Info FM : le meilleur buteur de Ligue 2 Christian Bekamenga raconte sa renaissance
Pour son passage au FC Nantes, Christian Bekamenga est un visage connu en Ligue 1. Championnat qui, après l'avoir perdu de vue quelques saisons, s'apprête à le retrouver dans quelques mois : l'actuel meilleur buteur de Ligue 2 sous les couleurs de Laval s'est fixé l'objectif de retrouver l'élite. Comme un nouveau départ, après un parcours pour le moins atypique.
S'il y a bien une preuve que rien n'est immuable en matière de football, Christian Bekamenga nous l'apporte sur un plateau. L'attaquant camerounais, 27 ans, a dû affronter nombre d'épreuves au cours de sa – déjà – longue carrière. Une carrière débutée au pays, mais rapidement placée sous le signe de l'exil. À 18 ans, après quelques saisons dans des clubs mineurs, il rallie... la Malaisie. « Avoir une opportunité à l’étranger, j’ai considéré que c’était une chance. J’étais prêt pour affronter l’étranger, c’est l’opportunité asiatique qui s’est présentée en premier, je l'ai saisie», nous a-t-il assuré pour justifier un choix qui s'est finalement avéré payant : trois saisons et des dizaines de buts plus tard, il estime avoir franchi un cap, avoir grandi. Et ses performances tout aussi convaincantes en sélection espoir de lui ouvrir les portes du Vieux continent, via le FC Nantes, qui l'acquiert en janvier 2008. C'est là, que la carrière de Bekamenga prendra un tournant inattendu. Promis à exploser, notamment sur la base d'une première saison réussie dans l'élite française (5 buts en 27 rencontres sur la campagne 2008/2009), le Camerounais va néanmoins être stoppé dans sa progression par la maladie. Une maladie cardiaque, qui ira jusqu'à remettre en cause la suite de sa carrière.
« C’était un gros coup, mais j’ai été entouré des bonnes personnes, qui m’ont bien conseillé et qui m’ont permis de revenir. Je pense notamment à Me Prosper Abega, qui s’est bien occupé de moi et m’a beaucoup aidé à ce moment-là. » Une opération et trois mois de récupération plus tard, il regoûte à la compétition avec les Canaris, cette fois en Ligue 2. Mais un mauvais choix va venir contrarier la suite. « Ce n’est pas la blessure qui a fait que j’ai eu du mal à revenir, mais les mauvais choix : je suis revenu en Ligue 2 avec Nantes, et l’année d’après je suis allé en Grèce, au Skoda Xanthi. C’est ce choix qui m’a fait mal. Je n’ai pas voulu patienter et bien récupérer, j’ai voulu aller vite. » Loin des siens, Bekamenga ne parvient à s'adapter à son nouvel environnement. « Je suis attaché à ma famille, pour que ça marche il faut que j’aie mes proches autour de moi. En Grèce, on ne parlait pas français, et les dirigeants du club ne parlait pas anglais non plus, ce qui était le cas en Asie. C’était très très difficile pour moi, je ne suis pas parvenu à m’adapter. » Dès lors, l'attaquant s'est retrouvé confronté à une nouvelle difficulté : celle de convaincre un club de lui accorder de nouveau sa chance.
«Les gens ne voient pas le mauvais choix après un tel échec. Ils voient la maladie, et se disent que c’est cette maladie qui en est la cause. Donc j’ai été obligé de repartir plus bas.» Plus bas, c'est Orléans, et le National. Une saison timide, un transfert à Carquefou, et là, enfin, intervient la renaissance. Bekamenga plante (17 buts en 33 matches) et s'offre un strapontin pour l'échelon supérieur, à Laval, où il fait aujourd'hui preuve de la même efficacité, lui qui est le meilleur réalisateur de Ligue 2 avec 16 buts. De quoi aspirer à monter d'un autre cran. « Là, aujourd’hui, je suis au top, c’est ma meilleure saison. Je revis, je l’ai montré à Carquefou, aujourd’hui en Ligue 2, mon objectif c’est de retrouver la Ligue 1. Je sais que j’en ai le niveau, après c’est à moi de montrer que je le mérite. » Visiblement, c'est déjà fait. Son représentant Bernard Collignon nous l'a confié, des clubs de l'élite française comme des pensionnaires de Serie A sont déjà venus aux renseignements. Quant à sa préférence, Bekamenga l'accorde à la France. Non pas que l'étranger lui fasse peur après son exil hellénique – « ça ne vaudrait pas pour de grands championnats où tu es bien encadré, l'image de la Grèce ne me reviendrait que pour les championnats dits mineurs » –, le joueur se sent « juste bien » en France. Près de six ans après son premier passage dans l'élite, il veut retrouver le plus haut niveau. Et ce, sans être animé d'un éventuel sentiment de revanche. « Je veux retrouver la Ligue 1 pour franchir un palier, après je me fixerai de nouveaux objectifs à aller chercher. Mais je veux aller étape par étape. » Quoi de plus normal, après tant d'épreuves.
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