (à Liverpool, ndlr). Je manquais de rythme, le coach l’a ressenti aussi. On a discuté. Je connais ma place. Je me tiens prêt, indique-t-il avant de poursuivre. Il y a cette frustration mais je suis très heureux d’être en équipe de France. Un Ibou à 100% ne serait pas sur le banc mais il faut être ensemble. J’ai un rôle important à jouer avec les remplaçants qui peuvent être frustrés de ne pas jouer.»
Selon le joueur des Reds, la concurrence fait avancer. «William, comme Dayot, je les estime beaucoup. Ils méritent tous les deux de jouer. Je leur ai dit de prendre tout ce qu’il y avait à prendre. La concurrence est saine. Quand je reviendrai à 100%, ça va être chaud (rires)», dédramatise l’éloquent Konaté. Il en fait même un rôle à part au sein du groupe. «Je suis un cas particulier. D’autres sont venus en sachant qu’ils seraient remplaçants. Tout le monde est content d’être là. J’ai lu comme quoi il y avait des déceptions mais c’est normal. On vit des moments fabuleux au quotidien et il faut continuer comme ça.»
Konaté : «si je manque de rythme par rapport aux autres, pourquoi je mériterais de jouer ?»
Présent lui aussi en conférence de presse, Eduardo Camavinga a également fait part de sa déception, lui qui n’est pas toujours titulaire non plus au Real Madrid. «Ce n’est pas un bilan positif, tranche-t-il. Tous les joueurs aiment jouer mais le foot m’a appris à prendre mon mal en patience. Mon heure viendra.» Les Bleus connaissent les règles du jeu. Les choix du sélectionneur l’emporteront toujours. Sur un groupe de 25 éléments, seuls 11 d’entre-eux débuteront le prochain match, et entre 5 et 6 joueurs selon le contexte entreront. La notion de groupe est primordiale.
«Je suis allé voir le sélectionneur pour lui exprimer mon mécontentement mais je comprends complètement ses raisons. Si je manque de rythme par rapport aux autres, pourquoi je mériterais de jouer ? Je lui ai dit que j’étais là pour lui, pour tout le monde, les cuistots, les gars de la sécurité. Ma situation est un peu à part mais je reste focus, très heureux d’être là et déterminé» poursuit Konaté, indiquant au passage ne livrer aucun message aux autres remplaçants. Sa recette pour décompresser ? «Je joue à la Play Station pour me défouler, et parler avec le groupe. Une compétition internationale c’est seulement tous les deux ans.» C’est aussi une chance de disputer un Euro.
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