Serie A

Naples : le début de saison paradoxal de Khvicha Kvaratskhelia

Révélation de la dernière saison de Serie A où il a tout cassé avec le Napoli, Khvicha Kvaratskhelia a mis plus de temps à lancer sa saison. Moins efficace que la saison dernière, le Géorgien n’a pas perdu son génie pour autant et semble d’ailleurs monter en puissance.

Par Aurélien Macedo
5 min.
Le JT Foot Mercato du 14 mai 2024 @Maxppp

«Je pense que ça a été une année incroyable pour tout le monde, pas seulement pour moi. Personne ne s’attendait au Scudetto de Naples après 33 ans, mais notre préparation et notre volonté de toujours donner le meilleur de nous-mêmes ont fait la différence. Il n’y a donc aucun mérite personnel à face à un résultat aussi extraordinaire» voici ce que déclarait début août Khvicha Kvaratskhelia à la Gazzetta dello Sport. Arrivé un an plus tôt en terres napolitaines en provenance du Dinamo Batumi, l’ailier gauche géorgien de 22 ans avait tout simplement dépassé toutes les attentes placées en lui. Arrivé de manière anonyme pour une dizaine de millions d’euros en provenance du Dinamo Batumi - club qu’il avait rejoint en provenance du Rubin Kazan suite à la guerre en Ukraine - il avait fait l’objet d’un drôle de baptême via son président Aurelio De Laurentiis qui ne savait pas comment prononcer son nom de famille «je l’appellerai Zizì.» Un surnom qui heureusement n’a pas duré et s’est plutôt transformé en "Kvara" ou "Kvaradona", doux mélange entre son nom et celui de la plus grande légende du club, Diego Maradona.

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Une reconnaissance énorme et méritée pour le joueur qui aura permis de ramener le premier titre de champion aux Partenopei depuis 33 ans et un certain Diego Maradona. Remuant, technique, ce véritable phénomène s’est offert 14 buts et 17 offrandes en 43 matches pour sa première saison avec les Transalpins et a formé un duo exceptionnel avec Victor Osimhen. Suivi par les plus grands clubs comme Manchester City, Newcastle ou encore le Real Madrid, son club de cœur, le natif de Tiflis a aussi glané des titres individuels comme meilleur joueur de Serie A lors de la saison 2022/2023 et meilleur jeune de la Ligue des Champions lors de la même saison. De belles distinctions auxquelles s’ajoute une nomination parmi les 30 prétendants au Ballon d’Or. Mais le plus dur est la confirmation et c’est face à ce nouveau statut à assumer que Khvicha Kvaratskhelia est confronté.

Enfin délivré

Déjà en fin de saison dernière, Khvicha Kvaratskhelia s’était doucement éteint lors du sprint final, ne marquant pas lors de ses treize derniers matches de la saison. Une influence moins importante pour le Géorgien qui coïncidait aussi avec des plans individuels mis en place par ses adversaires. C’était notamment le cas lors du quart de finale de la dernière Ligue des Champions face à l’AC Milan. Le principal intéressé sait en tout cas qu’il est plus attendu. «Je n’ai pas peur que mes adversaires m’étudient. Mes matches ne s’apprennent pas à l’entraînement. Et en tout cas je travaille dur pour m’améliorer» déclarait-il notamment. Force est de constater néanmoins que sa difficulté à se montrer efficace a été un réel sujet du côté de Naples. Passant 192 jours sans marquer, le Géorgien se montrait bien plus stéréotypé qu’à l’accoutumée. Produisant néanmoins toujours un gros volume d’occasion et capable d’être décisif comme lors d’une victoire 2-0 face à Sassuolo où il a été passeur décisif pour Giovanni Di Lorenzo, le natif de Tiflis était dans une situation plus compliquée.

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Son coach Rudi Garcia ne manquait pas de le soutenir comme après une victoire 2-1 contre Braga : «il a besoin de retrouver du rythme. La phase offensive à laquelle il a participé était importante, mais il y a aussi la partie défensive. Et il ne devrait pas être nerveux parce qu’il ne marque pas, mais se concentrer sur un bon joueur. Ne pas penser à être décisif non seulement avec le but qui viendra tout seul, mais aussi avec les passes décisives.» Un déclic attendu et qui est finalement arrivé contre l’Udinese (4-1) mercredi dernier. Un match référence pour Khvicha Kvaratskhelia qui a pu confirmer par l’efficacité ce qu’il réalisait de bien jusque-là. Toujours aussi remuant et actif sur son aile gauche, il a obtenu rapidement un penalty transformé par Piotr Zielinski (19e). Touchant par deux fois les poteaux, il s’est offert un but en soliste avec un astucieux piqué au-dessus du gardien pour enfin reprendre confiance (74e). Il terminera le match avec une nouvelle offrande pour Giovanni Simeone (81e).

Après la rencontre, il laissait éclater sa joie : «je suis content, forza Napoli ! J’ai retrouvé le chemin du but et c’est important parce que je l’avais raté. J’ai touché deux poteaux et j’ai été déçu. Ensuite j’ai réussi à sortir de l’impasse, mais c’était fondamental pour gagner ce soir. Je suis également content de la performance, j’ai retrouvé ma meilleure condition et maintenant je veux espérer continuer à progresser. Ce succès doit nous donner la confiance pour continuer comme ça, nous devons faire de notre mieux pour remonter au classement et nous exprimer à notre meilleur niveau.» Et comme une délivrance, cela s’est confirmé ce samedi contre Lecce (3-0). Comme face à l’Udinese, Khvicha Kvaratskhelia a réalisé un grand match en provoquant le coup franc qui amène l’ouverture du score de Leo Østigård puis en délivrant une offrande pour Victor Osimhen. Deux des plus belles prestations du Géorgien en ce début de saison lors des deux matches les plus intéressants de l’ère Rudi Garcia au Napoli. D’ailleurs, il est désormais deuxième meilleur passeur de Serie A, à une unité de Marcus Thuram. Ce mardi face au Real Madrid, un club qui compte beaucoup à ses yeux, Khvicha Kvaratskhelia devra encore confirmer son retour en forme.

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